Bolet odorant
Lanmaoa fragrans, le Bolet odorant, anciennement Boletus fragrans, est une espèce de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Lanmaoa et de la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son pied lisse radicant, sa chair plus au moins bleuissante à la coupe et son odeur fruitée.
Taxonomie
Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Lanmaoa fragrans (Vittad.) Vizzini, Gelardi & Simonini[1].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus fragrans Vittad.[1].
Synonymes
Lanmaoa fragrans a pour synonymes[1] :
- Boletus fragrans Vittad.
- Boletus xanthoporus Krombh., 1846
- Leccinum fragrans (Vittad.) Šutara
- Suillus fragrans (Vittad.) Kuntze
- Tubiporus fragrans (Vittad.) Ricken
- Versipellis fragrans (Vittad.) Quél.
- Xerocomus fragrans (Vittad.) Konrad & Maublanc
Phylogénie
Décrit à l'origine en 1835 par le mycologue italien Carlo Vittadini comme une espèce de Boletus, l'espèce a été transféré vers le genre Lanmaoa en 2015 par Alfredo Vizzini.
Étymologie
L'épithète spécifique fragrans fait référence à l'odeur fruitée typique de cette espèce.
Description du sporophore
Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de L. fragrans sont les suivantes :
Son chapeau mesure de 5 à 15 cm, il est velouté, sec et mat, de couleur uniforme brune, brun chocolat, châtain obscur à brun rougeâtre[2],[3].
L'hyménophore présente des tubes jaunes puis jaune olivâtre, brun bleuâtre au toucher. Les pores sont fins, concolores aux tubes[2].
Son stipe mesure 5 à 10 cm x 2 à 4 cm. Il est lisse, sans réseau ni autre ornementation, mais pruineux ou finement feutré de couleur jaune, à la base brun rougeâtre et de forme pointue, radicante. Sa surface est bleuissante[3],[2].
La chair est jaune pâle, bleuissante. Elle dégage une odeur agréable, fruitée puis rappelant la chicorée lorsque le champignon se dessèche[2],[3]. Sa saveur est douce ou piquante, parfois acidulée ou amarescente. Elle est particulièrement parfumée après dessication[4].
Caractéristiques microscopiques
Ses spores mesurent 11-13 x 3,5-4,5 µm[3].
Galerie
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Habitat et distribution
Il s'agit un champignon ectomycorhizien à tendance thermophile, venant sous feuillus[4], surtout sous chênes sur terrain peu calcaire[3].
Statut de conservation
Régional
- Auvergne-Rhône-Alpes : classement de cette espèce en catégorie NT (Quasi menacée) au niveau régional[5].
- Midi-Pyrénées : classement de cette espèce en catégorie NT (Quasi menacée) au niveau régional[6].
Comestibilité
Bien que sa taille et sa chair ferme le rende attrayant pour la consommation, c'est un comestible moyen. Il s'agit d'une espèce consommée occasionnellement , pour laquelle il n'existe pas de consommation traditionnelle. Il serait parfois utilisé comme condiment une fois séché et mis en poudre, prenant avantage de son fort arôme parfumé après dessication[7].
Confusions possibles
Le Bolet odorant peut principalement se confondre avec les espèces suivantes :
- Le Bolet bai (Imleria badia), qui peut plus au moins faire penser à une version miniature du Bolet odorant, cependant, la chair du Bolet bai ne bleuit pas, ou presque pas, à la coupe. Sa stature est plus petite, son chapeau est moins massif, son pied est souvent cylindrique, son odeur est douce et son biotope est généralement différent. Comestible réputé.
- Le Bolet pulvérulent (Cyanoboletus pulverulentus), moins grand et robuste, xérocomoïde, et au bleuissement de la chair bien plus intense à la coupe. Comestible en petite quantité et sans les tubes, à risque en grande quantité et avec les tubes.
- Le Bolet radicant (Caloboletus radicans), surtout les spécimens au chapeau brunâtre et au réseau effacé, qui peuvent partager l'habitat du Bolet odorant. Cependant, le Bolet odorant ne possède pas de réseau ou de trace de réseau contrairement au Bolet radicant, qui n'a également pas d'odeur distinctive et possède une chair plus au moins amère. Amer, non comestible, potentiellement émétique.
- Les Cèpes (B. edulis, B. aereus, B. pinophilus, B. aestivalis), comestibles réputés, ou les Butyriboletus ont une stature rappelant celle du Bolet odorant, cependant son stipe lisse sans ornementation le trahit. De plus, les Cèpes ne bleuissent pas et les Butyriboletus ne bleuissent pas autant que le Bolet odorant à la coupe.
Voir aussi
Bibliographie
- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
- Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
- Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
- Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023
Articles connexes
Liens externes
- (en) Catalogue of Life : Lanmaoa fragrans (Vittad.) Vizzini, Gelardi & Simonini (consulté le )
- (fr + en) EOL : Lanmaoa fragrans (Vittad.) Vizzini, Gelardi & Simonini 2015 (consulté le )
- (en) Index Fungorum : Lanmaoa fragrans (Vittad.) Vizzini, Gelardi & Simonini (consulté le )
- (fr + en) GBIF : Lanmaoa fragrans (Vittad.) Vizzini, Gelardi & Simonini (consulté le )
- (fr) INPN : Lanmaoa fragrans (Vittad.) Vizzini, Gelardi & Simonini, 2015 (TAXREF) (consulté le )
- (en) MycoBank : Lanmaoa fragrans (Vittad.) Vizzini, Gelardi & Simonini (consulté le )
- (en) NCBI : Lanmaoa fragrans (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Taxonomicon : Lanmaoa fragrans (Vittadini) Vizzini, Gelardi & Simonini (2015) (consulté le )
Notes et références
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 19 décembre 2023.
- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
- « Mycocharentes - Lanmaoa fragrans »
- « MycoDB : Fiche de Lanmaoa fragrans », sur www.mycodb.fr (consulté le )
- ↑ VAN VOOREN N., BIDAUD A., COCHARD H., FAVRE A., MOREAU P.-A. & RIVOIRE B, « LISTE ROUGE des champignons menacés d’Auvergne-Rhône-Alpe »
[PDF], sur biodiversite-auvergne-rhone-alpes.fr, Annemasse, (ISBN 978-2-900201-02-2)
- ↑ Corriol G. (Coord.), « Liste rouge des champignons de Midi-Pyrénées »
[PDF], sur cbnpmp.blogspot.com, 2014.
- ↑ (it) Nicola Sitta, Paolo Davoli, Marco Floriani, Edoardo Suriano, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI »
[PDF], sur regione.piemonte.it,