Carlarius parkii
Carlarius parkii est une espèce de poissons siluriformes marins et d'eau saumâtre de la famille des Ariidae, décrit à l'origine sous le nom d’Arius parkii.
Description et caractéristiques
La description originale d’Arius parkii est la suivante (traduction depuis l'anglais à l'aide d'un logiciel d'aide à la traduction) :
« La hauteur du corps est contenue cinq fois et demie dans la longueur totale (sans la nageoire caudale), et la longueur de la tête, quatre fois ou quatre fois et un tiers.
La tête est déprimée, plus large que haute, sa plus grande largeur représentant les trois quarts de sa longueur. Le museau est de longueur modérée, obtus, et sa largeur correspond aux trois cinquièmes de celle de l'espace interorbitaire.
L'œil est situé beaucoup plus près de l'extrémité du museau que de celle de l'opercule ; son diamètre représente un sixième de la longueur de la tête et deux septièmes de la largeur de l'espace interorbitaire.
Les dents sur le palais sont villiformes[a] et forment une paire de plaques séparées, de forme irrégulièrement arrondie. Les barbillons maxillaires s'étendent jusqu'à la base, ou au-delà du milieu, de la nageoire pectorale ; les barbillons externes de la mandibule atteignent la base ou le milieu de cette nageoire.
Le sommet de la tête est légèrement granuleux ; le processus occipital est triangulaire, aussi long que large, doté d'une crête médiane aiguë. L'os basal de l'épine dorsale est petit et en forme de croissant.
L'épine dorsale est longue et assez robuste, presque aussi longue ou plus courte que la tête, légèrement dentelée à l'avant et à l'arrière ; la longueur du premier rayon mou dépasse celle de l'épine et de la tête.
La nageoire adipeuse est beaucoup plus courte que la dorsale. La nageoire caudale est profondément fourchue, avec le lobe supérieur plus long, représentant un cinquième de la longueur totale.
L'épine pectorale est aussi robuste et longue que celle de la nageoire dorsale, avec des dentelures sur les deux bords. Les nageoires ventrales sont plus courtes que les pectorales. Les nageoires et les barbillons sont noirs. »
— Günther, A. (1864)
Habitat et écologie
Cette espèce habite les eaux côtières peu profondes et les estuaires, privilégiant les zones marines et saumâtres. Elle peut atteindre des profondeurs de 50 à 80 m. Les plus grands individus observés mesurent jusqu'à 58 cm, bien que la majorité atteigne 15 cm (au Sénégal). Elle se nourrit de poissons et de crevettes. Les mâles incubent les œufs dans leur bouche et jeûnent pendant cette période. L'espèce croît lentement, et sa mortalité naturelle est probablement très faible. Les épines dentelées des nageoires dorsales et pectorales sont venimeuses et peuvent causer des blessures très douloureuses[1].
C'est une espèce marine-estuarienne[2] au sens d'Albaret[3], c'est-à-dire une espèce marine fortement euryhaline abondante dans les milieux estuariens et lagunaires, mais qui ne s'y reproduisent pas. Dans la guilde écologique proposée par Whitfield en 2005[4] pour les poissons des estuaires d'Afrique centrale et de l'Ouest, C. parkii est un Immigrant marin, espèce de poisson marin qui se reproduit généralement en mer, tandis que les juvéniles et/ou les adultes utilisent largement l'environnement estuarien. Les juvéniles de plusieurs de ces espèces présentent des degrés variés de dépendance aux estuaires en tant que zones de nurserie.
Répartition
Cette espèce est présente dans l'Atlantique Centre-Est et est couramment capturée dans les eaux côtières de Cap Blanc (Mauritanie) jusqu'en Angola, à des profondeurs de 50 à 80 mètres, pénétrant également dans les estuaires et les eaux douces des rivières. Elle est trouvée de manière sporadique au Sahara occidental et au Maroc[1]. D'après ECoF, l'espèce serait également présente en Méditerranée orientale[5].
Liste des pays où l'espèce Carlarius parkii est présente[1] |
Systématique
L'espèce a été décrite à l'origine en tant que Arius parkii par Günther en 1864[6]. À la suite de la révision de la famille des Ariidae intervenue en 2007[7], le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Carlarius parkii (Günther, 1864)[8].
Carlarius parkii a pour synonymes[8] :
- Arius capellonis Steindachner, 1867
- Arius granulatus Peters, 1868
- Arius parkii Günther, 1864
- Tachysurus capellonis (Steindachner, 1867)
- Tachysurus capellonsis (Steindachner, 1867)
- Tachysurus gambensis (Bowdich, 1825)
Étymologie
Le nom générique, Carlarius, est la combinaison de Carl, qui rend hommage à l'ichtyologue américain Carl J. Ferraris [9], chercheur associé à l'Académie des sciences de Californie, et de Arius, le genre type de la famille des Ariidae[10]. D'après cette même source, parkii est un patronyme dont l'origine exacte n'est pas identifiée et ne peut être déduite à partir des informations disponibles. Étant donné que le lectotype a été collecté à l'embouchure du fleuve Niger au Nigeria, il pourrait s'agir d'un hommage à l'explorateur écossais Mungo Park (1771–1806), premier Européen à explorer la partie centrale de ce fleuve.
Publication originale
- Günther, A. (1864). Catalogue of the fishes in the British Museum. Catalogue of the Physostomi, containing the families Siluridae, Characinidae, Haplochitonidae, Sternoptychidae, Scopelidae, Stomiatidae in the collection of the British Museum. v. 5: i-xxii + 1-455[6].
Liens externes
- (en) Catalogue of Life : Carlarius parkii (Günther, 1864) (consulté le )
- (en) Référence ECoF : Arius parkii Günther, 1864 (synonyme) (consulté le )
- (fr + en) EOL : Carlarius parkii (Günther 1864) (consulté le )
- (en + fr) FishBase : (consulté le )
- (fr + en) GBIF : Carlarius parkii (Günther, 1864) (consulté le )
- (en) NCBI : Carlarius parkii (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Taxonomicon : Carlarius parkii (Günther, 1864) (consulté le )
- (en) UICN : espèce Carlarius parkii (Günther, 1864) (consulté le )
- (en) WoRMS : espèce Carlarius parkii (Günther, 1864) (consulté le )
Notes et références
Notes
- ↑ Les dents villiformes sont des dents petites, fines et disposées en rangées serrées, ressemblant à des poils ou à des villosités (d'où leur nom). Elles sont généralement pointues et adaptées pour attraper et retenir des proies glissantes, comme les poissons ou les crustacés. Ce type de dentition est fréquemment observé chez des poissons carnivores ou prédateurs.
Références
- UICN, consulté le 20 janvier 2025.
- ↑ (en) Monique Simier, Charline Laurent, Jean-Marc Ecoutin et Jean-Jacques Albaret, « The Gambia River estuary: A reference point for estuarine fish assemblages studies in West Africa », Estuarine, Coastal and Shelf Science, salt Marsh Geomorphology: Physical and ecological effects on landform, vol. 69, no 3, , p. 615–628 (ISSN 0272-7714, DOI 10.1016/j.ecss.2006.05.028, lire en ligne
, consulté le )
- ↑ Albaret, J. J., Les poissons des eaux continentales africaines: diversité, écologie, utilisation par l’homme, Paris, IRD Editions, , 512 p. (ISBN 978-2-7099-2042-1, lire en ligne
), « Les peuplements des estuaires et des lagunes », p. 325‑349
- ↑ (en) Whitfield, A. K., « Preliminary documentation and assessment of fish diversity in sub-Saharan African estuaries », African Journal of Marine Science, vol. 27, no 1, , p. 307‑324 (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ (en) ECoF - Eschmeyer's Catalog of Fishes, CAS - California Academy of Sciences, « Arius parkii »
, sur researcharchive.calacademy.org, mise à jour du 7 janvier 2025 (consulté le )
- (en) Günther, A., Catalogue of the fishes in the British Museum. Catalogue of the Physostomi, containing the families Siluridae, Characinidae, Haplochitonidae, Sternoptychidae, Scopelidae, Stomiatidae in the collection of the British Museum, vol. v.5, British Museum (Natural History), Department of Zoology, , 455 p. (DOI 10.5962/bhl.title.8809, lire en ligne
), p. 154
- ↑ (en) Alexandre, A. P., Menezes, N. A., « Systematics of the family Ariidae (Ostariophysi, Siluriformes), with a redefinition of the genera », Zootaxa, vol. 1416, no 1, , p. 1‑126 (ISSN 1175-5334, DOI 10.11646/zootaxa.1416.1.1, lire en ligne, consulté le )
- World Register of Marine Species, consulté le 20 janvier 2025.
- ↑ Zootaxa : Dr. Carl Ferraris.
- ↑ Etyfish - Ariidae, consulté le 20 janvier 2025