Alix Landau-Brijatoff

Alix Landau-Brijatoff, née le [1] à Perpignan (Pyrénées-Orientales)[2], est une romancière et docteur en psychologie sociale.

Biographie

Alix Landau-Brijatoff est la troisième fille d'Adolphe-Abraham Landau et de Bluma Katz-Jankelevitch, deux communistes émigrés de Pologne et Lettonie dans les années 1920[2]. Lui est issu de lignées de rabbins remontant, selon la légende familiale, au Maharal de Prague (1513-1609), elle de « petty-bourgeois » (se disait ainsi des classes moyennes, en russe) établis à Riga au début du XXe siècle. Comme dans beaucoup de familles issues de l'immigration, les enfants sont poussés à faire des études supérieures. Après avoir passé son doctorat de psychologie sociale à la Sorbonne (1971) elle devient chargée d'études puis directrice des études publicitaires chez Young & Rubicam. À l'instigation de Martin Desprez, directeur général de l'agence - actuellement directeur général délégué du groupe Amaury, elle crée en France (1975) la première structure de développement de nouveaux produits et services. Elle travaille dès lors avec de nombreuses entreprises françaises et internationales, les aidant à imaginer, mettre au point et en marché des nouveaux produits et nouveaux services. Depuis 10 ans, elle partage son temps entre le conseil et l'écriture de livres.

Il en sera ainsi pour ses sœurs : Maria - psychanalyste, Jeannette – archéologue, spécialiste des déesses-mères, ses enfants : Kira - architecte DPLG et Kosma – diplômé de l'ISTEC. Et ses neveux : François Olivennes - professeur en médecine, spécialiste de la fécondation in-vitro, Denis Olivennes - École Normale supérieure, Institut d'Études Politiques, ÉNA, spécialiste des media et de la presse, et Frédéric Olivennes - HEC, Institut d'Études Politiques.

Publications

Son premier ouvrage développe son approche singulière du marketing : L'Espace du désir, traité de contre-marketing (LPM 2000), puis elle se consacre à des fictions et des récits qui tous approfondissent ce que prône le Talmud : « On ne peut donner que deux choses à ses enfants, des racines et des ailes », L'Histoire vraie de Yossélé, le Golem de Prague (LPM 2003), Be Blue Cat (LPM 2004), Le petit chat retombe toujours sur ses pattes (illustrations de Peters Day, Pharos 2006), Passionnément singulier (Denoël 2006), La Torah racontée à mes petits enfants (Le Petit Phare 2006), La Maison des anges sous le nom d'Ita Katz (Pharos 2007).

À la suite d'un éprouvant périple à Riga, Jurmala, Rumbala sur les traces des racines lettones de sa mère (toute sa famille y sera exterminée en 1941), elle décide de se consacrer à retrouver les faits historiques de cette tragédie. L'équipe du père Patrick Desbois lui précise que son « travail » en Ukraine ne lui permettra pas de faire de même dans les pays baltes avant de nombreuses années. Ainsi commence un terrible voyage dans le passé : la « shoah par balles » perpétrée dans les pays baltes est mal connue. Elle fera deux voyages en Lettonie, sera aidée par les Archives Lettones, l'adjoint de Marger Vestermanis, survivant des « aktions » de 1941 et directeur du Musée juif de Riga, de nombreux témoignages (Ushmm, Yad Vashem, le "livre noir" de Grossman et Ehrenbourg…), quelques rares livres publiés en anglais, des archives russes, ainsi que les actes des procès des bourreaux.

Tombes lointaines

Cet ouvrage est publié en avril 2009 chez Robert Laffont. Il raconte la vie quotidienne dans la communauté juive de Riga, en Lettonie, jusqu'au drame de l'extermination fin 1941. Il lève le voile qui cachait cette tragédie. Il est l'illustration de ce que réclamait l'historien Simon Dubnow. Celui-ci ne cessera de répéter aux habitants du ghetto, ses compagnons d'infortune : "Yidn, shreibt und fershreibt" - en yiddish : « Juifs, écrivez et témoignez ». Son carnet intitulé « Ghetto » n'a jamais été retrouvé. Il est assassiné le 8 décembre 1941 dans le ghetto de Riga lors de la 2e Aktion. Les faits historiques sont confrontés avec le « carnet » de Brocha reconstitué à partir des témoignages de survivants, des récits de sa mère – Bluma - et de sa sœur Maria. Ainsi que l'écrit Jacques Attali dans sa préface : « Elle - Alix Brijatoff - a fait ici un humble et magnifique travail ; son grand mérite est de faire revivre ces gens dans leurs vies quotidiennes, leurs passions, leurs peurs, leurs espoirs, de nous permettre de les suivre, de leur légèreté à leur mort. Sans fioriture. Sans théorie. Sans morale. Qu'auraient-ils du faire au début de 1941 ? Qu'auraient ils pu faire ? Se révolter ? Fuir ? L'un et l'autre étaient encore possibles, peut être, et certains ont survécu, en URSS, ou en traversant toute l'Europe en guerre pour rejoindre la Palestine. Même si c'est bien plus tôt qu'il fallait comprendre. Et agir… Il faut lire ce livre en se demandant pas à pas si on aurait réagi autrement, si on avait su, avant eux, autrement qu'eux, échapper aux griffes du piège. » Ce « récit » met en lumière cet épisode qui précède le passage aux méthodes « industrielles » d'extermination. On compte 1, 5 à 2 millions de morts entre 1939 et 1941, 4 millions entre 1942 et 1945 ! e livre est adaptée pour le théâtre par Alix Brijatoff avec Emmanuel Robert-Espalieu, sous le titre 3 Juste le temps de faire des petits bagages". Elle est jouée en 2009 à l'espace Rachi à Paris. Invitée au Festival Singer de Varsovie par Madame Golda Tencer, elle y remporte un grand succès. Interprétée Par Judith Magret- Brocha Katz-, Valentine Varela- Bluma Landau-, elle est ponctuée de nombreux morceaux de musique klezmer. Ils sont interprétés par quatre musiciens: David Krakauer - le génial clarinettiste - Stéphane Rougier- violon-, Pierre Bertaud du Chazau- clarinette- et Ludwik Scrypek- accordéon -.Sa programmation est en cours en Israël et aux Etats Unis.

Le livre est adapté pour le théâtre par Alix Brijatoff avec Emmanuel Robert-Espalieu, sous le titre "Juste le temps de faire des petits bagages". Elle est jouée en 2009 à l'espace Rachi à Paris. Invitée au Festival Singer de Varsovie par Madame Golda Tencer, elle y remporte un grand succès. Interprétée Par Judith Magret- Brocha Katz-, Valentine Varela- Bluma Landau-, elle est ponctuée de nombreux morceaux de musique klezmer. Ils sont interprétés par quatre musiciens: David Krakauer - le génial clarinettiste - Stéphane Rougier- violon-, Pierre Bertaud du Chazau- clarinette- et Ludwik Scrypek- accordéon -.Sa programmation est en cours en Israël et aux Etats Unis.

Indignes d'être français

Dénaturalisés et déchus sous Vichy. Buchet Chastel, Essai et Documents. Avril 2013. Préface Denis Olivennes

Ce livre porte sur un fait historique très mal connu, voire ignoré, aux résonnances d'une actualité toujours présente sur la nationalité, l'identité française, la double nationalité, la déchéance de nationalité… Thèmes qui traversent et traverseront les débats politiques passés, actuels et prochains. Un fait historique que nous traiterons du point de vue des familles qui le subiront : Marc Chagall, Serge Gainsbourg, Angelo Tasca, René Cassin, Eve Curie, Jacques Derrida, Jean Daniel, …et des inconnus comme les parents d'Alix Brijatoff! Etaient-ils « dignes d'être français » ? Des hommes politiques, des lois, des commissions, des magistrats, des administrations en décidèrent autrement. Ils leur retirèrent leur nationalité, les mettant en danger et conduisant certains en exil, en déportations, dans les camps de la mort et … Entre 1940 et 1944, 15154 français (« ex-étrangers ») ont été dénaturalisés, 446 déchus de la nationalité française (en application de deux lois méconnues de Vichy des 22 et 23 juillet 1940), ainsi que 110 000 juifs français d'Algérie sont redevenus « indigènes », à la suite de l'abrogation du décret Crémieux (loi du 7 octobre 1940). Ces lois ont « régulièrement » été promulguées, sont parues au Journal Officiel, comme la légalité l'exige, puis mises en place selon des procédures proactives. La loi du 22 juillet 1940 vise à remettre en cause les acquisitions de la nationalité française (soit 913 663 dossiers) depuis la loi du 10 août 1927. Celle-ci avait facilité les conditions d'obtention de la nationalité. 15 154 « francisés » seront dénaturalisés. Connus et anonymes. Par la loi du 23 juillet 1940, il s'agit de punir les français partis à Londres. 446 français « de souche » sont déchus (de Gaulle, Mendès France, Cassin, Eve Curie…). Enfin la loi d'abrogation du décret Crémieux, « éjecte » une communauté pour des raisons raciales, hors de la collectivité française, mais aussi économique, scolaire (Derrida, Daniel, Attali, Stora…)... La loi et les décrets seront abrogés grâce à René Cassin (non sans opposition de certains ministres du gouvernement de la France libre) par une ordonnance du 24 mai 1944. Ironie de l'histoire, c'est à un magistrat, Vice-Président de la Commission de retour sur les naturalisations - André Mornet-, qu'il reviendra, à la Libération, de présider la Commission d'épuration des magistrats (dès octobre 1944) et de devenir le Procureur général des procès Pétain et Laval (en septembre et octobre 1945). Ce livre est le fruit d'un travail d'investigation digne d'un thriller policier dans d'innombrables documents connus et inconnus découverts aux Archives Nationales – « ouverts » ou sujets à « dérogations », aux Archives de la Préfecture de Police et nombreuses autres sources (livres, thèses, articles…), par des interviews fouillés. Difficile de ne pas éprouver des émotions intenses, lorsque vous « découvrez » le dossier de vos parents ou celui de Chagall (« dit Chagaloff »), ou encore celui d'Ève Curie, la discrète et si héroïque fille de la grande Marie. En suit le récit d'aventures peu ordinaires, celui de familles qui ont subi ces dénaturalisations et déchéances. Romanesques pour certains, dramatiques pour d'autres, il permet, en filigrane, d'éclairer nos discussions actuelles sur la nationalité. Et de s'interroger sur cette « Réconciliation Nationale » prônée par les Présidents de la République française, depuis lors (jusqu'à Jacques Chirac, non inclus). Une enquête extrêmement fouillée qui permet de découvrir les parcours « incroyables » de certaines familles connues ou inconnues, des épisodes ignorés, des personnalités révélées dans leurs complexités, face au danger : Marc et Bella Chagall, Joseph, Gena et Serge Ginzburg, René Cassin et Ève Curie, cette célèbre inconnue… et de préciser ce qu'il est advenu de certains fonctionnaires et magistrats, interprètes impavides avant, pendant, et après « l'épisode de Vichy », des lois qu'ils sont chargés d'appliquer !

Liens externes

Notes et références

  1. Autorité BnF
  2. 2,0 et 2,1 Présentation sur le site des éditions Buchet-Chastel

Article publié sur Wikimonde Plus

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