Ernest de Saint-Prix
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(à 70 ans) Saulce-sur-Rhône |
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Ernest de Soubeyran de Saint-Prix est une personnalité politique française, dirigeant du parti Montagnard dans la Drôme durant la Deuxième République. Il est le fils de Hector de Soubeyran de Saint-Prix, député de toutes les assemblées durant la période révolutionnaire[1].
Biographie
Il est marchand de biens (actuellement, on dirait qu'il a une agence immobilière), il est fortuné, et fait l'acquisition du château de la Tour de Veyre à Saulce en 1834, avec un très vaste domaine. D'opinion républicaine, il y accueille ses amis politiques[1].
Lors de l’élection présidentielle de décembre 1848, il fait campagne pour le démocrate-socialiste Ledru-Rollin[2].
Il est placé à la tête du comité départemental des sociétés secrètes républicaines lors de sa constitution[3]. Il est par ailleurs le principal organisateur de ces sociétés dans le canton de Loriol[4], outil de diffusion des idées républicaines et socialistes, mais aussi de solidarité avec les victimes de la répression policière[5]. Il fait alors figure de chef du mouvement républicain dans le département, étant le principal contact d'Alphonse Gent dans l’affaire du complot de Lyon[6].
À l'été 1850, il est élu conseiller d’arrondissement de Valence à une très large majorité, en remplacement d'un conservateur mort peu avant[7].
Il est poursuivi par le conseil de guerre de Lyon dans le cadre de l'instruction pour le complot de Lyon. Il réussit à échapper à l'arrestation[8] en traversant le Rhône à la nage[9]. Il fuit d'abord en Suisse. Il revient ensuite discrètement organiser le mouvement républicain dans la Drôme[10] ; d’ailleurs, la rumeur de son arrestation provoque des rassemblements à Cliousclat et Mirmande le 4 septembre 1850[11]. À la suite d'une émeute à Saulce, le 2 septembre, il est condamné par contumace à 20 ans de prison[9].
Dans le cadre du procès pour le complot de Lyon, il est jugé (par contumace[8]) en 1850 par le conseil de guerre de Lyon pour « assistance à des réunions à but politique non-autorisées ». Il est condamné à 2 ans de prison et 5 ans de privation des droits civiques selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier[12], à une longue peine selon Robert Serre[13].
Il ne revient en France qu’après un exil de 14 ans[9].
Notes et références
- Robert Serre, 1851. Dix mille Drômois se révoltent. L'insurrection pour la République démocratique et sociale, préface de Maurice Agulhon, co-édition Peuple libre/Notre temps, s.l., 2003. (ISBN 2-912779-08-1 et 2-907655-42-6)., p. 41
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 42.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 66.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 68.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 75.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 89.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 84.
- R. Serre, op. cit., p. 90.
- R. Serre, op. cit., p. 118.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 105.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 106.
- ↑ Pierre Baudrier, « Notice SAINT-PRIX (Ernest de) », Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, version mise en ligne le 5 décembre 2016, dernière modification le 5 décembre 2016, consulté le 4 novembre 2023.
- ↑ R. Serre, op. cit., p. 91.
Liens externes