Christian Kern
Christian Kern | |
Crédit image: licence CC BY-SA 4.0 🛈 Christian Kern en 2017. | |
Fonctions | |
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Président fédéral du Parti social-démocrate d'Autriche | |
– (2 ans, 4 mois et 30 jours) |
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Prédécesseur | Michael Häupl (intérim) Werner Faymann |
Successeur | Pamela Rendi-Wagner |
Chancelier fédéral d'Autriche | |
– (1 an, 7 mois et 1 jour) |
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Président fédéral | Heinz Fischer Alexander Van der Bellen |
Gouvernement | Kern |
Législature | XXVe |
Coalition | SPÖ-ÖVP |
Prédécesseur | Reinhold Mitterlehner (intérim) Werner Faymann |
Successeur | Sebastian Kurz |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Vienne (Autriche) |
Nationalité | autrichienne |
Parti politique | SPÖ |
Diplômé de | université de Vienne |
Profession | journaliste entrepreneur |
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Chanceliers d'Autriche | |
Christian Kern, né le à Vienne, est un entrepreneur et homme d'État autrichien membre du Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ).
Après des études à l'université de Vienne, il travaille comme journaliste économique. Entre 1991 et 1997, il est conseiller auprès de Peter Kostelka, secrétaire d'État puis président du groupe SPÖ au Conseil national.
Il rejoint par la suite le secteur privé. Il est initialement cadre chez Verbund, étant désigné en 2010 président de la compagnie publique des chemins de fer ÖBB. C'est à ce titre qu'il est choisi comme président de la Communauté européenne du rail en 2014.
En 2016, à la suite de la démission de Werner Faymann, le Parti social-démocrate le désigne nouveau chancelier fédéral d'Autriche et en fait son président fédéral. Il est remplacé l'année qui suit à la tête du gouvernement par Sebastian Kurz.
Élu député en octobre 2017, il quitte la vie politique en novembre 2018.
Biographie
Formation et débuts professionnels
Christian Kern étudie la publicité et la communication à l'université de Vienne, complétant son diplôme par une formation post-universitaire au centre de management de Saint-Gall (Management Zentrum St. Gallen). Au cours de ses études, il rejoint l'Association des étudiants socialistes (VSStÖ).
Il travaille ensuite comme journaliste économique, d'abord au journal Wirtschaftspressedienst puis au magazine Option.
Collaborateur politique
En , il est recruté comme assistant de Peter Kostelka, secrétaire d'État de la chancellerie fédérale chargé de la Fonction publique, juste après la formation du gouvernement Vranitzky III. À peine trois ans plus tard, Kostelka prend la présidence du groupe SPÖ au Conseil national et nomme Kern chef du bureau de presse et porte-parole.
Parcours dans les entreprises
Il rejoint le monde de l'entreprise en , occupant différents postes de manager chez Verbund, dont il intègre le conseil d'administration en . Le , il est nommé président des Chemins de fer fédéraux autrichiens (ÖBB). Il est élu président de la Communauté européenne du rail (CER) le pour un mandat de deux ans, mais se trouve prolongé jusqu'en 2017 dès le .
Au début de l'année , le journal Der Standard le présente comme un prétendant à de hautes fonctions au sein du SPÖ et comme un potentiel successeur du chancelier Faymann[1].
Chancelier fédéral
Le successeur évident de Faymann
Après la démission le de Werner Faymann de la chancellerie fédérale et la présidence fédérale du SPÖ, il est présenté comme un sérieux candidat à sa succession, notamment du fait de sa gestion des ÖBB, où il a redressé les comptes tout en garantissant de bonnes relations avec les syndicats. Ayant reçu l'appui de plusieurs fédérations, il obtient le soutien décisif du SPÖ de Vienne le , son principal concurrent Gerhard Zeiler annonçant le même jour qu'il se retire de la course[2].
Il est formellement proposé au chef de l'État par la direction fédérale du parti le [3]. Cette décision est actée lors d'une réunion à huis clos des dirigeants régionaux du SPÖ, convoquée le [4]. Son élection à la tête du Parti social-démocrate interviendra seulement lors d'un congrès extraordinaire, qui se réunira le .
Son départ est regretté par les syndicalistes et salaries des ÖBB, qui reconnaissent qu'il a su faire évoluer la compagnie tout en protégeant les droits des salariés. Il est en outre aussi bien perçu par les libéraux du SPÖ du fait de sa culture d'entreprise et par l'aile gauche, après avoir su gérer le transit de milliers de migrants à travers le territoire autrichien[5]. Un sondage de l'institut OGM présenté le indique que 42 % des Autrichiens considèrent que sa désignation est une bonne chose, contre 21 % d'un avis contraire, 77 % saluant la démission de Faymann, dont 60 % des partisans du SPÖ[6].
Désignation formelle
Le , le bureau du SPÖ le désigne candidat à la présidence fédérale du parti, décision validée par le comité directeur fédéral. Peu après, Christian Kern est nommé à 50 ans chancelier fédéral d'Autriche par le président fédéral Heinz Fischer[7]. Il est alors le troisième social-démocrate à exercer la direction du gouvernement fédéral depuis 2007.
Il annonce ensuite la composition de l'équipe ministérielle issue des rangs du Parti social-démocrate, et remplace à cette occasion trois des cinq ministres fédéraux sortant ainsi que la secrétaire d'État de la chancellerie[8]. Les nouveaux membres du gouvernement fédéral sont alors assermentés le au palais présidentiel par Fischer, en présence de Kern et du vice-chancelier Reinhold Mitterlehner.
Président fédéral du SPÖ
Il est officiellement élu président fédéral du Parti social-démocrate lors d'un congrès convoqué le . Il reçoit alors le soutien de 96,84 % des délégués. Ce score est supérieur à celui obtenu deux ans plus tôt par Faymann lors de sa dernière réélection — 84 % des suffrages — mais inférieur aux 98,4 % qu'il avait engrangés lors de son intronisation en 2008[9]. Le secrétaire général du SPÖ annonce trois jours plus tard que le parti approuvera son nouveau programme fondamental, destiné à remplacer celui adopté en 1998, au cours de l'année 2017, le souhaitant « plus audacieux » et reflétant « la ligne du chancelier »[10].
La réédition de la présidentielle
Le , la Cour constitutionnelle, constatant de nombreuses irrégularités dans le dépouillement des bulletins de vote par correspondance, annule le second tour de l'élection présidentielle, tenu au mois de . Réagissant, à cette décision, il indique simplement que ce choix est « la preuve que notre État de droit est robuste et fonctionne bien en Autriche »[11] et se réjouit qu'il n'y ait pas eu de « fraude électorale »[12].
La fin de la grande coalition
Le vice-chancelier Reinhold Mitterlehner annonce le sa démission, à la suite de dissensions internes à l'ÖVP. Le Parti populaire désigne alors Sebastian Kurz comme son nouveau président fédéral quatre jours après, et ce dernier indique vouloir la dissolution du Conseil national. Kern et le président fédéral Alexander Van der Bellen accèdent à sa demande et les partis politiques s'accordent le pour la convocation des élections législatives anticipées le suivant[13]. Le chancelier critique ensuite Kurz pour ne pas avoir pris, comme le veut la tradition, le poste de vice-chancelier en sa qualité de chef du partenaire minoritaire de la coalition[14].
Sebastian Kurz lui succède le .
Vie privée
Christian Kern est le fils d'une secrétaire et d'un électricien de l'arrondissement de Simmering. Il a été marié deux fois. De sa première union, avec Karin Wessely qu'il épouse en 1985, sont nés trois garçons. Le couple divorce en 2001. Il se remarie ensuite avec Eveline Steinberger, avec qui il a une fille.
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Christian Kern » (voir la liste des auteurs).
- (de) Katrin Burgstaller, Katrin Riss, « Christian Kern: Zug nach oben », sur derstandard.at, (consulté le ).
- Agence France-Presse, « Autriche: le patron des chemins de fer, pressenti comme nouveau chancelier », sur romandie.com, (consulté le ).
- Agence France-Presse, « Autriche: Christian Kern choisi par les sociaux démocrates comme chef et chancelier », sur romandie.com, (consulté le ).
- « Autriche : Christian Kern choisi comme nouveau chancelier par les sociaux-démocrates », Le Monde, (consulté le ).
- Agence France-Presse, « Christian Kern, un chancelier manager pour panser les plaies du SPÖ », sur www.lexpress.fr, (consulté le ).
- (de) « Umfrage: Kern klar beliebter als Faymann », sur derstandard.at, (consulté le ).
- (de) « Kern angelobt – neuer Kanzler will ÖVP "New Deal" für Neustart der Regierung vorschlagen », sur derstandard.at, (consulté le ).
- (de) « SPÖ-Regierungsteam: Die vier Neuen im Porträt », sur derstandard.at, (consulté le ).
- (de) « Christian Kern mit 96,8% zum SPÖ-Chef gewählt », sur heute.at, (consulté le ).
- (de) « Neues SPÖ-Parteiprogramm erst im Frühjahr 2017 », sur derstandard.at, (consulté le ).
- Céline Beal, « En Autriche, l’extrême droite au repêchage », Libération, (consulté le ).
- « Coup de théâtre en Autriche : le scrutin présidentiel invalidé », La Dépêche du Midi, (consulté le ).
- « Autriche : législatives anticipées le 15 octobre », sur Europe 1, (consulté le ).
- « Sebastian Kurz, le jeune Autrichien encore plus pressé que Macron », Le Parisien, (consulté le ).