Jean-François Martin Gardien
Jean-François-Martin | |
Fonctions | |
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Député d'Indre-et-Loire | |
– (1 an, 1 mois et 25 jours) |
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Gouvernement | Convention nationale |
Procureur-syndic de Château-Renault | |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Château-Renault (Touraine) |
Date de décès | (à 38 ans) |
Lieu de décès | Paris |
Nature du décès | Guillotiné |
Nationalité | Française |
Parti politique | Girondins |
Profession | Avocat |
députés d'Indre-et-Loire | |
Jean-François-Martin[1] Gardien, né à Château-Renault le et mort guillotiné à Paris le , est un homme politique français.
Biographie
Avocat en Touraine
Fils d'Alexandre Gardien, notaire royal et procureur fiscal du marquisat de Château-Renault, et de Jeanne Baudruau, Jean-François Martin Gardien exerce la profession d'avocat à Château-Renault. Il est tout d'abord hostile à la Révolution, comme le prouve une lettre écrite en .
Toutefois, Gardien change d'opinion dans les mois suivants et rallie le camp réformiste, ce qui lui permet de devenir procureur-syndic de Château-Renault.
Député d'Indre-et-Loire
La monarchie constitutionnelle mise en place par la constitution du 3 septembre 1791 prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré, avec sa famille, à la tour du Temple.
En septembre 1792, Jean-François-Martin Gardien est élu député du département de l'Indre-et-Loire, le quatrième sur huit, à la Convention nationale[2], où il siège sur les bancs de la Gironde.
Le 21 novembre 1792, Gardien est élu l'un des douze commissaire chargés d'examiner les documents trouvés dans l'armoire de fer du palais des Tuileries[3]. Le 23, il fait lecture d'une correspondance entre Louis XVI et le marquis François Claude de Bouillé dans laquelle le roi félicite le marquis dans sa répression, le 31 août 1790, contre la mutinerie de la garnison de Nancy[4]. Le 7 décembre, il dénonce les administrateurs de Château-Renault[5].
Lors du procès de Louis XVI, il vote la réclusion, et la déportation à la paix et se prononce en faveur de l'appel au peuple et du sursis à l'exécution de la peine. En avril 1793, il vote en faveur de la mise en accusation de Jean-Paul Marat[6] :
Comme j'ai la conviction intime que Marat est coupable ; comme il faut être aveugle, égaré, ou profondément scélérat, pour ne pas voir, dans ce prétendu ami du peuple, un provocateur au meurtre et au pillage [...] je déclare, en mon âme et conscience, que je vote pour le décret d'accusation.
Le 21 mai, il est élu membre, le douzième et dernier par 104 voix, de la Commission des Douze[7], qui fait arrêter, le 24, le rédacteur du journal Le Père Duchesne, Jacques-René Hébert. Le 28, il vote en faveur du rétablissement de la Commission[8]. À l'issue de la journée du 2 juin 1793, il est décrété d'arrestation sur motion de Georges Couthon (député du Puy-de-Dôme) et de Louis Legendre (député de la Seine) pour avoir signé les mandats d'arrêt de la Commission[9].
Le 8 juillet, au terme de son rapport au nom du Comité de Salut public, Louis-Antoine de Saint-Just (député de l'Aisne) propose que Gardien soit décrété d'accusation pour complicité avec les députés girondins en fuite. Le 28, sur motion de Bertrand Barère (député des Hautes-Pyrénées), le décret d'accusation est voté contre lui[10].
Le 3 octobre, après le rapport de Jean-Pierre-André Amar (député de l'Isère), membre du Comité de salut public, Gardien fait partie des quarante-deux députés déférés devant le tribunal révolutionnaire[11]. Le 23 octobre, il sollicite l'appui de Maximilien de Robespierre (député de la Seine)[12], mais est condamné à mort par le tribunal et exécuté.
Gardien est remplacé par le suppléant Louis Potier à la Convention.
Notes et références
- ↑ Ou Jean-François-Marie selon les sources
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 21 novembre 1792 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 23 novembre 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 54, séance du 7 décembre 1792 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 21 mai 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 18608, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 2 juin 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Jacqueline Chaumié, « Saint-Just et le procès des Girondins », Annales historiques de la Révolution française, vol. 191, no 1, , p. 14–26 (DOI 10.3406/ahrf.1968.3971, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Barbier, Gaston, Claveau, Louis, Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, séance du 3 octobre 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Robespierre, Maximilien de (1758-1794), « Œuvres complètes, tome 3. Correspondance de Maximilien et Augustin Robespierre »
, sur https://archive.org, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- « Jean-François Martin Gardien », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Philippe Jardin, Martin Gardien, conventionnel oublié, 1989
Liens externes
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