Eugénie Dalton
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Geneviève Charlotte Simon |
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Eugénie D'Alton ou Dalton née Geneviève-Charlotte Simon, née à Paris le ou 1803 et morte le à Alger est une danseuse modèle et peintre élève et maîtresse d'Eugène Delacroix.
Son frère aîné François Simon (1800-1877) est un danseur étoile de l'Opéra de Paris de 1822 à 1842[1] et commanda plusieurs portraits à Delacroix.
Biographie
Ancienne danseuse de renom, elle épouse en février 1824 à Paris Philip Tuite Dalton (1781-1853), un officier britannique d’origine irlandaise. Leur union est marquée par des tensions et des séparations fréquentes, qualifiant leur mariage d’« orageux ». Avant leur mariage, le couple avait déjà une fille, Charlotte Dalton, née à Dublin en 1819. Bien que vivant entre Paris et Londres, elle entretient des relations proches, parfois ambiguës, avec plusieurs figures majeures du milieu artistique de l’époque, parmi lesquelles le peintre Eugène Delacroix, Horace Vernet, Richard Parkes Bonington, et peut-être même le graveur Paul-Hippolyte Soulier. Ces liaisons et amitiés artistiques témoignent de son intégration dans les cercles culturels les plus influents du XIXe siècle.
À partir de 1823 sans doute, elle devient l'élève puis la maîtresse de Delacroix qui lui écrit des lettres enflammées, auxquelles elle répond par des lettres qu'elle conclut de la formule « la petite amie qui t'aime ». En 1831, Delacroix peint son portrait[2]. En 1834, elle pose pour une des trois femmes d'Alger dans leur appartement[3].
Elle peint des paysages, natures mortes dont Nature morte au gibier (Grand Trianon de Versailles) et des scènes animalières.
Elle expose à tous les salons au Salon de 1827 à 1840, des paysages « dans la manière anglaise » qui sont remarqués par le critique Delécluze[4]. Le Louvre lui achète Vache dans une étable (1832) au Salon de 1833 où elle est primée avec une médaille de seconde classe. La Duchesse d'Orléans lui achète un Lévrier d'Afrique.
À partir de 1839, elle s'installe à Alger et fait de fréquents aller-retour entre Paris et Londres où son mari s'est installé en 1843. Après la mort de son mari, elle semble vivre à Alger avec sa collection de tableaux dont ceux de Delacroix. Elle meurt à Alger le 9 février 1859. Sa collection est mise en vente en 1864.
Sa biographie oubliée pendant le XXe siècle est découverte, à travers le croisement des correspondances et des actes civils, par Michèle Hannoosh dans sa publication du Journal de Delacroix en 2009[5].
Notes et références
- in Théophile Gautier journaliste: Articles et chroniques, de Théophile Gautier, article "Cirque-Olympique", note 53 de bas de page, Flammarion, 2011
- Cat. Exposition Eugène Delacroix : peintures, aquarelles, pastels, dessins, gravures, documents : Musée du Louvre, préface de Paul Jamot, juin-juillet 1930,p. 109
- Maurice Arama, Delacroix, un voyage initiatique, Éd. Non Lieu, Paris, 2016, p. 276.
- in Journal des débats 25 avril 1827
- in Appendice, Journal de Delacroix, ed José Corti, 2009 Paris, p. 2373-2382
Annexes
Bibliographie
- Eugène Delacroix, Journal (1822-1963), Paris, José Corti, coll. « Domaine Romantique », , 2519 p., 2 volumes (tome 1 : 1822-1857, tome 2 : 1858-1863) (ISBN 978-2-7143-0999-0 et 2-7143-0999-2, OCLC 437306333, BNF 42055103)
Liens externes