Azalée Édition
Azalées Éditions est une maison d'édition réunionnaise, active de 1981 à 2013.
Histoire
Fondée le 24 septembre 1981, la maison Azalées Editions représente un cas unique dans l’histoire éditoriale de l'île de La Réunion. Elle est la seule à ne faire que de l’édition, avec ses corollaires, la publication et la diffusion. Les autres maisons d’édition sont en effet adossées à d’autres activités, comme la presse ou l’imprimerie. Son bilan est édifiant, avec deux chiffres simples : plus de 30 ans d’existence et plus de 300 titres mis sur le marché. Azalées se charge aussi de la diffusion de titres autres que les siens, bénéficiant d’une structure professionnelle active et efficace.
Son nom est un clin d’œil poétique aux buissons fleuris de la Petite-France : c’est là-haut, au milieu des grandes forêts primaires et des parfums de fleurs qu’eut lieu la rencontre magique entre Christian Vittori fondateur et toujours directeur de la société, et Jacques Lougnon, ardent défenseur des lettres réunionnaises. Une fructueuse collaboration devait s’ensuivre. Au cours de ses décennies d’existence, Azalées a exercé son activité dans tous les domaines de la création littéraire, sur des thèmes sortant souvent de l’ordinaire : roman, histoire, poésie, essais, écologie, recueils divers (cuisine, tourisme), livres pour enfants, hommages aux grands personnages…
Régulièrement sont remises à l’honneur les œuvres de nos grands poètes, dont Leconte de Lisle mais pas uniquement. Au nombre des plus grands succès éditoriaux d’Azalées, citons : Les contes de l’île de La Réunion d’Isabelle Hoarau, Ca Bourbon même de Claire Bosse, Le dictionnaire du peuplement de Jules Bénard et Bernard Monge, Bourbon pittoresque suite d’Eugène Dayot, roman historique de Jules Bénard, La Mascarine de Danielle Dambreville. De nombreux ouvrages photographiques, dont les Reflets du temps de Patrick Robert, figurent également à son catalogue. Enfin, de multiples biographies sont aussi présentes dans ses rayons, comme le très bel ouvrage consacré à son père, l’empereur Duy Tan par le prince Claude Vinh San. La défense de la mémoire et du patrimoine a été, au cours de ces trois décennies, au centre des préoccupations d’Azalées. On peut citer, entre autres : les splendides livrets dessinés par Marie Winter, sur des textes d’auteurs reconnus, dont les Paysages et animaux de La Réunion ; les romans historiques de Pascale Moignoux ; les souvenirs d’enfance, pittoresques et malicieux, de David Huet (Ti Krévèr…), Albert Elie (Ti Paul, marmaille Saint-Denis), Guy Douyère ou Henri Murat ; l’importante œuvre de Jean-Régis Ramsamy concernant l’implantation indienne à Bourbon ; ou encore les recherches de Frédéric Payet, historien, sur des thèmes précis (et parfois brûlants) de notre passé ou de notre histoire plus récente. Dans cet ordre d’idées, citons encore les ouvrages de Marc Rivière sur le café ou les plantes médicinales de Bourbon. Outre les livres concernant La Réunion, Azalées s’est également attachée à promouvoir une importe série d’ouvrages sur Madagascar, la Chine, l’Inde ou l’Afrique. Cette politique d’édition tous azimuts a permis ainsi de proposer une série (trois tomes) de Frédéric Mocadel consacrée aux femmes du pays Bourbon, de 1663 à nos jours : illustres ou moins connues elles ont marqué, chacune à sa façon, l’histoire de cette île. Dans le même souci de diversification éditoriale, ces éditions ont publié un livre au succès retentissant, de Bernard Gaüzère et Pierre Aubry, sur le chikungunia, au moment où cette terrible épidémie ravageait l’île.
Ardent défenseur de la langue créole réunionnaise, Christian Vittori n’a eu de cesse de combattre les tentatives de quelques rares désœuvrés tentant d’inventer une graphie dont le seul dessein était de séparer le créole de sa souche naturelle, le français. Ces tentatives séparatistes ont toutes échoué au fil des décennies et Azalées y est pour beaucoup. Complètement engagée dans la vie de son temps, la maison d’édition a activement participé aux débats politiques ou sociétaux ; elle a notamment vivement combattu la MCUR (maison des civilisations et de l’unité réunionnaises), gouffre financier sans finalité précise. La MCUR a disparu dans les limbes de l’histoire. Une autre des activités annexes des éditions Azalées, et non des moindres, a été de défendre en permanence la pérennité de la vie traditionnelle, notamment la vie et les activités des hauts de l’île. Malgré la crise du livre et l’apparente baisse d’intérêt pour la lecture, Azalées ne baisse pas les bras, se modernise sans cesse et adapte son activité à l’évolution des comportements, comme la mise en ligne de son répertoire (lien ci-dessous).
Références
Annexes
Articles connexes
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