Nadejda Stancioff

Nadejda Stancioff
Biographie
Naissance
Décès
(à 63 ans)
Londres
Nom dans la langue maternelle
Надежда Станчова
Nom de naissance
Надежда Димитрова Станчова
Nationalité
Activités
Père
Mère
Anna Stanchova (en)

Nadejda Stancioff ou Nadezhda Dimitrovna Stantchova (en bulgare : Надежда Димитрова Станчова), née et morte le [1], est une diplomate bulgare[2].

Biographie

Nadejda Stancioff est la fille aînée du diplomate et brièvement Premier ministre bulgare Dimitar Stanchov et de la comtesse française Anna de Grenaud de Saint-Christophe , une dame de la cour bulgare[3]. Elle parlait couramment français et anglais, et maîtrisait six autres langues[4].

Elle fait partie de la délégation bulgare qui négocie en 1919 le traité de Neuilly. Ses contacts avec le Premier ministre bulgare Aleksandr Stamboliyski lui permettent d'être nommée première secrétaire de l'ambassade bulgare à Washington en juillet 1922[5]. Elle peut être considérée comme la première femme diplomate de carrière au monde (même si elle a rapidement démissionné)[6],[7].

Avant de se rendre à Washington, Nadejda fait également partie de la délégation bulgare ayant participé aux pourparlers de paix du traité de Lausanne. Elle y participe aux réunions de la commission territoriale et militaire, et y croise le fer avec le délégué et ancien Premier ministre grec Elefthérios Venizélos. D'après son journal, elle sert également d'intermédiaire entre les ministres des Affaires étrangères turc et britannique, İsmet İnönü et George Curzon[5].

La carrière diplomatique de Nadejda Stancioff aux États-Unis est de courte durée. Elle se rend à Washington en février 1923 pour prendre son poste, avant de l'abandonner à la suite de l'assassinat de Stamboliyski en juin de la même année[8]. Neuf mois plus tard, elle épouse le marchand de thé et baronnet britannique Alexander Kay Muir[5]. Ils s'installent dans le château écossais de Blair Drummond[9].

Après son mariage, elle continue à travailler pour la cause bulgare. Elle rédige plusieurs articles d'actualité, prononce des discours et reçoit même le roi Boris III de Bulgarie, qui sympathise avec son engagement[10]. Elle contribue également activement à l'archivage des correspondances de sa famille, consciente de leur valeur de témoignage historique[11], et elle rédige une biographie de son père[12].

Références

  1. « Lady Nadejda Constanza Ivanka Gavrila Euphrosyna... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  2. (en) Mari A. Firkatian, « Struggling for Each Other: The Stancioff Family at Work », Journal of Family History, vol. 31, no 2,‎ , p. 163–189 (ISSN 0363-1990 et 1552-5473, DOI 10.1177/0363199005284958, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Mari Agop Firkatian, Diplomats and Dreamers: The Stancioff Family in Bulgarian History, University Press of America, (ISBN 978-0-7618-4069-5, lire en ligne)
  4. (en) « Lady Diplomat Resigns », Time,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  5. a b et c (en) Ozan Ozavci, « The ‘Wonder Woman’ of Diplomacy » Accès libre, sur The Lausanne Project (consulté le )
  6. (en) Ingrid Sharp et Matthew Stibbe, Women Activists between War and Peace: Europe, 1918-1923, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-4725-7879-2, lire en ligne)
  7. Ni la Hongroise Rosika Schwimmer, ni l'Arménienne Diana Abgar ne menèrent une véritable carrière diplomatique, ayant toutes deux occupé un seul poste et pendant très peu de temps dans deux des éphémères républiques nées à la fin de la Première Guerre mondiale : la première comme ministre plénipotentiaire de la République démocratique hongroise en Suisse en 1918 ; la seconde comme consul honoraire de la Première République d’Arménie (1918-1920) au Japon, en 1920.
  8. Svetla Baloutzova, « Women and Gender in an Age of Fervent Nation-Building: Case Studies from Southeastern Europe », Aspasia, vol. 5, no 1,‎ (ISSN 1933-2882 et 1933-2890, DOI 10.3167/asp.2011.050111, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Stephane Groueff, My Odyssey, New York, , 102 p.
  10. (en) Nameetha Mathur, « "Diplomats and Dreamers: The Stancioff Family in Bulgarian History." », Journal of International Women's Studies 10, no. 4,‎
  11. (en) Mari A. Firkatian, « The Subjective Experiences of Autobiography and Biography as Modeled by a Bulgarian Family of Public Servants », Arkhivi na zheni i maltsinstva, no 1,‎ , p. 53–62
  12. (en) Lady Nadejda Muir (préf. G.P. Gooch), Dimitri Stancioff, Patriot and Cosmopolitan, 1864-1940, John Murray,

Bibliographie

  • (en) Mari Agop Firkatian, Diplomats and Dreamers: The Stancioff Family in Bulgarian History, University Press of America, (ISBN 978-0-7618-4069-5, lire en ligne).

Liens externes