Quadrupôle électrique.
En électrostatique , un quadrupôle est une distribution de charges telle que les barycentres des charges positives et des charges négatives soient confondus.
Analyse du quadrupôle
Soit une distribution
(
D
)
{\displaystyle ({\mathcal {D}})}
de charges
q
i
{\displaystyle q_{i}}
aux points
P
i
{\displaystyle P_{i}}
. Cette distribution
(
D
)
{\displaystyle ({\mathcal {D}})}
à support compact crée à une grande distance des charges (pour
r
≫
a
{\displaystyle r\gg a}
, avec
a
{\displaystyle a}
longueur caractéristique de la distribution) un potentiel
V
1
(
r
)
{\displaystyle V_{1}(r)}
.
On définit :
r
i
→
=
O
P
i
→
{\displaystyle {\vec {r_{i}}}={\vec {OP_{i}}}}
q
=
∑
i
q
i
{\displaystyle q=\sum _{i}q_{i}}
la somme des charges
p
→
(
O
)
=
∑
i
q
i
r
i
→
{\displaystyle {\vec {p}}(O)=\sum _{i}q_{i}{\vec {r_{i}}}}
, indépendant de
O
{\displaystyle O}
si
q
=
0
{\displaystyle q=0}
, nul si
O
{\displaystyle O}
est choisi barycentre des charges
J
O
=
∑
i
q
i
r
i
2
{\displaystyle J_{O}=\sum _{i}q_{i}r_{i}^{2}}
, le moment d'inertie par rapport à
O
{\displaystyle O}
J
^
(
X
→
)
=
∑
i
q
i
r
i
→
∧
(
X
→
∧
r
i
→
)
{\displaystyle {\hat {J}}({\vec {X}})=\sum _{i}q_{i}{\vec {r_{i}}}\wedge ({\vec {X}}\wedge {\vec {r_{i}}})}
, l'opérateur linéaire d'inertie par rapport à
O
{\displaystyle O}
Q
^
=
2
J
o
X
−
3
J
^
X
{\displaystyle {\hat {Q}}=2J_{o}X-3{\hat {J}}X}
, l'opérateur linéaire quadrupolaire en
O
{\displaystyle O}
On peut vérifier que
Q
^
{\displaystyle {\hat {Q}}}
est de trace nulle :
Tr
Q
^
=
0
{\displaystyle {\textrm {Tr}}\ {\hat {Q}}=0}
.
Dans le cas d'une distribution continue de charge, l'expression de la composante
Q
i
j
{\displaystyle Q_{ij}}
du tenseur quadrupolaire est
Q
i
j
=
∫
ρ
(
3
r
i
r
j
−
‖
r
‖
2
δ
i
j
)
d
3
r
→
{\displaystyle Q_{ij}=\int \rho \left(3r_{i}r_{j}-\|r\|^{2}\delta _{ij}\right){\textrm {d}}^{3}{\vec {r}}}
, où
δ
i
j
{\displaystyle \delta _{ij}}
est le symbole de Kronecker .
Développement quadrupolaire
Théorème :
V
1
(
r
→
)
=
1
4
π
ϵ
0
(
q
r
+
p
→
⋅
u
→
r
2
+
u
→
⋅
(
Q
^
u
→
)
2
r
3
)
+
o
(
1
r
3
)
{\displaystyle V_{1}({\vec {r}})={\frac {1}{4\pi \epsilon _{0}}}\left({\frac {q}{r}}+{\frac {{\vec {p}}\cdot {\vec {u}}}{r^{2}}}+{\frac {{\vec {u}}\cdot \left({\hat {Q}}{\vec {u}}\right)}{2r^{3}}}\right)+o\left({\frac {1}{r^{3}}}\right)}
, avec
u
→
=
r
→
r
{\displaystyle {\vec {u}}={\frac {\vec {r}}{r}}}
En gravimétrie, ce théorème s'appelle formule de MacCullagh .
Cas particulier : axe de symétrie
Lorsque
(
D
)
{\displaystyle ({\mathcal {D}})}
possède une symétrie de révolution, les expressions du moment quadrupolaire se simplifient et
Q
^
{\displaystyle {\hat {Q}}}
est diagonale.
Si on suppose la symétrie autour de l'axe
(
O
z
)
{\displaystyle (Oz)}
, alors la matrice des moments est
Q
x
,
x
=
Q
y
,
y
=
−
Q
o
/
2
{\displaystyle Q_{x,x}=Q_{y,y}=-Q_{o}/2}
et
Q
z
,
z
=
Q
o
{\displaystyle Q_{z,z}=Q_{o}}
.
Si
q
{\displaystyle q}
n'est pas nul, on choisit
O
{\displaystyle O}
en
G
{\displaystyle G}
, et alors :
V
1
(
r
→
)
=
1
4
π
ϵ
0
(
q
r
+
Q
o
2
r
3
⋅
P
2
(
cos
θ
)
)
+
o
(
1
r
3
)
{\displaystyle V_{1}({\vec {r}})={\frac {1}{4\pi \epsilon _{0}}}\left({\frac {q}{r}}+{\frac {Q_{o}}{2r^{3}}}\cdot P_{2}(\cos \theta )\right)+o\left({\frac {1}{r^{3}}}\right)}
, avec
P
2
(
x
)
=
3
x
2
−
1
2
{\displaystyle P_{2}(x)={\frac {3x^{2}-1}{2}}}
(3e polynôme de Legendre ).
Ce théorème vaut en gravimétrie pour la Terre supposée de révolution. Dans ce cas,
Q
o
=
2
(
A
−
C
)
<
0
{\displaystyle Q_{o}=2(A-C)<0}
; l'usage est de poser
J
2
=
C
−
A
M
a
2
=
1
,
08263
×
10
−
3
{\displaystyle J_{2}={\frac {C-A}{Ma^{2}}}=1,08263\times 10^{-3}}
.
Le potentiel terrestre est ainsi
V
(
M
)
=
−
G
M
r
+
G
M
a
J
2
P
2
(
cos
θ
)
r
3
{\displaystyle V(M)=-{\frac {GM}{r}}+{\frac {GMaJ_{2}P_{2}(\cos \theta )}{r^{3}}}}
.
Ce développement peut être poussé plus loin (développement en harmoniques sphériques ; termes en
J
4
{\displaystyle J_{4}}
(octupolaire),
J
6
{\displaystyle J_{6}}
, etc.).
Articles connexes