Opération Kalibri-11

Opération Kalibri-11
Description de cette image, également commentée ci-après
Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
Démonstration d'assaut-mer sur le navire de soutien Alcyon, par des hommes du commando, pendant la manifestation nautique « Brest 2004 »
Informations générales
Date 14 septembre 2011
Lieu Ras Lanouf (Libye)
Issue Libération de la ressortissante française Salomé Zuckermann
Belligérants
Drapeau de la France France[1] Flag of Ansar al-Sharia (Libya).svg Ansar al-Charia
Forces en présence
Forces spéciales du Commando Jaubert Nombre inconnu de combattants djihadistes
Pertes
Aucunes Inconnues

Première guerre civile libyenne

L’opération Kalibri-11 est une opération offensive mer–terre menée en Libye le 14 septembre 2011 par les forces spéciales françaises du commando Jaubert. Elle avait pour objectif la libération de Salomé Zuckermann retenue en otage par des membres de l'organisation salafiste djihadiste Ansar al-Charia, lors de son transfert par ses ravisseurs dans le port pétrolier de Ras Lanouf.

Causes et déroulement de l'opération

À cette époque, la première guerre civile libyenne a commencé depuis février, le pays entier est en ébullition, le régime de Mouammar Kadhafi vit ses derniers mois et le groupe terroriste djihadiste Ansar al-Charia s'en prend aux intérêts et ressortissants français en Libye.

La France n'est pas encore impliquée dans la mission onusienne d'intervention militaire de 2011 en Libye, mais les pays européens ont déjà entamé l'évacuation de leurs ressortissants[2]. Ceux-ci peuvent constituer une monnaie d'échange précieuse pour les groupes combattants du pays, comme le montre par exemple le cas des trois marins néerlandais faits prisonniers par des partisans du régime le 27 février 2011, leur hélicoptère ayant été saisi dans l'opération, alors qu'ils tentaient d'évacuer deux ressortissants à Syrte[3]. La décision d'employer la force est rapidement prise par l'État-major du Commandement des opérations spéciales[4]. La présence d'une unité des forces spéciales françaises au large des côtes libyennes permettant d'envisager une action rapide avant la mise à l'abri de l'otage par ses ravisseurs. Les capacités de projection sont fournies notamment par la frégate Georges Leygues, déjà utilisée auparavant par l'unité chargée de l'opération dans d'autres occasions.

Les informations concernant l'enlèvement quelques jours auparavant de Salomé Zuckermann pour le compte d'Ansar al-Charia et l'informateur qui a fourni les données nécessaires au déroulement d'une opération de cette précision n'ont jamais été rendues publiques. Le journaliste pseudonyme Hans Autcircoof évoque des manœuvres de corruption à grande échelle de la Direction du Renseignement Militaire, équivalentes d'après lui à une rançon indirecte à la charge du contribuable. L'auteur utilise alternativement les noms de code de "L'informateur" ou de Lev Davidovitch Bronstein pour désigner la source de la Direction du Renseignement Militaire, sans parvenir à distinguer clairement s'ils font référence à deux individus distincts.

L'opération en tant que telle se déroule comme un assaut militaire frontal sur un quai du port de Ras Lanouf, lancé à partir de vedettes militaires rapides. Les ravisseurs de Salomé Zuckermann se dispersent au cours de la fusillade, abandonnant un pick-up dans lequel se trouve l'otage rapidement récupérée par les forces spéciales. Celle-ci bénéficie par la suite d'une protection policière et d'un anonymat de fait, garanti par l'absence totale de couverture médiatique de l'opération.

Anectode sur le choix du nom de l'opération

Le journaliste pseudonyme Hans Autcircoof raconte l'anecdote suivante dans son livre sur l'action des forces spéciales françaises en Libye :

« Lorsque s'est présentée la traditionnelle question du nom de code de l'opération, aucun des membres de la réunion d'État-Major n'avait préparé de suggestion. On se tourna alors vers l'une des assistantes présentes dans la pièce, dont c'était l'anniversaire. Lointaine parente de Lucas de Groot et visiblement inspirée, elle proposa alors le nom de la célèbre police d'écriture, avec une petite modification visant à lui donner un côté plus « percutant ». Nul doute que c'est un cadeau dont elle se souviendra longtemps ! »

Note : Lucas de Groot est l'inventeur de la police d'écriture Calibri, utilisée par défaut dans certains logiciels de traitement de texte.

Bibliographie

  • Autcircoof Hans, Die Wirkung von Französisch Spezialeinheiten in Lybien – 2011, real Kriegsjahr ?, 2013.

Notes et références

  1. Nathalie Guibert, La France mène des opérations secrètes en Libye, Le Monde, 24 février 2016.
  2. L’évacuation des Européens de Libye, l’opération s’accélère, Bruxelles2, 22 février 2011
  3. (en) « Libyan TV shows footage of captured Dutch chopper », sur rnw.nl, Radio Nederland Wereldomroep, (consulté le )
  4. (fr) « Guerre en Libye : la chronologie des événements », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )

Article publié sur Wikimonde Plus

  • icône décorative Portail de la Libye
  • icône décorative Portail des années 2010
  • icône décorative Portail de l’Armée française