Tadrart Rouge

Tadrart Rouge
Crédit image:
Eric Gaba (Sting - fr:Sting)
licence CC BY-SA 3.0 🛈
Tadrart Rouge
Localisation de la Tadrart Rouge en Algérie.
Géographie
Altitude 1 340 m
Longueur 150 km
Largeur 30 km
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Djanet
Géologie
Roches Roches sédimentaires

La Tadrart Rouge (en tamazight : ⵜⴰⴷⵔⴰⴷⵜ ⵜⴰⵣⴻⴳⴳⴰⵖⵜ, Tadrart tazeggaƔt ; en arabe : تادرارت الحمراء), aussi nommée Tadrart Sud, Tadrart algérienne, Tadrart méridionale, ou encore Tassili externe, est un massif gréseux dans le Sud-Est de l'Algérie, inclus dans le parc culturel du Tassili, dans le Sahara algérien. Située au sud de la ville de Djanet, la zone est connue pour ses peintures rupestres.

Géographie

La Tadrart Rouge est le prolongement méridional du Tadrart Acacus libyen en Algérie et s'étend sur 15 à 30 km d’est en ouest et 150 km du nord au sud.

Bordé à l'est et à l'ouest par deux dépressions, le massif relie le Tassili n'Ajjer au nord-ouest au plateau du Djado nigérien au sud-est[1]. Culminant à 1 340 m d’altitude, le massif est façonné par une série d’oueds orientés d'ouest en est qui vont se perdre dans plusieurs champs de dunes : erg de Tin Merzouga, dunes d'Ouan Zaouten, dunes de Moul n'Aga. In Djaren est l'oued le plus important de la région[2]. L'érosion a formé un grand nombre d'arches naturelles, comme la cathédrale de Tamezguida, ainsi que des cirques, comme celui d'El Berdj, des gueltas et des canyons. Le massif est bien connu pour les coulées des dunes aux couleurs variant du rouge au jaune passant par le blanc.

Paléoclimatologie

De nos jours, la Tadrart Rouge est l’une des zones les plus arides du monde. Mais pendant la période subpluviale néolithique, la zone était pluvieuse et couverte de végétation de savane, ce qui la rendait propice à la vie humaine et animale[3].

Art rupestre

La Tadrart Rouge possède un art rupestre saharien couvrant une longue période chronologique allant du Néolithique à l'époque récente. Les parois rocheuses et les abris sous roche au fond des oueds sont parsemés de peintures et de gravures rupestres, documentant le changement climatique alors que la région a évolué d'une savane il y a 10 000 ans à un désert il y a 5 000 ans[4]. L'art rupestre a évolué au fil du temps, passant de représentations de la faune sauvage comme les éléphants, les rhinocéros, les girafes, les antilopes et les bovidés sauvages, aux animaux domestiques tels que les bovidés, les ovicapridés, les chevaux et les dromadaires[2].

Pour ses richesses archéologiques, mais aussi son intérêt biologique (faune et flore), géologique, paléontologique et esthétique, la Tadrart rouge, à travers le parc culturel du Tassili dont elle fait partie, est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1972, et comme réserve de l'Homme et de la biosphère en 1986[5].

Notes et références

  1. Malika Hachid, Le Tassili des Ajjers. Aux sources de l'Afrique, 50 siècles avant les pyramides, 1998, p.35 (ISBN 2-84272-052-0).
  2. a et b Léon Allard-Huard, Nil-Sahara. Dialogues rupestres. Dialogs of the rocks, pp. 219-224 (ISBN 2-9509834-0-5).
  3. S. Kröpelin, D. Verschuren, A. M. Lézine, H. Eggermont, C. Cocquyt, P. Francus, J.-P. Cazet, M. Fagot, B. Rumes, J. M. Russell, F. Darius, D. J. Conley, M. Schuster, H. von Suchodoletz et D. R. Engstrom, « Climate driven ecosystem succession in the Sahara: The past 6000 years », Science, vol. 320, no 5877,‎ , p. 765–768 (lire en ligne)
  4. (en) Sandra Olsen, chap. 5.2 « The Neolithic Subpluvial », dans Dionysius A. Agius, Emad Khalil, Eleanor Scerri et Alun Williams (éds.), Human Interaction with the Environment in the Red Sea: Selected Papers of Red Sea Project VI, BRILL, , 458 p. (lire en ligne), p. 90.
  5. « Tassili n'Ajjer », sur UNESCO (consulté le )

Voir aussi