Hermann Biow
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Hermann Biow, né vers 1803[N 1] à Breslau en Silésie et mort le à Dresde, est un photographe daguerréotypiste allemand, pionnier de la photographie, actif à Hambourg.
Biographie
Carl Hermann Biow est le fils du peintre Raphael Biow [1] et de son épouse Rahel (ou Resel), surnommée Rosalie, Scholin, tous deux de confession juive[2]. Il a deux sœurs, Bluma, née le , et Jenny née le .
Sa formation n'est pas connue[3]. Il est attesté comme peintre à Breslau en 1823 en même temps que son père : « Herr Biow der Vater [...] Herr Biow d. Sohn » dans l'article d'un périodique local consacré à une exposition d'art[4]. En 1836, il vit à Berlin en tant que peintre et lithographe. En , il s'installe à Hambourg[5]. En 1838, Biow publie et illustre d'une lithographie une esquisse biographique sur le violoniste norvégien Ole Bull ; il écrit des critiques de théâtre dans la revue Originalien aus dem Gebiete der Wahrheit, Kunst, Laune und Phantasie.
Un mois après la publication du brevet du daguerréotype par Louis Daguerre en , les numéros 29 du et 30 du de l'Allgemeine Polytechnische Journal présentent le procédé en détail dans un article intitulé : « Das Daguerrotyp und Liepmann's Oelbilderdruck »[6],[7]. Deux mois plus tard, en , le mécanicien Rudolph Koppel fabrique des daguerréotypes à Hambourg[8] et à la fin de l'année 1839, les premiers daguerréotypes de Paris sont exposés dans le magasin d'art des frères Spiro sur le Bleichenbrücke et chez l'opticien Edmund Gabory.
On ignore de quelle façon Hermann Biow s'est formé à cette nouvelle technique ; il ouvre un atelier de photographie dans le quartier d'Altona à Hambourg le [N 2] ; le , il fait paraître une annonce sur son « meines neuerbauten Daguerreotyp-Ateliers [nouvel atelier de daguerréotypes] » installé au 24 Neuen Wall[9].
De à fin , Biow s'associe avec le photographe Carl Ferdinand Stelzner ; ils gèrent un atelier de daguerréotypes au 32 de la Caffamacherreihe à Hambourg. De nouveau indépendant à partir de 1843, il gère son propre atelier, travaille à partir de 1845 avec sa sœur Jenny Bossard-Biow ; lors d'un de ses voyages en 1846, celle-ci dirige l'atelier[9],[10]. En , il se rend à Francfort et photographie plusieurs membres du Parlement de Francfort ; ces portraits sont exposés à Leipzig à l' et à Dresde à partir d' ; la plupart sont lithographiés.
En 1848, sa sœur reprend l'atelier de Hambourg et il fonde en 1849 un nouveau studio à Dresde, qui subit des dégats lors du soulèvement de mai 1849.
Hermann Biow meurt à Dresde le , au début de la quarantaine, d'une maladie du foie qui pourrait être due à l'inhalation de vapeurs de mercure lors de la fabrication des daguerréotypes[11].
Photographies
Hermann Biow pratique la technique du daguerréotype ; contrairement à nombre de ses contemporains qui ne réalisaient que des daguerréotypes de petite taille, il a également expérimenté des images de grande taille, jusqu'à 32 x 26 cm.
C'est un photographe portraitiste, connu de son vivant pour ses photographies d'hommes politiques, de célébrités et de citoyens aisés de Hambourg, notamment Franz Liszt, Alexander von Humboldt, Karl August Varnhagen von Ense, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV. S'y ajoutent ses portraits de parlementaires réalisés lors de la première assemblée nationale allemande dans l'église Saint-Paul à Francfort en 1848-1849 ; ces photographies sont exposées à Francfort en [12], à Leipzig à l' et à l'Association artistique de Saxe à Dresde en [13], et font l'objet d'une publication en livraisons sous forme de lithographies en 1848 : Die Männer des deutschen Volks besonders nach Biow's Lichtbildern.
Biow est aujourd'hui considéré comme un précurseur de la photographie documentaire allemande : après l'incendie de Hambourg en , il réalise 46 daguerréotypes des ruines de la ville[14],[15]. Il les propose à l'achat à la Verein für Hamburgische Geschichte , qui décline, en estimant le prix demandé trop élevé. À l'exception de trois plaques conservées à Hambourg, au Museum für Hamburgische Geschichte et au Museum für Kunst und Gewerbe[16], leur localisation est inconnue aujourd'hui.
Portraits
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L'écrivain satirique Moritz Gottlieb Saphir, 1843.
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Franz Liszt, 1843.
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Suzanne Hahn et sept de ses onze enfants, 1843.
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L'opticien Andreas Krüß et sa famille, 1845.
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Le peintre Adolph Friedrich Vollmer, vers 1845.
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Les frères Grimm, 1847.
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Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, 1847.
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Marie, comtesse de Stolberg-Wernigerode, 1847.
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Alexander von Humboldt, 1847[17].
Hambourg après l'incendie de 1842 : les trois daguerréotypes conservés
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La nouvelle Bourse.
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Ruines, vue prise depuis le toit de la Bourse en direction du pont Lombardsbrücke.
Publications
- (de) « Ole Bull, eine biografische Skizze », Hambourg, J. C. H. Witt, .
- Die Männer des deutschen Volks besonders nach Biow's Lichtbildern auf Stein gezeichnet von Schertle und Hickmann, oder Deutsche National-Gallerie, Francfort, Verlag der S. Schmerber'schen, 1848 (Lire en ligne).
Collections
- Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa[18].
Expositions collectives
- - : Die Macht des Porträts : Positionen der Menschenfotografie, Gleimhaus , Museum der Deutschen Aufklärung, Halberstadt[19].
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Hermann Biow » (voir la liste des auteurs).
Notes
- ↑ Son acte de baptême protestant est daté de Berlin le à l'âge de 33 ans ; sa sœur Bluma Biow, future Berta Marie Elisabeth Zimmerlich, est née le : la naissance de Hermann Biow n'a pu avoir eu lieu qu'en 1803. À noter que d'autres sources indiquent 1804 ou 1810/1811.
- ↑ Il figure dans l'Altonaisches Address-Buch de 1842 comme « Biow, Hermann, Portraitmaler, heliographische Portraits, Königstr. 27 ».
Références
- ↑ (de) « Raphael Biow », dans Neuer Nekrolog der Deutschen, Weimar, Voigt, , vol. 14, B-F, p. 627.
- ↑ (de) Aron Heppner, « Zur Jahrhundertfeier der Storch-Synagoge am 23. April (20. Nissan) 1929 », Breslauer Jüdisches Gemeindeblatt, no 5, , p. 59–61 (lire en ligne).
- ↑ Hans Schröder 1851.
- ↑ (de) « Kunstausstellung in Breslau », Morgenblatt für gebildete Leser, no 70, , p. 279 (lire en ligne).
- ↑ (de) « Angekommene Fremde », Hamburger Nachrichten, , p. 5 : « Herr H. Biow v. Breslau » y est cité.
- ↑ (de) « Das Daguerrotyp und Liepmann’s Oelbilderdruck », Allgemeines Polytechnisches Journal, , p. 239-241 (lire en ligne).
- ↑ (de) « Das Daguerrotyp und Liepmann’s Oelbilderdruck », Allgemeines Polytechnisches Journal, , p. 247-249 (lire en ligne).
- ↑ (de) Jürgen Sielemann, « Koppel, Rudolph », sur Das Jüdische Hamburg. Institut für die Geschichte der deutschen Juden (consulté le ).
- Wilhelm Weimar 1915, p. 19-20.
- ↑ (de) Tilo Grabach, « Bossard-Biow, Jenny », dans Allgemeines Künstler-Lexikon, Munich, Leipzi, Saur, (ISBN 3-598-22753-1), vol. 13, p. 200.
- ↑ (de) Matthias Gretzschel, « Das erste Foto von Hamburg », Hamburger Abendblatt, .
- ↑ (de) « Ausstellung H. Biow's Album deutscher Volksvertreter und Zeitgenossen », Deutsche Allgemeine Zeitung, no 285, , p. 3744 (lire en ligne).
- ↑ (de) « Herrn Biows photographische Bildnisse deutscher Zeitgenossen », Dresdner Journal und Anzeiger, no 109, , p. 866 (lire en ligne).
- ↑ Wilhelm Weimar 1915, p. 16-17.
- ↑ Enno Kaufhold 1989.
- ↑ (de) « The Daguerreotype Collection at the Museum fuer Kunst and Gewerbe, Hamburg », sur www.daguerreobase.org.
- ↑ Naomi Rosenblum, Une histoire mondiale de la photographie, Paris, Éditions Abbeville, , 2e éd., p. 46.
- ↑ (en) « Hermann Biow », sur Musée des beaux-arts du Canada.
- ↑ (de) Reimar F. Lacher (dir.), Die Macht des Porträts : Positionen der Menschenfotografie (catalogue d'exposition), Halle-sur-Saale, Mitteldeutscher Verlag, , 127 p. (ISBN 978-3-95462-972-5).
Bibliographie
- (de) Rüdiger Articus, « Der Hamburger Daguerreotypist Hermann Biow », Photo Antiquaria, nos 134-135, .
- (en) Helmut Gernsheim, « German-Speaking Countries », dans A Concise History of Photography, New York, Dover publications, , 3e éd. (ISBN 9780486251288, lire en ligne), p. 38-39.
- (de) Enno Kaufhold, « Hermann Biow und Carl Ferdinand Stelzer in Hamburg. Legenden, Fakten, Umschreibungen, Wahrscheinlichkeiten », dans Bodo von Dewitz, Reinhard Matz (dir.), Silber und Salz. Zur Frühzeit der Photographie im deutschen Sprachraum 1839–1860, Cologne, Braus, (ISBN 3-925835-65-2), p. 352–403.
- (de) Hans Schröder, « Biow, (Hermann) », dans Lexikon der hamburgischen Schriftsteller bis zur Gegenwart, Hambourg, (lire en ligne), vol. 1 [Abatz – Dassovius], p. 261-262.
- (de) Wilhelm Weimar, « Hermann Biow », dans Die Daguerreotypie in Hamburg 1839-1860, Hambourg, Verlag Otto Meissner, (lire en ligne), p. 19-26.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) « Hermann Biow », sur historiccamera.com, .