Antoine Bonnier d'Alco
Ange Elisabeth Louis Antoine Bonnier d'Alco | |
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Fonctions | |
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Député de l'Hérault | |
– (1 an et 14 jours) |
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Gouvernement | Assemblée législative |
Député de l'Hérault | |
– (3 ans, 1 mois et 22 jours) |
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Gouvernement | Convention nationale |
Député au Conseil des anciens | |
– (1 an et 15 jours) |
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Gouvernement | Conseil des anciens |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Montpellier (Hérault) |
Date de décès | (à 48 ans) |
Lieu de décès | Rastatt (Bade) |
Nationalité | Française |
Parti politique | Modérés |
Profession | Diplomate |
députés de l'Hérault | |
Ange Elisabeth Louis Antoine Bonnier d'Alco, né le à Montpellier et mort assassiné le à Rastatt, était un homme politique et un diplomate français.
Biographie
Président de la Cour des aides de Montpellier
Né au sein d'une famille appartenant à la noblesse de robe, Bonnier d'Alco est le fils d'un président à la Cour des aides de Montpellier. Il suit les traces de son père et prend sa succession en 1770, à vingt ans, avec dispense d'âge.
Remarqué par son brillant travail, il acquiert une certaine notoriété et se lie avec les futurs révolutionnaires Jean-Jacques-Régis de Cambacérès et Pierre-Joseph Cambon. En 1788 il rédige les remontrances au roi contre les réformes proposées par Lamoignon de Malesherbes.
Carrière politique
Président du district de Montpellier
Partisan des idées nouvelles, Bonnier est élu le au Conseil général de la commune de Montpellier. Puis il prend la présidence de l'administration de l'important district de Montpellier.
Député à la Législative
La France devient une monarchie constitutionnelle à la suite de la promulgation de la constitution du 3 septembre 1791. Le même mois, Bonnier d'Alco est élu député du département de l'Hérault, le quatrième sur neuf, à l'Assemblée nationale législative[1].
Il siège sur les bancs de la gauche de l'hémicycle. En février 1792, il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[2]. En avril, il vote pour que les soldats du régiment de Châteauvieux, qui s'étaient mutinés lors de l'affaire de Nancy, soient admis aux honneurs de la séance[3]. En août, il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de La Fayette[4].
Ainsi que son collègue Cambon, il adhère au club des Jacobins dès le début de son mandat[5].
A la Convention nationale
La monarchie française prend fin à la suite de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés et les habitants des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries ; Louis XVI, destitué, et sa famille sont incarcérés à la tour du Temple.
En septembre,, Bonnier d'Alco est réélu député de l'Hérault, le deuxième sur neuf, à la Convention nationale[6]. Il siège sur les bancs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[7]. En avril 1793, il ne participe pas à la mise en accusation de Jean-Paul Marat[8]. En mai de la même année, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[9].
En 1793 il est envoyé en mission dans le Gard, l'Aude et l'Hérault avec Voulland afin d'accélérer la levée en masse. Avec son compagnon, il parvient à réprimer des troubles contre-révolutionnaires survenus à Beaucaire.
Revenu à Paris, il entre au Comité de législation et s'y lie avec Merlin de Douai. Il ne fait guère parler de lui jusqu'à la fin de la session, même s'il défend Cambon contre Robespierre le 9 thermidor.
Carrière diplomatique
Chef du Bureau diplomatique
En 1795, Bonnier d'Alco quitte son mandat législatif et entre grâce à l'appui du directeur Rewbell au Bureau diplomatique du Directoire. En février 1796, il devient le chef de cet organisme et communique souvent directement avec Rewbell, en court-circuitant allègrement le ministre des Affaires étrangères Delacroix. Dans sa correspondance, Bonnier d'Alco fournit la plupart du temps au directeur des éléments à insérer dans la presse.
En septembre 1797 il fait partie avec Treilhard de la délégation chargée d'entamer des négociations à Lille avec le diplomate anglais Lord Malmesbury.
Le congrès de Rastadt
Le , Bonnier est envoyé au congrès de Rastatt en compagnie de Treilhard, Claude Roberjot et bientôt Jean Debry. Leur objectif est de parvenir à un accord avec les princes allemands tout en contrecarrant les ambitions autrichiennes. Pendant toute la durée du congrès Bonnier sert d'informateur direct à Rewbell. En mai 1798, Treilhard ayant été élu au Directoire, il prend la présidence de la délégation française. En parallèle il est réélu député au Conseil des Anciens par l'Hérault, élection que le Conseil des Cinq-Cents tente d'invalider du fait de son statut de ministre plénipotentiaire.
Assassinat

En 1799, le congrès tourne à l'échec avec l'entrée de l'Autriche dans la Deuxième coalition. Sommés de quitter le congrès, les ambassadeurs français partent de Rastadt dans la nuit du 28 avril. Ils sont alors assaillis par des hussards autrichiens qui cherchent probablement à s'emparer de leurs documents. Bonnier d'Alco et Roberjot sont tués, tandis que Debry est grièvement blessé.
Bonnier d'Alco est inhumé à Rastadt. Sa mort et celle de Roberjot scandalisent les députés français qui leur votent toute une série d'honneurs posthumes. Son éloge est prononcée devant le Conseil des Anciens par Curée.
Posterité
En , le nom d'Antoine Bonnier ainsi que ceux de Jean Le Vacher, d'André Piolle, de Nicolas Hugon de Basville, de Claude Roberjot, de Victor Fontanier, de Jules Moulin, de Léon Herbin et de quatre autres diplomates français morts victimes du devoir, sont gravés sur une plaque en marbre noir inaugurée par Jean Cruppi[10] et fixée dans le péristyle précédant le vestibule du bâtiment des archives au ministère des Affaires étrangères[11].
Une rue Bonnier d'Alco existe dans le centre ville de Montpellier.
Œuvres
- Recherches historiques et politiques sur Malte (1798)
Notes et références
- ↑ Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 33.
- ↑ Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 493.
- ↑ Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 41, séance du 9 avril 1792, p. 406.
- ↑ Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 582.
- ↑ Alphonse Aulard, La Société des Jacobins tome 3, séance du 3 octobre 1791, p. 161.
- ↑ Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 41.
- ↑ Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] »
, sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 58.
- ↑ Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 535.
- ↑ Comœdia, 22 avril 1911, p. 4.
- ↑ Excelsior, 21 avril 1911, p. 2.
Voir aussi
Bibliographie
- « Antoine Bonnier d'Alco », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Albert Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 2005
- Mathieu Soula, « Comprendre l'engagement révolutionnaire d'un noble. Étude du cas d'Ange Élisabeth Louis Antoine Bonnier d’Alco », dans Philippe Bourdin (dir.), Les noblesses françaises dans l'Europe de la Révolution, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 600 p. (ISBN 978-2-7535-6733-7, DOI 10.4000/books.pur.129804, lire en ligne), p. 101–113.
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Député de l'Hérault
- Naissance en septembre 1750
- Naissance à Montpellier
- Décès en avril 1799
- Décès à 48 ans
- Décès en Bade-Wurtemberg
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- Mort assassiné en Allemagne
- Membre de l'Assemblée législative de 1791-1792
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- Député de la Convention nationale
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