Désiré-Émile Inghelbrecht
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Désiré-Émile Inghelbrecht est un chef d'orchestre et compositeur français, né à Paris 19e le et mort dans la même ville (18e arrondissement) le [1].
Biographie
Son grand-père est belge et sa mère anglaise. Son père[1] est altiste dans l'orchestre de l'Opéra de Paris. Désiré-Émile étudie au Conservatoire de Paris où il reçoit l'enseignement d'Antoine Taudou puis devient musicien d'orchestre avant, petit à petit et à force de travail et de volonté, de s'élever jusqu'au pupitre du Théâtre des Champs-Élysées à sa fondation en 1913.
Il crée l'association chorale de Paris (1912) et dirige les Ballets suédois de Rolf de Maré (1919-1922) puis l'orchestre de l'Opéra-Comique. Il conçoit l'idée d'un Orchestre national de la radiodiffusion en 1934 (aujourd'hui devenu l'Orchestre national de France). Il est chef permanent des Concerts Pasdeloup (1928-1932) et directeur musical de l'Opéra d'Alger (1929-1930).
Il réalise un enregistrement intégral des œuvres de Claude Debussy, qu'il a bien connu et dont il s'inspire dans ses propres œuvres, surtout au début de sa carrière.
De 1910 à 1929, il est marié avec Renée Germaine dite « Colette » Steinlen, fille du dessinateur, peintre, lithographe et affichiste Théophile Alexandre Steinlen[2], puis de 1925 à 1940 avec la danseuse et chorégraphe Carina Ari. En 1941, il épouse en troisièmes noces une amie de Colette Steinlen, Germaine Perrin dite « Pilon », avec qui il avait une liaison au moins depuis 1932[3], tandis que sa première épouse, Colette Steinlen, épouse en 1942 le chef d'orchestre Roger Désormière.
Ses principales créations
- La Marche écossaise (1913) et la Boïte à Joujoux (1919), ballet pour enfants de Claude Debussy ;
- Les Mariés de la Tour Eiffel, œuvre du Groupe des Six (1921) ;
- L'Homme et son désir de Darius Milhaud.
Ses œuvres
Opéra
- La Nuit vénitienne, opéra en 3 actes d'après Alfred de Musset (1908) où il a su créer une atmosphère convenant au drame,
Ballets
- La Bonne Aventure (1922),
- El Greco (Ballets suédois ; Paris, ),
- Le Diable dans le beffroi d'après Edgar Allan Poe (Opéra de Paris, ),
- Jeux de couleurs (Opéra de Paris, ),
- Le Chêne et le Tilleul, opéra-ballet (Paris, 1961).
Musique pour orchestre
- Automne (1905),
- Pour le jour de la première neige au vieux Japon (1908),
- Rapsodie de printemps (1912),
- 3 Poèmes dansés (1923),
- La Métamorphose d'Ève (1925),
- 6 Danses suédoises (1929),
- Sinfonia brève da camera (Concerts Pasdeloup, ),
- Le Livre d'Or (1939),
- Ballade dans le goût irlandais pour harpe et orchestre (1939),
- Iberiana, pour violon et orchestre (1948),
- Vézelay, évocation symphonique (1952), lieu où il séjourne chaque fois qu'il lui est possible d'échapper à Paris (entre 1923 et 1965, il y vécut tous les étés).
Musique de chambre
- 2 Esquisses antiques pour flûte et harpe (1902),
- Poème sylvestre pour bois (1905),
- Prélude et saltarelle pour alto et piano (1907),
- Quintette pour cordes et harpe (1918),
- Sonatine pour flûte et harpe (1919),
- Impromptu pour alto et piano (1922),
- Sonate pour violon et piano (1950),
- Quatuor à cordes en ut (1956),
des pièces pour violoncelle et piano.
Musique vocale
- 4 Chansons populaires françaises pour chœur mixte (1915),
- Le Cantique des créatures de Saint François d'Assise pour chœur et orchestre (1919),
- La Légende du grand Saint Nicolas (1925),
- Requiem (1940) représenté en 1942 et qui respecte, scrupuleusement, la liturgie.
- Mowgli, d'après Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling (1946),
des mélodies comme Mélodies sur les poésies russes (1905), Au jardin de l'infante (1910).
Musique pour piano
- La Nursery, pièces à 2 et 4 mains pour l'enfant et son professeur, 5 volumes (1905 à 1911),
- Suite petite-russienne (1908),
- Paysages (1918).
Musique de films
- Gitanes (1932) de Jacques de Baroncelli
Ses écrits
- Comment on ne doit pas interpréter Carmen, Faust, Pelléas, 1932 ;
- Diabolus in musica, 1933 ; il en a dit, non sans raison : « C’est peut-être moi. »
- Le Chef d'orchestre et son équipe, Paris, Julliard, 1949 ;
- Debussy, en collaboration avec son épouse Germaine, Paris, Édition Costard, 1953 ;
- Le chef d'orchestre parle au public, 1957 ;
- Mouvement contraire, Paris, Daumat, 1947 ; il y raconte sa vie en remontant le cours des années. Ouvrage réédité en 2019 aux éditions de la Coopérative avec une discographie complète du chef d'orchestre et de nombreux documents iconographiques.
Bibliographie
- Maurice Ravel, L'intégrale : Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens : édition établie, présentée et annotée par Manuel Cornejo, Paris, Le Passeur Éditeur, , 1769 p. (ISBN 978-2-36890-577-7 et 2-36890-577-4, BNF 45607052) Contient 7 correspondances de Ravel à Inghelbrecht (1906-1915), 1 correspondance d'Inghelbrecht à Ravel (1906) et 2 correspondances d'Inghelbrecht sur Ravel (1917-1926)
Notes et références
- Archives de l'état civil de Paris en ligne, acte de naissance n° 19/2622/1880, avec mention marginale du décès. Sur l'acte, son père, également prénommé Désiré Émile, est « sous-chef d'orchestre ». Consulté le 27 mars 2012
- Pierre Bergé & Associés, « INGHELBRECHT (Désiré-Émile). Correspondance adressée à sa femme Colette Inghelbrecht Steinlen. 1922-1929 », dans Livres & Manuscrits (catalogue de vente), (lire en ligne), p. 66 et 73.
- « Vente aux enchères Perrin (Germaine) », sur La Gazette Drouot, (consulté le )
Annexes
Liens externes
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