Jacques Tshilemb Kote

Jacques Tshilemb Kote, né à Kolwezi Musonoie le jeudi 5 juin 1930 et décédé le vendredi 21 février 2012 à 82 ans, était un des membres du collège des fondateurs de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS en sigle)[1], parti politique surnommé fille aînée de l'opposition du temps de la dictature de Mobutu, parce qu'il fut le premier parti politique à s'opposer au Mouvement populaire de la Révolution, le Parti-Etat Zaïrois.

Il exerça comme fonctionnaire civil lors de la création de la base militaire de Kamina au plus fort de la guerre froide. Le conflit de Corée avait créé les conditions d'une confrontation nucléaire entre les deux blocs antagonistes de l'époque. Le monde dit libre prit la décision de construire à côté de la localité de Kamina une capitale de repli ( Kamina Base) avec deux pistes d'atterrissage, les plus longues au monde à cette époque. C'est toujours là à Kamina qu'il se mariera à son épouse Antoinette KABWIZ-a-KABWIT (Kamina,1939 - Lubumbashi,2008) avec laquelle ils vivront ensemble 55 ans jusqu'au décès de cette dernière. Leur fille aînée Béatrice TSHILEMB KASAJ y naîtra le 16 novembre 1953.

Fin 1953, il est contraint à l'exil avec son épouse et leur bébé durant près sept ans en Rhodésie du Nord à la suite d'un différend au cours duquel il molesta son supérieur hiérarchique raciste laissé pour mort. Il ne devra son retour au Congo (République démocratique du Congo) qu'avec l'avènement des indépendances. Entre temps, il a eu deux autres enfants Faustin-Pascal (1959, ) et Jacques-Moïse (1961, ). Il mettra à profit son éloignement involontaire du Congo belge pour sillonner l'espace austral africain et anglophone, parfaire sa connaissance de la langue anglaise et acquérir les bases de son futur métier de journaliste globe-trotter.

Durant ces années d'exil, il reconstituera autour de lui dans la banlieue de Lusaka (Matero) les bases ce qui sera le noyau d'une importante communauté congolaise construite autour des membres de sa famille proche et élargie venue volontairement partager son infortune.

Il participera activement comme représentant de la Conakat (Confédération des associations tribales du Katanga) de Moïse Tshombe auprès des instances clandestines de l'aile rhodésienne du mouvement pan africaniste de l'African National Congress ( ANC )avec ses voisins Harry Kumbula et Kenneth Kaunda à la prise de conscience des peuples de l'Afrique australe qui aboutira entre autres à l'émancipation de l'actuelle Zambie.

Début 1962, il rentre définitivement au Congo où il vivra le reste de sa vie: à Lubumbashi (1962-1972), à Bukavu (1972-1975), à Kisangani (1975-1980) et enfin à Lubumbashi (1980-2012).

Biographie

Vie Publique

Jacques Tshilemb Kote est parmi les pionniers de la presse Congolaise[2], il a dirigé un des plus grands journaux du Katanga, l'Essor du Katanga. L’Essor du Katanga est en effet le premier journal à avoir paru en République Démocratique du Congo sous l’appellation de « L’Essor du Congo » créé par Jean Sépulchre en mars 1928[3].

Avec le changement des noms du pays, de la monnaie et du fleuve en Zaïre, « L’Essor du Congo » se mua en « L’essor du Zaïre », puis quelque temps après en « TAÏFA » avec la politique du recours à l’authenticité[4]. Lui sera alors envoyé à Bukavu pour fonder le Journal JUA qu'il dirigera de 1972 à 1975, puis il sera muté pour Kisangani où il sera à la tête du journal BOYOMA (1975-7980)

Finalement, il y eut la fusion de « TAÏFA » et de « MWANGA HEBDO » en « MWANGA quotidien du Shaba ». Et c’est finalement en 1976 qu’un nouveau journal fut créé en remplacement de « MWANGA », dénommé « MJUMBE » qu'il retrouvera en 1980 après Kisangani. Après avoir participé à la création clandestine de l'UDPS, il sera malmené par Mobutu qui lui arrachera son journal malgré la loi du 2 avril 1981 libéralisant le presse nationale.

La Conférence Nationale Souveraine (CNS)de 1991-1993 prendra une résolution lui restituant son Journal et demandant au Gouvernement de le dédommager. Si le Journal a été symboliquement récupéré (plus aucune infrastructure!), le dédommagement n'a jamais suivi et maintenant qu'il est décédé, il appartiendra à ses 15 héritiers de poursuivre le dossier. Néanmoins, un de ses fils a repris le Journal, obtenu l'Autorisation de publication et le journal paraît physiquement et en ligne sou sa dénomination d'origine: L'ESSOR DU KATANGA, en abrégé "ESSORKAT".

Notes et références

Article publié sur Wikimonde Plus

  • icône décorative République démocratique du Congo
  • icône décorative Portail de la presse écrite