Château de la Bouche d'Uzure
Château de la Bouche d'Uzure | |
Pays | France |
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Région historique | Pays de la Loire |
Commune | Bouchamps-lès-Craon |
Le Château de la Bouche d'Uzure est un château français situé à Bouchamps-lès-Craon, dans le département de la Mayenne et la région des Pays de la Loire[1]. Il est situé à 3 kilomètres à l'Est du bourg. Malgré son nom, le château n'est pas situé au confluent de l'Usure et de l'Oudon, mais à 500 mètres au-dessous[1].
Désignation
- T. de Bucha-Usure ; M. de Buca-Usure ; O. de Bucca-Usure, XIIe siècle (Cartulaire de l'Abbaye de la Roë, f. 23, 24, 60, 66, 78, 98, 99).
- M. de Bouchedoisure, XIIIe siècle (Bibliothèque nationale de France, fds. fr., 22 450, f. 234).
Histoire
« La terre, fief et seigneurie de Bouche, les domaines, métairies, prés, étangs, moulin, bois taillis » relevaient de la Boissière par le fief de la Croptière, 1542. Si la terre eut de l'importance au XIIe siècle, comme l'indique le nom porté par une famille puissante, elle fut délaissée pendant le XIVe siècle et le XVe siècle, n'étant alors qu'une des possessions secondaires de la Famille de Scépeaux[1].
Un château fut construit vers l'an 1500, dont il reste une petite tour[1]. C'est au-dessous de Bouche-d'Usure, sur le ruisseau qui vient de Bouchamp, à un moulin nommé le Vau, qu'eut lieu, le vendredi , la première escarmouche entre les royaux qui assiégeaient Craon[2] et les ligueurs conduits par Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur. Le lendemain matin, la messe fut dite sous un chêne dans l'armée catholique[1].
Le château a été reconstruit et entouré de jardins anglais par Madame Halligon en 1841[1]. C'est désormais un château moderne à quatre façades dominant la vallée de l'Usure, sur le bord de laquelle sont bâties les servitudes : entourage de prairies, bosquets et futaies. Albert Ancel, député de la Mayenne, avait ainsi aménagé cette demeure[1].
Chapelle
La chapelle dédiée à saint Hubert et à saint Armel[1], est fondée en 1510 par Guy de Scépeaux, et augmentée d'une troisième messe par Charlotte de la Marzelière en 1615[3]. Une autre chapellenie, dite de Sainte-Marguerite, mais desservie dans l'église, était de la fondation des seigneurs de Bouche-d'Usure[1].
Seigneurs[1]
- Tison de Bouche-d'Usure et Thalie, sa femme, du consentement de Maurice, leur fils, dotèrent vers l'an 1150 Cécile et Agnès, leurs filles, religieuses de l'Abbaye de Fontevrault. Tison, dit aussi Tison de Craon, laissa à l'Abbaye de la Roë ses droits sur le cimetière de Blochet, permettant aux moines d'y faire un bourg.
- Maurice de Bouche-d'Usure, Jeanne, sa femme, et Burcard, son frère, font un accord avec Auger, abbé de la Roë, au sujet du lieu de Poillé. Sous le même abbé, Olivier, seigneur de Bouche-d'Usure, fils de Carbon et neveu de Tison, est mentionné ainsi que Macée, fille d'Albéric Le Roux, sa femme, dans plusieurs chartes de la Roë ; il finit lui-même par prendre l'habit des chanoines et laissa deux filles, Guiburge et Légardis.
- Un second Maurice de Bouche-d'Usure fonda son obit aux Bonshommes d'Angers, du temps de l'évêque Guillaume de Beaumont-au-Maine, 1202-1240.
- Maurice de « Bochedoisure », chevalier, se donnant in extremis aux Bonshommes de la forêt de Craon, dont il prend l'habit, leur assigne une rente de trois mines de froment et autant de seigle sur son moulin de Bouche-d'Usure à la Toussaint de chaque année, et fait approuver cet acte de ses trois fils : Guillaume, Guichard et Tison[4]
- Jeanne de Landivy, mariée avant 1387 avec Jean de Scépeaux auquel elle apporta une grande fortune puisqu'elle même fut héritière de son frère Jean de Landivy, mort sans enfants en 1403, était fille de Jean de Landivy et de Jeanne de Quatrebarbes. Son testament, daté de Bouche-d'Usure, le (v. s.), est intéressant[5]. Les exécuteurs furent son mari qu'elle nomme Guenier de Scépeaux alors qu'il est toujours connu sous le nom de Jean[6] ; Amaury et Charles, ses fils, qui ne sont pas cités dans la généalogie ; et Jean Valleaux, seigneur de Chéripeau.
- Du milieu du XIVe s. à l'an 1567, la Famille de Scépeaux, pendant sept générations, posséda Bouche-d'Usure en même temps que la Motte-de-Bouchamp.
- Guy de Scépeaux, le dernier de la liste, avait pour tuteur, en 1542, Jacques de Scépeaux, seigneur du Breil et de Viré ; il servit sous le maréchal François de Scépeaux de la Vieilleville en 1567.
- Ambroise de Gravy, seigneur du Bois-Gamats, prend le titre de seigneur de Bouche-d'Usure avant 1550.
- Charles de Sévigné, 1626. Charles de Sévigné, seigneur de Bouche-d'Usure en 1632, marié en 1621 à Marguerite Groignet de Vassé, et le à Marguerite de Coetnempren, était le beau-père de Madame de Sévigné. Il mourut en 1636.
- André de la Saugère, de la famille des seigneurs de la Roussardière, acquéreur, 1632.
- Charlotte de la Marzelière, 1646.
- Paul de la Saugère, 1659.
- Henri de la Saugère, fils de Charles de la Saugère et de Marguerite de Cuillé, 1673.
- Charles Lefebvre, par acquisition du . Le , Renée Guihéry, femme de Charles Lefeuvre, conseiller au Parlement de Bretagne, fut inhumée aux Dominicains de Craon.
- Louis-Pierre de Lantivy, conseiller au Parlement de Bretagne, fut un des héritiers de M. Lefebvre de l'Epinay, 1706.
- Louis-Antoine de Lantivy, 1772, mourut dans les prisons d'Orléans le 16 mars 1793.
- Depuis la Révolution, la propriété a été vendue par M. de Lantivy à la famille Halligon. Antoine Troisœufs, marié à une demoiselle Halligon, a adopté le nom de sa femme.
- Le moulin était à Mathurin Gendry, en 1806. La terre a été acquise, vers 1900, par M. le marquis de Champagné.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Angot et Gaugain 1900-1910.
- ↑ Voir : Bataille de Craon.
- ↑ Elle eut pour chapelains : Pierre Bernier, vicaire de Bouchamp, 1567, lequel testa en 1592 ; Gatien Bouverie, 1609, 1615 ; René-Jean de la Saugère, écuyer, 1693. En 1670, le curé de Bouchamp fit défendre par l'official d'Angers à Julien Belot, prêtre de Saint-Martin-du-Limet, de desservir la chapelle, parce qu'il y avait dans la paroisse assez de prêtres pour cet office.
- ↑ Cartulaire des Bonshommes, chapitre IV de 1203 à 1240.
- ↑ Elle veut être enterrée « en l'église de Bouchamp, devant le grant aulter du cousté dextre » ; fait des dons : à l'église « une torche de cire belle et compétente, pour estre allumée à l'élévation du corps Jésus Christ, et au jour du Sacre portée comme accoustumé est » ; — à l'église de Baracé, au collège de Saint-Nicolas de Craon, aux quatre ordres des mendiants d'Angers ; — demande des « veages » à Rocamadour, Saint-Mathurin de Larchamp, Saint-Michel du Mont, Notre-Dame de Torcé ; — veut que « toutes les reliques, saintueres, joyaux, vergies, pierres, » demeurent à ses héritiers ; — donne au curé de Landivy « X livres pour estre au rolle des deffuncts par chacun dimanche » ; — aux pucelles et femmes qui espouseront à Craon, « mon mantel fourré de gris, dit-elle, pour en faire aux espousailles comme de celui de madame ma mère » ; — à Marie de la Roussière, pour ses services, 10 setiers de seigle : à Jamette de Changé, une robe ; à Amaury et Charles, ses fils, « un bon lit fourny, deux touailles et deux touaillons » ; à Isabeau, sa fille, son manteau fourré de menu ver et « la houppelande d'iceluy drap » ; à Marie, fille d'Isabeau, 20 ₶ « pour lui avancer son mariage, et mon livre, ajoute-t-elle, en cas qu'elle apprendra, et y voudra dire ses heures. ». La testatrice termine ainsi : « Je vueil que les manoirs et domicile de Bouche d'Usure, de Mauczon, et de Vieilleville demeurent garniz de liz, linge, sarge, paremens de salles, de chambres, et de tout linge et lange, excepté robes ; de toute vessele de quiconque métal, excepté d'or et d'argent, qui se convertira en l'exécution, de bancs, tables, ustensilles et aménagemens quiconques ; et les mettairies et lieux garniz. »
- ↑ L'Abbé Angot s'interroge si ce n'est point le nom patronymique ?.
Sources et bibliographie
- « Château de la Bouche d'Uzure », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
Références de l'Abbé Angot
- Bodard de La Jacopière, Chroniques Craonnaises
- Archives départementales de la Mayenne, B. 2 362, 2 980, 2 983, 2 984.
- Titres de la fabrique de Bouchamp.
- Gilles Ménage, Vita Petri Ærodii, p. 476.
- Archives nationales, MM. 685.