Exposition universelle de 1878
Exposition universelle de 1878 | |||
Panorama sur les palais de l'Exposition de 1878. | |||
Général | |||
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Type-BIE | Universelle | ||
Catégorie | Expo historique | ||
Bâtiment | Palais du Trocadéro | ||
Surface | 75 ha | ||
Fréquentation | 16 102 089[1] | ||
Participants | |||
Localisation | |||
Pays | France | ||
Ville | Paris | ||
Site | Champ-de-Mars | ||
Coordonnées | 48° 51′ 44″ nord, 2° 17′ 18″ est | ||
Chronologie | |||
Date d'ouverture | |||
Date de clôture | |||
Éditions Universelles | |||
Précédente | Exposition universelle de 1876 , Philadelphie | ||
Suivante | Exposition universelle de 1880 , Melbourne | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : France
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L'Exposition universelle de 1878 est la troisième Exposition universelle de Paris ; elle a lieu du au sur le Champ-de-Mars.
Site de l'Exposition
Il ne faut que dix-neuf mois de travaux pour préparer la manifestation.
L'Exposition couvre 75 ha[2]. Elle occupe le Champ-de-Mars et la butte de Chaillot.
Les trottoirs du pont d'Iéna sont élargis d'une structure provisoire pour relier aisément le palais du Trocadéro et le palais du Champ-de-Mars de chaque côté de la Seine.
Pour desservir le site, on refait la gare du Champ-de-Mars[3]. Quatre voies desservent la gare et l'on construit un buffet le long de l'avenue de Suffren. C'est l'architecte Juste Lisch qui est chargé des plans du bâtiment voyageurs, une structure métallique au remplissage de briques pourvue de larges verrières.
On aménage à l'extrémité de l'île aux Cygnes une passerelle piétonne dite passerelle de Passy[4].
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Vue panoramique de la partie centrale de l'exposition. Archives nationales.
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Gare du Champ-de-Mars en 1878.
Palais du Trocadéro
Le palais du Trocadéro aussi appelé Palais de pierre est construit pour cette occasion par l'architecte Gabriel Davioud et l'ingénieur Jules Bourdais[5]. C'est là que le président Mac Mahon reçoit avec faste les ambassadeurs et les princes étrangers. Le palais est doté d'une salle des fêtes et possède une vaste salle de concert. Les frises supérieures du front de scène sont dues au talent de Charles Lameire[6]. La ventilation de la salle est assurée par cinq mille[7] bouches d'aspiration d'air vicié placées entre chacun des fauteuils et qui rejettent l'air au dehors. L'air frais est puisé dans le réservoir naturel de fraîcheur tempérée que constituent les cinq hectares des anciennes carrières sous le palais.
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Le palais du Trocadéro.
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Crédit image:licence CC BY-SA 4.0 🛈Exposition universelle de 1878. Palais du Trocadéro. Le Sabbat des sorcières (Goya, 1823) a été exposée dans le Pavillon de l'Espagne.
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Exposition universelle. Paris, 1878. Palais du Trocadéro. Un dessin de Isidore Laurent Deroy réalisé en 1878, conservé à la Bibliothèque nationale de France.
Aristide Cavaillé-Coll construit un grand orgue[8] pour le palais du Trocadéro. Cet orgue lui vaut la promotion d'officier de la Légion d'honneur[9].
L'ingénieur Adolphe Alphand, spécialiste des jardins parisiens et des mises en scène de cascades, est responsable des espaces extérieurs[10].
Les statues des Continents qui ornent la façade du palais du Trocadéro ont été réinstallées devant le musée d'Orsay.
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L'Europe par Alexandre Schoenewerk.
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Crédit image:licence CC BY 2.5 🛈L'Asie par Alexandre Falguière.
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L'Océanie par Mathurin Moreau.
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L'Amérique du sud par Aimé Millet.
Trois des quatre statues monumentales d'animaux qui entouraient la fontaine du Trocadéro ont également trouvé leur place sur le parvis d'Orsay : le rhinocéros, le cheval à la herse et l'éléphant. De 1935 à 1985, elles étaient exposées place de la Porte-de-Saint-Cloud (16e arrondissement), avant d'être restaurées l'année suivante à la fonderie de Coubertin à Saint-Rémy-les-Chevreuse[11],[12],[13],[14]. Quant à celle du bœuf, réalisée par Auguste Caïn, elle se trouve à Nîmes depuis 1937, boulevard Jean-Jaurès[15]. Contrairement à une légende tenace, Les Taureaux d'Isidore Bonheur, devant le parc Georges-Brassens (15e arrondissement), ne viendraient pas du Trocadéro.
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Crédit image:licence CC BY-SA 3.0 🛈Le Rhinocéros par Henri-Alfred Jacquemart.
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Crédit image:licence CC BY-SA 3.0 🛈Jeune éléphant pris au piège par Emmanuel Frémiet.
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Crédit image:licence CC BY-SA 3.0 🛈Le Cheval à la herse par Pierre Louis Rouillard.
Palais de l'Exposition ou palais du Champ-de-Mars
Le Palais de l'Exposition, dit aussi Palais de fer, occupe presque tout le Champ-de-Mars. Il renferme les envois de toutes les nations. Comparable à une longue serre en damier, il occupe une surface de 420 000 m2. C'est un vaste rectangle donnant au nord comme au sud sur un vestibule. Le premier vestibule d'honneur est nommé vestibule d'Iéna, le second est dit « vestibule école militaire ». L'ingénieur responsable des constructions métalliques est Henri de Dion, mort avant la fin de la construction et l'architecte Léopold Hardy. Les fabricants qui obtiennent le marché sont les sociétés Fives-Lille et Schneider.
La « rue des nations », avec ses façades typiques de chacun des pays exposants, occupe tout un côté de l'édifice[16]. L'autre côté est réservé aux produits français et coloniaux. Le centre du bâtiment est consacré aux beaux-arts et au stand de la ville de Paris.
La « Galerie du Travail » expose toutes les richesses du savoir-faire humain et permet d'observer les ouvriers au travail. Le monde des jouets présente les jouets savants, petites machines à vapeur, trains à mouvement d'horloge, jeux de construction et des poupées animées.
Une section d'anthropologie permet d'observer une série de crânes d'assassins, en parallèle à la tenue d'un « Congrès international des sciences anthropologiques »[17].
Attractions
- La tête de la statue de la Liberté est exposée au Champ-de-Mars. Moyennant 5 centimes, on peut la visiter.
- L'aquarium est aménagé sur le site abandonné d'anciennes carrières de pierre à bâtir, situé à flanc de la colline de Chaillot, c'est le projet de l'architecte Combaz qui est retenu. Il est intégré dans le décor des jardins dessinés par Alphand qui l’entourent, une partie est à ciel ouvert et l'autre partie souterraine utilise la conformation des anciennes carrières et imite l'intérieur d’une grotte. Les animaux sont présentés soit dans des bassins, pour la zone à ciel ouvert, soit en aquarium, pour la zone souterraine[19].
- L'inventeur Henri Giffard construit un ballon captif de 25 000 m3, capable d’emporter 40 à 50 passagers. Ce ballon, situé aux Tuileries, est une des attractions phare de l'Exposition : la nacelle de « l'ingénieux Henri » fait voler en deux mois 35 000 personnes[20], autant que depuis le début de l’aérostation, soit en un siècle environ. Une dizaine d’ascensions par jour emmènent les passagers jusqu’à plus de 500 mètres.
- Parallèlement au ballon captif, la machine servant à produire le gaz permet de gonfler de nombreux ballons libres, permettant des ascensions variées, parfois par groupes (jusqu’à trois ballons simultanément).
- La maison de Champagne Mercier expose un foudre de vin de Champagne d'une contenance de soixante-quinze mille bouteilles. Ce tonneau est battu en gigantisme par celui de la délégation de l'Autriche-Hongrie, qui contient cent-mille litres !
- Le pavillon japonais, dont deux salles sont aménagées par Émile Guimet[21], impressionne : « ...les Japonais nous donnent ici un échantillon de leur architecture, qui est remarquable et qui est fort remarquée. Les artistes de Yedo en ont apporté de leur île tous les morceaux et les ont assemblés sur place. Jamais cette vérité que l'architecture est un art essentiellement relatif, n'a été plus sensible, plus clairement exprimée. Il y a, dans la porte japonaise, quelque chose de primitif et de raffiné tout ensemble... »[22]). Le Japon est en effet représenté par un pavillon construit dans la rue des Nations au Champ-de-Mars, et par une ferme dans les jardins du Trocadéro. Les critiques, japonisants et architectes, s'attachent à les considérer dans des descriptions élogieuses.
Récompenses
L'Exposition récompense les meilleurs produits des arts, de l'artisanat et de l'industrie. Les médailles délivrées dans le cadre des expositions universelles sont spécifiques à chacune des Expositions. Les médailles représentent les valeurs universelles de l'amitié des peuples, du travail et sont à la gloire de la République française. C'est le sculpteur Eugène André Oudiné[24] qui réalise la médaille de récompense, déclinée en trois couleurs, or, argent et bronze.
Henri Emile Alexandre Vrignaud remporte la médaille d'argent pour la création de liqueurs de sa distillerie, « La Distillerie Vrignaud » à Luçon.
Frédéric Auguste Bartholdi présente le modèle en plâtre au 1/3 du lion de Belfort, ce qui conduit la ville à l'acheter. Elle acquiert donc en 1880 la réplique réduite en cuivre présente aujourd'hui encore place Denfert-Rochereau dans le 14e arrondissement.
Léopold Flameng est médaillé dans la catégorie graveurs.
Gustav Schönleber expose.
Jules Paul Loebnitz remporte une médaille d'or pour La Porte des Beaux-arts : une façade de 12 mètres de haut entièrement en terre cuite et faïence imaginée par l'architecte Paul Sédille.
François Lacaze Pounçou reçoit une médaille d'or dans la catégorie boissons fermentées pour son rhum, produit de l'usine Marquisat de Capesterre à la Guadeloupe[25].
Jean-Antoine Injalbert expose.
La Légion d'honneur est décernée à Benjamin Peugeot, constructeur de la machine à coudre et à Antoine Lamy pour ses réalisations d'étoffes de soie[26].
Émile Reynaud obtient une « mention honorable » pour son Praxinoscope.
Émile Béchard obtient une « médaille d'or » pour l'ensemble de vues d'Égypte.
Franciszek Rychnowski y présente son modèle de radiateur avec consommation de combustible réduite, breveté en 1878, et obtient une médaille d'argent[27].
Henryk Siemiradzki obtient une « Grande médaille d'or » pour son tableau Les Lumières du christianisme ou Les Torches de Néron.
Adrien Thibault obtient une « médaille de bronze ».
Hans Makart obtient une « médaille d'or » pour son tableau La Joyeuse Entrée de Charles Quint à Anvers[28].
Vestiges
Notes et références
- Journal Excelsior 25/11/1937
- « ExpoMuseum / Exposition Universelle 1878, Paris », sur www.expomuseum.com
- Cette gare ne dure que jusqu'à l'Exposition de 1900 puis elle est déménagée à Bois-Colombes.
- La passerelle sera remplacée après 1900 par le viaduc de Passy.
- Il est démoli en 1937.
- « Livres neufs et d'occasion, Ebooks, Livres anciens à prix réduits », sur reproductions.chapitre.com, Chapitre.com
- Autant que de places dans la salle
- « exposition de 1878 », sur www.culture.gouv.fr
- « Notice LH d'Aristide Cavaillé », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Les jardins d'Alphand sont remplacés en 1937 à la construction du palais de Chaillot
- « Statues sur le parvis du musée d'Orsay », sur paris1900.lartnouveau.com (consulté le ).
- « Alfred Jacquemart - Rhinocéros », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Emmanuel Fremiet - Jeune éléphant pris au piège », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Pierre Rouillard - Cheval à la herse », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
- « L'incroyable histoire du "taureau" de Nîmes », sur nemausensis.com (consulté le ).
- Guillaume Evrard, « 'Promouvoir le savoir-faire bâtisseur britannique en 1878 : Lascelles, Norman Shaw, Doulton, Sparkes, Tarring et Wilkinson', in Les expositions universelles en France, au XIXe siècle : Techniques, publics, patrimoine, directed by Anne-Laure Carré, Marie-Sophie Corcy, Christiane Demeulenaere-Douyère and Liliane Hilaire-Pérez (Paris : CNRS Editions, 2012), 223-233. », sur Academia.edu (consulté le )
- Histoire de la criminologie française, Laurent Mucchielli, éd. L'Harmattan, 1995.
- L'entrée de l'aquarium est refaite en 1937.
- « Ballon 23 : Ballon à vapeur Giffard », sur users.skynet.be
- Hubert Guimet, Jean-Baptiste et Emile GUIMET. A la confluence de l'art, de la science et de l'industrie, Barcelone, éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 192 p. (ISBN 978-2-84147-335-9), p. 122
- Philippe Burty, Le Japon ancien et le Japon moderne, in L'Art, 4°année, vol.IV, tome XV, 1878, p. 242-243.
- Eugène André Oudiné (1810-1887) sculpteur de médailles, premier grand prix de Rome catégorie Gravure en médailles en 1831.
- Catalogue officiel : liste des récompenses : Exposition universelle internationale de 1878, à Paris ; Ministère de l'agriculture et du commerce, (lire en ligne)
- Florence-Patricia Charpigny, « La Fabrique lyonnaise de soieries : Une maison à travers ses archives de Lamy et Giraud à Lamy et Gautier », Bulletin de liaison du Centre international d'étude des textiles anciens, Lyon, Centre international d'étude des textiles anciens, no 54, , p. 15-17 (ISSN 1016-8982), (BNF 34431528)
- (de) Hartmut Norden, Subtile Wirklichkeiten - verborgen : aber aufgedeckt : Fakten und Erläuterungen im Überblick, BoD – Books on Demand, (ISBN 978-3-7322-2704-4, lire en ligne), p. 326
- (de) Gisela Schütte, « Makart-Gemälde: Kaiserliche Pracht auf 50 Quadratmetern », sur DIE WELT, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Le Magasin pittoresque,
- Henry-Alexis Conty, Guide Conty : Paris en poche,
- Adolphe Bitard, Exposition de Paris 1878, Librairie illustrée,
- Rapport administratif sur l'Exposition universelle de 1878 à Paris, Paris, Ministère de l'agriculture et du commerce, (lire en ligne)
- Émile de Marcère, « L'Exposition universelle », dans Histoire de la République 1876 - 1879, vol. 2 : Le Seize mai et la fin du septennat, Plon-Nourrit et Cie, (lire en ligne), p. 250-260
- Anne Pingeot, 1878 : la première Exposition universelle de la République, Réunion des musées nationaux, coll. « Carnets parcours du Musée d'Orsay », , 16 p.
- Christian-Philippe Chanut, Histoire française des foires et des Expositions universelles, Paris, Baudouin, 1980.
- Gabriel de Broglie, Mac Mahon, Perrin,
- Dominique Jarrassé, « L'Exposition universelle de 1878 », dans Myriam Bacha, Les Expositions universelles à Paris de 1855 à 1937, Action artistique de la Ville de Paris, , p. 99-103
- Frédéric Seitz, Le Trocadéro : les métamorphoses d'une colline de Paris, Belin,
- Marc Gaillard, Paris : les Expositions universelles de 1855 à 1937, Presses franciliennes,
- Sylvain Ageorges, Sur les traces des Expositions universelles 1855 Paris 1937 : à la recherche des pavillons et des monuments oubliés, Parigramme,
- (en) Guillaume Evrard, « "English Pictures Are but Little Known and Esteemed Out of England": The Royal Academy of Arts and the 1878 Paris Exposition Universelle », dans Charlotte Gould et Sophie Mesplède (ed.), Marketing Art in the British Isles, 1700 to the Present, Farnham, Ashgate, (lire en ligne), p. 211-226
Articles connexes
- Expositions universelles de Paris
- Catégorie:Construit pour l’Exposition universelle de 1878
- Congrès international du droit des femmes
Liens externes
- Site officiel du BIE
- « Exposition virtuelle "Les Expositions universelles à Paris 1867-1900" », sur BNF (consulté le )
- « Exposition universelle de 1878 », sur Expositions universelles (consulté le )
- L'Exposition universelle de 1878 illustrée : publication internationale autorisée par la Commission (lire en ligne)
- Exposition virtuelle Palais, pavillons et galeries : les bâtiments des Expositions universelles en représentation (1798-1900), Conservatoire numérique des arts et métiers