Nouveau Bahut

La « Nouveau Bahut » est la 132e promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1945-1947) et la première à être basée sur le camp de Coëtquidan, dans le Morbihan [1].

Après la destruction des bâtiments de la "Spéciale" à Saint-Cyr-l'École suite aux bombardements alliés du 26 juillet 1944 sur la ville, il fut décidé en 1945 de transférer la formation des officiers de l'Armée de terre sur le camp de Coëtquidan, où les saint-cyriens faisaient habituellement des manœuvres. Cette promotion, qui compte 810 élèves-officiers fait l'amalgame entre les élèves provenant du concours direct (Saint-Cyr) de 1945 et les sous-officiers élèves provenant des corps de troupe dont la formation était auparavant dispensée par l' école militaire d'infanterie de Saint-Maixent-l'École [2].

Sous l'impulsion de son "Père Système" (président de promotion), l'E.O.A Bernard Moinet, les traditions de la "Spéciale" sont réintroduites à Coëtquidan. C'est notamment pendant leurs permissions, que les élèves récupèrent le Coquillard, les statues équestres des généraux Kléber et Marceau ainsi que de nombreuses reliques du Musée du Souvenir du "Vieux Bahut" [3] (nom donné aux bâtiments de Saint-Cyr-l'École) pour les transférer au "Nouveau Bahut", nom que décidera de prendre la promotion, comme symbole du renouveau et comme volonté de s'inscrire dans les pas des promotions passées. Ce renouveau et l'ardeur de cette nouvelle génération d'officiers sont symbolisés dans l'insigne de la promotion où figure une flamme claire et jaillissante au milieu des hermines des armes de Bretagne [4].

Cette promotion aura marqué l'histoire de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr par ses actes audacieux et volontiers provocants. Lors du défilé du 14 juillet 1947 à Paris, alors que le port du "Grand Uniforme" et du shako traditionnel surmonté du casoar rouge et blanc était désormais interdit sur ordre du général de Lattre de Tassigny, alors inspecteur général de l'Armée, les jeunes officiers, en gabardine kaki, plantèrent leur casoar sur leur képi [5] sous l'Arc de Triomphe en chantant "La Madelon". Ce geste impressionne car le secret a été absolu et De Lattre, d'abord irrité, les félicitera par la suite. le 15 octobre 1947, un rumeur circule, selon laquelle les élèves-officiers sortiraient de la "Spéciale" aspirants et non plus sous-lieutenants. Le général commandant les Écoles, le général de brigade Eugène Molle, et le Père Système montent alors à Paris, porteurs de 792 démissions individuelles. Cet acte sera couvert par le général de Lattre de Tassigny lui-même.

Après deux ans d'efforts, la "Nouveau Bahut" réussi à réintroduire les traditions de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr tombées dans l'oubli après la Seconde Guerre mondiale et illustra sa devise : "Il est des hommes dont on ne parle qu'après leur mort. Il est des choses qui meurent d'avoir trop fait parler d'elles. Il est une École dont on ne parlait plus, mais qui n'est pas morte."

Notes et références

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