Chemin de fer de Benguela

Chemin de fer de Benguela
Ligne de Lobito à Tenke
Image illustrative de l’article Chemin de fer de Benguela
Crédit image:
licence CC BY-SA 4.0 🛈

Carte de la ligne
Pays Angola,
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Caractéristiques techniques

Le chemin de fer de Benguela (CFB; en portugais : Caminho de Ferro de Benguela), aussi appelé chemin de fer Katanga-Benguela[1], est une ligne de chemin de fer qui traverse la région centrale de l'Angola et le sud de la République démocratique du Congo, dans une direction d'ouest en est. Cette ligne constitue la plus grande et la plus importante voie ferrée du sud-ouest de l'Afrique. Il se connecte de la ville de Lobito, en Angola, à la ville de Tenke, au Congo, où il se connecte au Chemin de fer Le Cap – Le Caire (Kindu-Congo à Port Elizabeth-Afrique du Sud)[2].

Son terminal est le port de Lobito, sur la côte atlantique, d'où s'exporte toutes sortes de produits, du minerai aux aliments, aux composants industriels, aux cargaisons vivantes, etc.

Sa compagnie qui l'exploite dans la section angolaise de Lobito à Luau, est la Compagnie de chemin de fer Benguela-E.P.[3]. Le tronçon de Dilolo à Tenke est administré par la Société nationale des chemins de fer du Congo[4],[5],[6].

Connexions

Le CFB relie le port de Lobito sur l'Atlantique, en Angola, au réseau ferroviaire de la province du Katanga, en République démocratique du Congo, et à la Zambie.

Par la circulation à travers la Zambie vers Beira et Dar es Salaam sur l'océan Indien, le chemin de fer de Benguela est un élément d'une ligne transcontinentale. Il est aussi raccordé, indirectement, au système ferroviaire d'Afrique du Sud.

Histoire

Crédit image:
licence CC BY-SA 4.0 🛈
Train de marchandises tracté par une locomotive Garrat CFB en Angola
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
Conducteur de train exploitant une locomotive diesel sur le chemin de fer de Benguela en 1973.

Le , un conseil administratif lança une mission d'étude pour la construction du chemin de fer pour accéder à l'arrière-pays et aux gisements minéraliers du Congo belge. Le , Sir Robert Williams, qui était l'ami de Cecil Rhodes, obtient une concession de 99 ans et initie la construction du rail qui commence le . Le , l'exploitation ferroviaire se fait jusque Huambo. Pour des raisons financières, les travaux ne reprennent qu'en à partir de Chinguar, et la liaison vers Luau à la frontière du Congo est terminée le [7]. Le [7], la ligne Lobito-Dilolo-Tenke-Elisabethville est opérationnelle et se révèle très profitable. En , le tonnage des marchandises transportées atteint 925 000 tonnes en transit et 900 000 tonnes en trafic interne[7]. La guerre d'indépendance déclenchée en provoque l'arrêt du trafic passager en provenance du Katanga fin - début 1968[8]. Après l'indépendance, la guerre civile angolaise entraîne, en [9], l'arrêt de l'exploitation, et une grande partie de l'infrastructure est endommagée ou détruite.

Relance

Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
Carte du chemin de fer de Benguela.

Après que la concession à la société privée Caminho de ferro de Benguela SARL soit échue en , le gouvernement angolais reprend la ligne et forme l'entreprise Caminho de ferro de Benguela E.P., entreprise publique dépendant directement du ministère de transport.

La conclusion de la paix en 2003 permet finalement d'entamer la reconstruction des lignes ferroviaires d'Angola, et aussi du Chemin de fer de Benguela. En 2006, la China Railway 20 Bureau Group Corporation commence la réhabilitation de 1 344 km de voie entre Lobito et Luau[10].

En août 2011, l'exploitation commerciale du tronçon entre Benguela et Huambo reprend. À cette fin, des gares ferroviaires sont construites pour le chargement de marchandises et de personnes à Benguela et Huambo. En 2011, une fabrique de production de traverses est construite à Luena dans la province de Moxico avec la capacité de 50 000 traverses par an[11].

En 2012, l'exploitation commerciale du port de Lobito reprend, et la ligne s'étend de nouveau à Luena. En 2015, la ligne couvre finalement l'ensemble du territoire angolais, atteignant à nouveau la ville de Luau[12].

Le , la liaison Lobito-Luau entièrement rénovée est officiellement livrée par le consortium chinois[10].

En , le transport de minerai en provenance du Congo reprend par l'acheminement d'un millier de tonnes de concentré de manganèse depuis Kisenge[13]. Par contre, il n'y a toujours pas de trains de marchandises en provenance de Kolwezi vu l'état du tronçon Kolwezi-Dilolo et la décrépitude du matériel ferroviaire congolais[14].

Gares principales

Crédit image:
David Stanley from Nanaimo, Canada
licence CC BY 2.0 🛈
Gare de Benguela en 2015.

Les principales gares entre Lobito et Tenke sont:

Références

  1. Almeida, Pedro Lopes de. The Past Is a Foreign Photo: Image and Travel Writing in the Benguela Railway. Angola, 1920-1930. e-JPH [online]. 2018, vol.16, n.1, pp.75-95. ISSN 1645-6432.
  2. Gann, Lewis H.; Duignan, Peter. Colonialism in Africa, 1870-1960. Londres: Cambridge U.P. 1975. p. 394.
  3. Empresa. Caminho de Ferro de Benguela-E.P.. 2019.
  4. Across Africa by Rail: Developing the Mineral Resources of the Congo. Mike's Railway History. 2010.
  5. Hance, William A..; Dodgen, Irene S. van. The Port of Lobito and Benguela Railway. Front Cover. American Geographical Society, 1956.
  6. Benguela - More than just a current. The Heritage Portal. 17 de novembro de 2015.
  7. a b et c Charles Blanchart, Le rail au Congo belge Tome III 1945-1960, Bruxelles, Editions Masoin, , 434 p. (ISBN 2-9600471-0-9), p. 350 et 357
  8. Raf Custers, « Benguela : les infrastructures ferroviaires au service de l’extractivisme » Accès libre, sur Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), (consulté le )
  9. Jean Omasombo Tshonda, Haut-Katanga, tome 2, Tervuren, Musée royal de l'Afrique centrale, , 296 p. (ISBN 978-9-4926-6907-0), p. 41
  10. a et b Romuald Ngueyap, « La Chine livre à l’Angola le chemin de fer de Benguela, long de 1 300 km. » Accès libre, sur Agence ecofin, (consulté le )
  11. Comboio apita no Munhango Jornal de Angola du 24 octobre 2011
  12. Populações ansiosas pela chegada do comboio ao Bié Jornal de Angola du 26 février 2012
  13. (pt) Actualidade, « CFB transporta mil toneladas de manganês do Katanga » Accès libre, sur Caminho de ferro de Benguela - E.P., (consulté le )
  14. Raf Custers, « Benguela : le train de voyageurs circule, le train minéralier doit attendre » Accès libre, sur Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), (consulté le )
  15. Raf Custers. Benguela : le train de voyageurs circule, le train minéralier doit attendre. Gresea. 6-6-2018.

Voir aussi