Ignace Mantei

Ignace Mantei

Ignace Mantei (1921-1965) est un officier français spécialiste des actions de choc.

Biographie

Famille et origines

Ignace Mantei naît le 13 novembre 1921 à Rabat puis est élevé en Corse. Il est chef de la 1ère Saint Théophile de Corte des Scouts de France. Sa femme décède peu de temps avant sa participation aux évènements de mai 1958 en accouchant de leur quatrième enfant[1]

Deuxième Guerre Mondiale

Après un temps dans l'armée, il est mis en congé lors de l'armistice de 1940 puis rejoint la résistance corse. Il passe ensuite par l'école militaire de Cherchell et est nommé aspirant. Membre du Bataillon de Choc, il participe à la Libération de la Corse ou il débarque du sous-marin Casabianca[2] en 1943[3]. Parachuté en Italie, il est capturé par les carabiniers, après trois mois de détention, il les retourne et prend le commandement de ce groupe de carabiniers devenus résistants anti-fascistes[4].

Guerre d'Indochine et Guerre d'Algérie

Spécialiste du service « Action » du SDECE, il intervient en Indochine française dans les commandos du nord du Viêt Nam au Tonkin, puis en Algérie française. En mai 1958 il commande le 1er Bataillon parachutiste de choc à Calvi. Commandant le 30 septembre 1958, il passe aux chasseurs alpins.

Opération Résurrection[5]

Le capitaine Mantei est notamment connu pour avoir participé à l'Opération Résurrection dans sa partie visant à prendre le pouvoir en Corse[7],[8], sur l'ordre de Jacques Foccart.

Le 24 mai 1958 au matin, Mantei accueille les délégués d'Alger à Calvi, occupe l'aéroport d'Ajaccio et la préfecture, met le préfet en résidence forcée[9]. Surtout, avec son bataillon, il intimide les CRS envoyés par Paris et les envoie garder des points sensibles éloignés et non politiques. Il reconnait et installe ensuite le colonel Jean-Robert Thomazo comme gouverneur de la Corse avec pouvoirs civils et militaires au sein d'un comité de salut public[10]. Cette prise du pouvoir en Corse a pesé lourd dans la décision de René Coty de rappeler aux affaires le Général De Gaulle[11].

Mort en montagne

Le 24 août 1965, Ignace Mantei et son cousin Jean-Luc Carli, entreprennent l'ascension du Paglia Orba, un sommet très difficile situé en Corse. Pris dans un orage et faute de trouver un abri, les deux hommes meurent de froid[12]. Les corps sont retrouvés au sommet du Paglia-Orba.

L'émotion en Corse et dans l'armée est considérable. Une plaque est posée en leur mémoire[13].

Hommages

Une rue de Corte porte son nom[14].

Notes et références

  1. Bob Maloubier, Plonge dans l'or noir, espion !, éd. Robert Laffont, Paris, 1986
  2. Bob Maloubier, Plonge dans l'or noir, espion !, éd. Robert Laffont, Paris, 1986
  3. « DOSSIER. L'autre histoire de la libération de la Corse », Corse Matin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Bob Maloubier, Plonge dans l'or noir, espion !, éd. Robert Laffont, Paris, 1986
  5. Merry et Serge Bromberger, Il y a cinq ans : ce que fut le soulèvement de la Corse en mai 1958, Historia n°198, mai 1963, Librairie Jules Tallandier, 1963
  6. Jean Ferniot, De Gaulle et le 13 mai, Plon, Paris, 1965, p.405
  7. Clément Steuer, Susini et l'OAS, Éditions L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 2004, p.33
  8. Bob Maloubier, L'espion aux pieds palmés, éd. du Rocher, coll. Service Action, 2013
  9. John Steward Ambler, The French Army in Politics, 1945–1962, Columbus: Ohio State University Press, 1966, p. 249 et note 54 p. 361
  10. Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 2002, p.
  11. « Deux alpinistes meurent de froid en Corse », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « L'Invitu », sur L'Invitu (consulté le ).
  13. https://fr.geoview.info/rue_du_commandant_ignace_mantei,62229389w

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