Manassès de Soissons

Manassès de Soissons
Biographie
Père Guillaume Busac
Mère Adélaïde de Soissons
Décès
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Renauld du Bellay
Évêque de Soissons
Évêque de Cambrai

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Manassès de Soissons, né après 1060 et mort en 1108, est un religieux français de la fin du XIe siècle et du début du XIIe siècle qui fut évêque de Cambrai de 1093 à 1103 puis de Soissons de 1103 jusqu'à sa mort le .

Il était le fils de Guillaume Busac, comte de Soissons de jure uxoris, et de son épouse Adélaïde de Soissons, comtesse de Soissons de suo jure. Ses deux frères aînés Renaud II et Jean Ier furent successivement comte de Soissons[1].

Évêché de Cambrai

A la mort de l'évêque Gérard II, le clergé de Cambrai souhaita élire un prévôt du nom de Mazelin à sa succession, mais les habitants de la ville portèrent leur choix sur Manassès, alors chanoine, et imposèrent leur choix. Toutefois, prévenu de cette discorde, l'empereur Henri IV refusa de lui accorder l'investiture[2].

Manassès appela alors au jugement de l'archevêque de Reims Renauld Ier du Bellay qui confirma son élection et qui obtint du pape Urbain II son accord. Renauld prononça alors l'interdit sur Cambrai si la ville continuait de refuser cette nomination[3].

Toutefois, Gaucher, archidiacre du Brabant, briguait également le poste d'évêque de Cambrai et parvint à convaincre les habitants de Cambrai de le soutenir et à se faire sacré par l'empereur Henri IV, qui forçat la ville à élire Gaucher, provoquant ainsi l'interdit du pape[4]. Gaucher partit alors à Rome afin de plaider sa cause auprès du pape et parvint à le rattacher à sa cause puise se fait sacrer évêque de Cambrai par l'archevêque de Reims en 1095[5].

Mais lors d'un concile relatif à la séparation des évêchés de Cambrai et d'Arras, Manassès s'indigna contre l'élévation de son rival à l'aide de manœuvres simoniaques et gagna le pape à sa cause qui déposa Gaucher et le menaça d'excommunication[6].

Gaucher rentra précipitamment à Soissons pour garder le contrôle sur la ville, mais l'archevêque de Reims prononça l'interdit de cette cité tant qu'elle ne reconnaitrait pas la légitimité de Manassès. Face à la gronde populaire, Gaucher dû renoncer et partit se réfugier auprès de l'empereur Henri IV.

Évêché de Soissons

En 1103, Manassès est nommé évêque de Soissons par le pape Pascal II. La même année, il assiste en cette qualité à un concile à Reims. Il mourut le et fut inhumé dans l'église du prieuré de Coincy[7].

Notes et références

  1. (en) Charles Cawley, « Manassès de Soissons », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy), Northern France.
  2. Alfred Cauchie 1891, p. 132.
  3. Alfred Cauchie 1891, p. 133.
  4. Alfred Cauchie 1891, p. 134-136.
  5. Alfred Cauchie 1891, p. 138-142.
  6. Alfred Cauchie 1891, p. 144.
  7. Honoré Fisquet 1867, p. 44.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Anonyme, « Chronologie historique des comtes de Soissons », L'Art de vérifier les dates, vol. 17,‎ , p. 250-279 (lire en ligne).
  • Jean-Baptiste Voillemier, « Essai pour servir à l'histoire des monnaies de la ville de Soissons et de ses comtes », Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, vol. 9,‎ , p. 119-180 (lire en ligne).
  • Alfred Cauchie, La querelle des investitures dans les diocèses de Liège et de Cambrai, (lire en ligne).
  • Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia Christiana) : Histoire chronologique et biographique des archevêques & évêques de tous les diocèses de France depuis l’établissement du christianisme jusqu’à nos jours, divisée en 18 provinces ecclésiastiques, vol. 15 : Métropole de Reims : Soissons et Laon, Paris, E. Repos, , 421 p. (lire en ligne).
  • (en) Charles Cawley, « Manassès de Soissons », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy), Northern France.