Melanie Joy
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Saybrook University (en) Harvard Graduate School of Education (en) Université Harvard |
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Prix Ahimsa (en) () |
Melanie Joy, née le , est une psychologue sociale et une activiste américaine. Elle a été professeur de psychologie et de sociologie à l'université du Massachusetts à Boston, et présidente de Beyond Carnism (Dépasser le carnisme), un groupe de défense à but non lucratif qu'elle a fondé en 2010[1],[2]. Elle est surtout connue pour son ouvrage Pourquoi aimer les chiens, manger les cochons et se vêtir de vaches qui introduit/popularise le concept de carnisme.
Biographie
Melanie Joy est diplômée de l'École supérieure des sciences de l'éducation de Harvard et titulaire d'un doctorat en psychologie de l'université de Saybrook. À 23 ans, alors qu'elle poursuivait ses études à Harvard, à la suite de la consommation d'un hamburger contaminé elle a contracté une infection qui l'a amenée à être hospitalisée. À la suite de cet incident, elle est devenue végétarienne[3],[4] et activiste[4], puis a opéré une transition graduelle vers le véganisme[5].
Sa recherche doctorale a tout d'abord porté sur la psychosociologie de la violence et de la discrimination, pour s’orienter par la suite vers les questions relatives à la psychologie des consommateurs de viande. Remarquant chez les sujets qu’elle interrogeait un schéma de pensée irrationnel et incohérent, elle a été amenée à émettre la théorie selon laquelle notre attitude vis-à-vis de la viande est le reflet de préjugés acquis. Cette notion est à la base de la majeure partie de ses travaux ultérieurs[6].
Melanie Joy a utilisé pour la première fois le terme de carnisme dans un article paru en 2001 dans la revue Satya[7],[8], sans que l’initiative reçoive beaucoup d’écho sur le moment. C’est en 2009, à la suite de la parution de son ouvrage Why We Love Dogs, Eat Pigs, and Wear Cows, que le concept a fini par devenir populaire[8]. Elle définit le carnisme comme un appareil idéologique qui pousse au choix de manger de la viande sans nécessité physiologique – dans les pays développés du moins – sans avoir conscience qu’il s’agit d’un choix et non d’une nécessité[9],[10].
Le concept de Melanie Joy a influencé les études menées ultérieurement sur ce qu’on appelle désormais le « paradoxe de la viande ». Il s’agit de l'incohérence apparente que révèlent nos différentes attitudes à l'égard des animaux – qui consistent notamment à exprimer de l'affection envers certains animaux tout en en mangeant d'autres – et de la dissonance cognitive que ce type de comportement implique[9]. Au cours des années 2010, des psychologues[Lesquels ?] ont confirmé en grande partie le concept de Melanie Joy sur l'influence de la consommation de viande sur notre attitude envers les animaux[8],[11],[12],[13].
En 2010, elle fonde l’association américaine Carnism Awareness & Action Network (CAAN), rebaptisée Beyond Carnism en 2010[1], qui base son action sur des conférences publiques, des campagnes d’information à destination des médias, la production de documents vidéos et la formation à l’action militante dans le but de modifier l’opinion publique au sujet de la viande, principalement aux États-Unis et en Allemagne[14].
Publications
- (en) Melanie Joy, Why We Love Dogs, Eat Pigs, and Wear Cows [« Pourquoi aimer les chiens, manger les cochons et se vêtir de vaches »], Conari Press, , 204 p. (ISBN 1-573-24461-9)
- Strategic Action for Animals[15] (inédit en langue française)
- Beyond Beliefs: A Guide to Improving Relationships and Communication for Vegans, Vegetarians, and Meat Eaters (2018). (ISBN 978-1590565803).
Références
- Langley, L., « Why Are We Against Wearing Fur, But OK with Eating Meat? », AlterNet, (consulté le ).
- ↑ « Dr. Melanie Joy », Carnism Awareness & Action Network (consulté le ).
- ↑ Brumm, F., « Sozialpsychologin Melanie Joy: Warum essen Menschen Fleisch », Spiegel Online, (consulté le ).
- Gandhi, M., « From cuisine to corpses to 'carnism' », AsiaOne, (consulté le ).
- ↑ Guerrero, T., « Por qué queremos a los perros pero nos comemos a los cerdos », El Mundo, .
- ↑ Hoffmann, S., « Interview w. Melanie Joy about Carnism », Oh, Sophia, (consulté le ).
- ↑ Joy, M., « From Carnivore to Carnist: Liberating the Language of Meat », Satya, vol. 18, no 2, , p. 126-127 (lire en ligne).
- (en) Gibert, M.; Desaulniers, E., Encyclopedia of Food and Agricultural Ethics, Dordrecht, Springer Netherlands, , 292–298 p. (ISBN 978-94-007-0929-4, lire en ligne), « Carnism ».
- Martin Gibert, Voir son steak comme un animal mort : Véganisme et psychologie morale, Montréal, Lux, , 256 p. (ISBN 978-2-89596-201-4).
- ↑ « Melanie Joy – Carnisme », sur www.cahiers-antispecistes.org (consulté le ).
- ↑ Loughnan, S.; Bastian, B.; Haslam, N. (2014). "The Psychology of Eating Animals", Current Directions in Psychological Science, 23(2), April, p. 104–108. DOI 10.1177/0963721414525781.
- ↑ Piazza, J. et al., « Rationalizing meat consumption. The 4Ns », Appetite, vol. 91, , p. 114-128 (lire en ligne).
- ↑ Singal, J., « How people rationalize eating meat », CNN, .
- ↑ « Carnism Action and Awareness Network », Animal Charity Evaluators, (consulté le ).
- ↑ « Melanie Joy Ph.D. », Psychology Today (consulté le ).
Liens externes
- Naissance en septembre 1966
- Militante américaine
- Universitaire américain du XXe siècle
- Protecteur des animaux
- Étudiant de l'université Harvard
- Psychosociologue
- Psychologue américain
- Personnalité végétarienne
- Essayiste américaine du XXe siècle
- Militant de la cause animale
- Écrivain et philosophe du droit des animaux