Daniel Garesché
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François Dély () | |
Syndic Chambre de commerce et d'industrie de La Rochelle | |
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Daniel Garesché, né le à Nieulle-sur-Seudre et décédé le à La Rochelle, est un négociant, armateur, négrier et homme politique français.
Biographie
Daniel Garesché est le fils de Marie Anne Monbeuille et d'Isaac Garesché (1700-1769), un riche négociant et armateur protestant ayant fait fortune à la pêche à Terre-Neuve puis dans les plantations de canne à sucre à la colonie de Saint-Domingue. Son frère Pierre-Isaac sera député[1].

Le , en l'église réformée de La Rochelle, il se marie avec Marie Anne Sara Carayon, fille de Jacques Carayon et petite-fille de Jacques Rasteau, tous deux puissants armateurs et négriers de la place[2]. De leur union naissent plusieurs enfants, dont Marie qui épousera Jean Jacques Robert Leclerc, inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées[3].

Installé à La Rochelle comme négociant et armateur, ses activités de commerce prospèrent bien qu'il y ait des désastres comme le pillage par les Portugais de son navire négrier le Saint-Jacques au large de l'île du Prince alors qu'il est à destination de la Côte de l'Or, subissant alors une perte de 530 551 livres. Il devient syndic de la Chambre de commerce de La Rochelle le .
En 1785, il possède huit navires et arme le plus gros vaisseau négrier de La Rochelle, le Comte de Forcalquier, qui peut transporter 778 captifs[4].
Il est procureur de la plantation Boucassin, à Saint-Domingue, propriété de son frère Jean Garesché du Rocher[5].

Il rachète l'hôtel particulier de Joseph Gast à La Rochelle, situé rue Porte-Neuve (aujourd'hui 18 rue Réaumur). Il fait construire l'extrémité sud-est des ailes et le corps d'entrée sur rue. Il acquiert également le château de L'Hermenault.
Élu à la tête des officiers municipaux de La Rochelle en 1790, il est brièvement maire de La Rochelle de 1791 à 1792. Il inaugure le premier tribunal de commerce de La Rochelle et est contraint de fuir pour sauver sa vie avec l'arrivée des Jacobins.
La Révolution haïtienne lancée par les révoltes d'esclaves en , lui cause la perte d'une grande partie de sa fortune. En 1792, ses affaires présentent 7 millions d'actif et 5 de passif[6].
Daniel Garesché meurt le . Sa tombe est située au cimetière Saint-Eloi de La Rochelle[4].
Hommage et critiques
La rue Daniel-Garesché, à La Rochelle, est nommée en son honneur[4]. En raison du lien avec la traite négrière, l'association Mémoires & Partages, fondée par l'essayiste Karfa Diallo, demande depuis 2009 d'ouvrir un débat sur cette odonymie. L'association suggère notamment, soit de rebaptiser les rues, soit a minima d'apposer des plaques explicatives[7],[8]. Finalement, en 2021, vingt ans après la loi Taubira, la ville de La Rochelle accepte d'étoffer certaines plaques de rues, afin de mentionner le lien entre leurs noms et la traite négrière[9],[4].
Bibliographie
- Brice Martinetti, Les négociants de La Rochelle au XVIIIe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2019
- Émile Garnault, Livre d'or de la Chambre de commerce de la Rochelle contenant la biographie des directeurs et présidents de cette Chambre de 1719 à 1891, E. Martin, 1902
Notes et références
- ↑ Dorothy Garesché Holland, The Garesché, De Bauduy, and Des Chapelles Families. History and Genealogy, 1963
- ↑ « Généalogie de Daniel Garesché », sur Geneanet (consulté le )
- ↑ François-Pierre-H. Tarbé de Saint-Hardouin, Notices biographiques sur les ingénieurs des ponts et chaussées depuis la création du corps, en 1716, jusqu'à nos jours, 1884
- « L'histoire négrière au coin de la rue » [archive], sur www.larochelle.fr (consulté le )
- ↑ Gabriel Debien, Les colons de Saint-Domingue et la Révolution : essai sur le club Massiac (août 1789-août 1792), 1953
- ↑ Claude Laveau, Le monde rochelais, des Bourbons à Bonaparte, 1988
- ↑ Isabelle Moreau et Philippe Gambert, « Faut-il renommer les rues de négriers ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- ↑ AFP, « "Débaptiser les rues de négriers" », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- ↑ Agnès Lanoëlle, « Passé colonial de La Rochelle : des plaques de rue plus explicites », SudOuest.fr, (ISSN 1760-6454, lire en ligne [archive], consulté le )