Didier Morin
Naissance | Saint-Pierre-des-Corps, France |
---|---|
Profession |
Didier Morin, né à Saint-Pierre-des-Corps en 1956, est un photographe, cinéaste et éditeur français.
Biographie
Adolescent, il habite près de Mettray, où il découvre le dolmen de la Grotte aux fées et l’ancienne Colonie pénitentiaire où séjourna Jean Genet.
Entre 1980 et 1981, il suit les cours d’anthropologie visuelle de Jean Rouch, à Nanterre, en compagnie de Jacques Quatrecoup.
De 1980 à 1992, il réalise plusieurs séries de photographies, la plus célèbre étant Carnac sur laquelle il travaille durant neuf ans. Ses photographies (dont certaines restent inédites) sont exposées dans de nombreuses galeries (Samia Saouma, Michel Rein, Rodophe Janssen, Michèle Chomette, Galerie de Marseille, Candace Perich Dwan, etc...), musées et centres d’art – CCC (Tours), Santa Monica (Barcelone), Musée Ludwig (Coblence), Biennale nationale d’art contemporain, etc...
À partir de 1983, il entreprend l’archivage de documents à propos des lieux de l’œuvre de Jean Genet, et de celle d’Yves Klein qu’il découvre à travers la lecture du Manifeste du Chelsea hôtel.
En 1982, n’ayant pas obtenu d’autorisation de filmer, il s’introduit illégalement dans l’abbaye de Fontevrault. Il filme les dernières traces laissées par les prisonniers avant la restauration du bâtiment.
En 1985, il effectue un relevé topographique des alignements de Carnac qu’il traduit musicalement sur l’UPIC de Iannis Xenakis. À la même époque il effectue des recherches sur Symphonie Monoton-Silence d’Yves Klein. Il apprend à la diriger.
En 1986, dans la série de photographies qu’il réalise dans la bibliothèque Joanina de l’université de Coimbra à l’occasion de son 800ème anniversaire, il imprègne ses tirages avec de l’or en feuille. Il perfectionne cette technique lors d’un séjour sur le Mont Athos, grâce au moine chargé de la création et de la restauration des icônes. Par la suite, il recouvre d’or la surface de plusieurs dizaines de photographies prises à Barcelone et à Tanger.
À partir de Marseille, ou il s’installe en 1990, il entreprend successivement deux grands voyages, un dans la géographie de Jean Genet, l’autre dans celle d’Yves Klein. Albert Dichy l’aide à préparer son premier voyage, qui le conduit à rencontrer Leïla Shahid et Angela Davis.
Vingt destinations pour la première géographie : Mettray, Alligny en Morvan, Paris, Brest, Fontevrault, Marseille, Chartres, Aix-en-Provence, Barcelone, Séville, Tanger, Larache, New York, Chicago, Los Angeles (South Central), Tokyo, Kyoto, Nara, Beyrouth (Sabra et Chatila), ainsi que le camp palestinien d’Irbid. Il raconte ce voyage dans un livre illustré par ses photographies, Les Semelles d’or, le voyage de Jean Genet, qui parait aux éditions La Petite école en 2002.
Grâce à l’obtention d’un atelier à New York en 2000, il effectue la seconde géographie préparées à partir des archives d’Yves Klein. Là encore vingt destinations : Paris, Nice, Marseille, Cagnes-sur-mer, Gênes, Florence, Rapallo, Milan, Londres, Dublin, New York, Los Angeles, Le désert de Mojave, la Vallée de la mort, Tokyo, Kyoto, Düsseldorf, Krefeld, Languenargen, Gelsenkirchen et Madrid. La première projection de Le voyage d’Yves Klein a lieu durant l’exposition que le centre Pompidou consacre au peintre en 2006.
Ami de Jean-Pierre Bertrand depuis les années 90, il lui propose de réaliser un film dans son atelier. Le tournage s’effectue sur deux années.
En 2011 il filme la réalisation d’un Détail peint de Roman Opalka, rencontré en 1986. Il s’agissait, initialement, de filmer cette réalisation dans son entier, mais celle-ci reste inachevée, du fait du décès de l’artiste.
En 2009 , il revisite une autre géographie, Le voyage mexicain de Bernard Plossu. Durant deux mois, il réalise le film Un autre voyage mexicain qui le conduit de site en site jusqu’à la plage de Big-Sur, en Californie.
En 2001, il fonde la revue Mettray pour rendre compte de l’avancée de ses projets et du déroulement de ses voyages. Depuis, cette revue est devenue un lieu de rendez-vous pour des écrivains, artistes, philosophes et cinéastes, évoquant leur travail en cours.
En 2013, il crée Mettray éditions avec deux projets. La monographie de Jean-Pierre Bertrand et États du monde, le cinquième volume de la Cosmologie de Onuma Nemon qu’il a rencontré la première fois à la fin des années 70. Le petit bois qu’aimait Gérard de Gérard Arseguel sera la troisième édition et Cinéma Absolu de Patrick de Haas la quatrième.
Il a été le chef opérateur du dernier film d’Antoine Bourseiller, La fille de Staline.
Il a enseigné à l’école des beaux Arts de Tours. Il enseigne actuellement le cinéma à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Marseille.
Filmographie
- Fontevrault 1982, 1982- 2010, Super 8. 14' Master Beta Digital
- Renard, 1983, Format Umatic, Film inachevé
- Isla de Os, réalisé avec Onuma Nemon, 38’, 2005
- Le Voyage d'Yves Klein, 2006
- Un Autre voyage mexicain, 2010, 112 mn, Format Beta Digital
- Dans l'atelier de Jean-Pierre Bertrand', 2010, 45 ' Format Beta Digital.
- Le Dernier Détail peint de Roman Opalka, 2012 (230 mn)
Livres
- Carnac, Monum éditions
- Les Semelles d’or, Le voyage de Jean Genet, éd. La Petite école.
Pièce musicale
- Carnac, 7mn
Édition
- Jean-Pierre Bertrand (monographie), 2013
- États du Monde, Onuma Nemon, 2016
- Le petit bois qu’aimait Gérard, Gérard Arseguel, 2017
- Cinéma Absolu, Avant- Garde 1920-1930, Patrick de Haas, 2018
Liens externes
- Didier Morin : http://didiermorin.com/
- Éditions et revue Mettray : http://mettray.com/
Article publié sur Wikimonde Plus