Annie Steiner
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Annie Virginie Blanche Fiorio |
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Annie Steiner est une militante algérienne du FLN née le à Marengo (Algérie française) et décédée le . Elle s'engage dans les Centres sociaux et devient membre du « réseau bombes » de Yacef Saâdi. Arrêtée le , elle est condamnée en mars 1957 par le Tribunal des forces armées d'Alger à cinq ans de réclusion pour aide au FLN. Elle est alors incarcérée à la prison de Barberousse avant d'être libérée en 1961.
Biographie
Enfance et formation
Née en 1928, elle est algérienne d'origine française, fille de pieds-noirs[1].
Diplômée en 1949, elle travaille dans les Centres sociaux algériens, créés par Germaine Tillion (figure de la résistance et ethnologue anticolonialiste entrée au Panthéon en 2015)[2] où leur mission est d'apporter une assistance médicale et d’alphabétiser la population. C'est durant cette période avec ses collègues qu'elle est confrontée à la misère des Algériens. Elle raconte ainsi les raisons de son engagement : lors de la « Toussaint rouge », le à son domicile en présence de son mari et de deux amis, elle applaudit spontanément à la nouvelle. Peu après, elle entre en contact avec des militants du FLN. Elle explique : « Je ne militais dans aucun parti, et les Algériens, sans doute, trouvaient ma décision étonnante. Ils ont peut-être fait une enquête sur moi et ils m’ont acceptée peu après. Ils m’ont demandé : " Jusqu’où êtes-vous prête à travailler pour le FLN ? ". J’ai répondu : "Je m’engage totalement."» .
Annie Fiorio-Steiner devient ainsi agente de liaison du FLN, transportant des lettres et des couffins : « On ne m’a jamais demandé de poser de bombes. J’ai transporté des ouvrages sur la fabrication d’explosifs mais j’ai surtout transporté des lettres qui ont permis les accords entre le FLN et le PCA (Parti communiste algérien)». « J’ai pu faire beaucoup de choses car je n’étais pas fichée, mais non parce que j’étais meilleure que les autres ».
Elle est arrêtée en octobre 1956 au travail et détenue à la prison de Barberousse, où sont incarcérés les militants du FLN avant leur procès. Là, elle rencontre ses « sœurs », des moudjahidates, qui l’accompagnent durant sa captivité.
Le 11 février 1957, à l’aube, dans la cour de la prison de Barberousse où Annie Steiner est incarcérée, trois militants nationalistes sont guillotinés, Mohamed Ben Ziane Lakhnèche dit «Ali Chaflala», Ali Ben Khiar Ouennouri dit «P’tit Maroc» et Fernand Iveton, seul Européen exécuté pendant la guerre d'Algérie. Le soir même dans sa cellule, Annie Steiner compose le poème Ce matin ils ont osé, ils ont osé vous assassiner[3].
En , elle est condamnée à cinq ans de prison et est emprisonnée à Maison-Carrée où elle rejoint des prisonnières de droit commun.
Annie Fiorio-Steiner est ensuite envoyée en France, dans des prisons de Paris, Rennes[4][source insuffisante] et Pau. En 1961, elle est libérée et se rend en Suisse alémanique où résident son mari et ses deux petites filles.
Elle retourne en Algérie. À l’indépendance de l’Algérie, elle choisit la nationalité algérienne[5]et n’a plus jamais quitté son pays depuis. Son attachement aux principes du l’incite à se révolter encore vers la fin de sa vie[réf. nécessaire]. Peu de temps après, elle occupe un poste de directeur au Secrétariat général du Gouvernement, poste qu’elle conserve plus de trente ans.
Mort
Elle meurt en avril 2021. Elle est inhumée le , dans le carré chrétien du cimetière d'El-Alia à Alger[1],[6].
Décorations
Djadir de l'ordre du Mérite national d'Algérie.
Références
- « Mort d'Annie Fiorio-Steiner: le choix de l’Algérie », sur TV5 Monde, (consulté le )
- ↑ Sylvie Braibant, « Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, deux résistantes au Panthéon », sur TV5Monde, (consulté le )
- ↑ Le poème se termine ainsi : « En nos corps fortifiés / Que vivent votre idéal / Et vos sangs entremêlés / Pour que demain ils n'osent plus / Ils n'osent plus nous assassiner. » Publié en 1963 dans Espoir et parole, poèmes algériens recueillis par Denise Barrat avec des dessins de Abdallah Benanteur, Paris, Éditions Seghers. Le poème d’Annie Steiner est repris intégralement en 1986 dans Pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton de Jean-Luc Einaudi (Paris, Éditions L’Harmattan) et il est cité dans De nos frères blessés de Joseph Andras (Arles, Actes Sud) en 2016. Le documentaire de 2004 de Daniel Edinger, Fernand Iveton, guillotiné pour l’exemple, se termine sur une lecture du poème.
- ↑ Luc Thiébaut, « Des militantes pour l’indépendance de l’Algérie incarcérées à Rennes », sur Champs de Justice
- ↑ « Qui est Annie Steiner ? », Setif.info (consulté le )
- ↑ « La Moudjahida Annie Steiner sera inhumé aujourd’hui à El Alia », El Watan, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Louis Gérard, Dictionnaire historique et biographique de la guerre d'Algérie, Éditions Jean Curtuchet, 2001 (ISBN 9782912932273)
Articles connexes
Liens externes
- Annie Steiner, une rebelle préférant l’ombre à la lumière. Article paru dans le quotidien El Watan du
- Témoignage de Annie Steiner était présente lors de l'hommage à Lala Ourdia
- Naissance en février 1928
- Naissance en Algérie française
- Naissance à Hadjout
- Personnalité féminine algérienne
- Poseur de bombe
- Militante
- Personnalité condamnée pour activités terroristes
- Décès à 93 ans
- Décès à Alger
- Décès en avril 2021
- Indépendantiste algérien pendant la guerre d'Algérie
- Récipiendaire de l'ordre du Mérite national (Algérie)