Super-vilain

Un super-vilain (de l'anglais « supervillain »[1]), que l'on peut aussi désigner en français sous le terme de super-méchant[a] ou super-scélérat[a],[b], est un type de méchant de fiction que l'on retrouve principalement dans les bandes-dessinées américaines (comics) et certains films d'action ou de science-fiction.

L’antagoniste du super-vilain (ou de la « super-vilaine », en version féminine) est le super-héros (« super-héroïne » au féminin).

Le terme « super-vilain » est couramment employé pour désigner des personnages dotés de super-pouvoirs mais qui, à l'opposé des super-héros, utilisent leurs dons de manière égoïste pour commettre des crimes ou des actions néfastes. Néanmoins, le terme « super-vilain » s'est aussi étendu à tous les ennemis des super-héros, y compris ceux qui ne possèdent pas de pouvoirs surhumains.

Description

Dans les comics

En beaucoup de points, les super-vilains des comics les plus classiques sont semblables aux super-héros : ils possèdent comme eux des pouvoirs hors du commun, des costumes distinctifs, une double identité[c], etc. La seule différence majeure est, en général, que les super-vilains utilisent leurs pouvoirs pour faire le mal ou pour assouvir leur soif de pouvoir personnel.

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William Tung
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Figurine du Docteur Fatalis, l'ennemi juré des Quatre Fantastiques dans l'univers Marvel.
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Miguel Mendez from Malahide, Ireland
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Statue de cire du Joker, l'ennemi juré de Batman et un super-vilain classique de la bande dessinée américaine.

Dans les premiers archétypes, les super-vilains se servaient usuellement de leurs dons pour commettre des vols ou des crimes d'ampleur, voire pour conquérir le monde s'ils étaient ambitieux. Ils sont souvent égocentriques et n'ont en règle générale guère de respect pour la vie humaine d'autrui. Par la suite, de nouvelles motivations sont ajoutées : le super-vilain peut être animé par un désir de vengeance (envers un héros ou une autre personne qui lui a fait du mal ou qui l'a ridiculisée), et même parfois agir pour une noble cause, bien qu'il la serve mal (à l'image du mutant Magnéto et de ses positions dogmatiques).

Le cas le plus typique concernant l'origine des pouvoirs surhumains des super-vilains consiste, à l'image des super-héros, en un accident (chimique, nucléaire ou génétique, comme avec le cas du Joker qui chuta dans une cuve de produits chimiques), ce qui engendre souvent la folie du personnage, en même temps qu'il lui confère ses pouvoirs. Cependant, les auteurs ont parfois créé d'autres cas, comme des origines mutantes, extra-terrestres, surnaturelles, etc.

Souvent, les super-vilains (surtout les principaux ennemis) ont des pouvoirs et des origines qui reflètent celles des super-héros qu'ils affrontent. Par exemple, le savant fou Victor Von Fatalis (le Docteur Fatalis) est l'antithèse du scientifique Red Richards (Mr Fantastique).

Tout comme les super-héros, les super-vilains sont parfois membres de groupes de super-vilains, tels que les Sinister Six, le Suicide Squad, la Ligue de l'injustice (l'antithèse de la Justice League of America), la Confrérie des mutants, la Legion of Doom ou les Maîtres du mal, pour n'en citer que quelques-uns.

Au cinéma et à la télévision

Photographie des acteurs incarnant les super-vilains du film Batman (1966) et de la série télévisée Batman des années 1960, qui sont deux adaptation des aventures du héros de comics Batman.
De gauche à droite : le Pingouin, le Sphinx (ou l'Homme-mystère), Catwoman et le Joker.

Dans les films sur l'agent secret James Bond, son antagoniste le plus connu, l'archi-méchant Ernst Stavro Blofeld (qui apparaît fréquemment assis dans un fauteuil tout en caressant son chat, laissant souvent son visage invisible au spectateur lors de ses apparitions à l'écran) est devenu influent sur les références concernant les super-vilains dans le cinéma populaire.

Le personnage a notamment été parodié avec le méchant et son chat du chef du gang MAD dans la série animée Inspecteur Gadget, le personnage du Docteur Denfer (Dr. Evil) et de son chat Mr. Bigglesworth de la série de films Austin Powers, ou le personnage du Dr. Blowhole de la série télévisée d'animation Les Pingouins de Madagascar.

Dans la littérature

Dans le documentaire A Study in Sherlock, les écrivains Stephen Moffat et Mark Gatiss ont déclaré qu'ils considéraient le personnage du Professeur Moriarty comme un super-vilain parce que lui aussi possédait une intelligence similaire à une génie et des pouvoirs d'observation et de déduction, le plaçant au-dessus des gens ordinaires au point où lui seul peut représenter une menace crédible pour le héros Sherlock Holmes.

Classement

À l'été 2009, le site web spécialisé IGN a réalisé un classement des 100 meilleurs Vilains (Méchants) des comics, sur une période de 75 années. Voici les 20 premiers et, en dessous, quelques autres notables de la liste[2] :

Rang Nom du Vilain Maison d'édition
1 Le Joker DC Comics
2 Magnéto Marvel Comics
3 Le Docteur Fatalis Marvel Comics
4 Lex Luthor DC Comics
5 Galactus Marvel Comics
6 Darkseid DC Comics
7 Ra's al Ghul DC Comics
8 Loki Marvel Comics
9 Dark Phoenix Marvel Comics
10 Wilson Fisk Marvel Comics
Rang Nom du Vilain Maison d'édition
11 Catwoman DC Comics
12 Double-Face DC Comics
13 Norman Osborn Marvel Comics
14 Crâne rouge Marvel Comics
15 Sinestro DC Comics
16 Black Adam DC Comics
17 Brainiac DC Comics
18 Mystique Marvel Comics
19 Le Fléau Marvel Comics
20 Bullseye Marvel Comics

Venom (22), Ultron (23), Apocalypse (24), Bizarro (25), Captain Cold (27), Docteur Octopus (28), Général Zod (30), Shredder (39), Baron Zemo (40), Mongul (41), Thanos (47), L'Épouvantail (58), Riddler (59), Kang le Conquérant (65), Herr Starr (66), Mr. Freeze (67), William Stryker (70), Le Mandarin (81), Docteur Light (84), Mystério (85), Le Gouverneur (The Walking Dead) (86), Hunter Rose (88), Carnage (90), Omni-Man (93); Annihilus (94), Omega Red (95), Violator (97), Mastermind (98), Fin Fang Foom (99), MODOK (100).

Notes et références

Notes

  1. a et b Traduction exacte de l’anglais villain, cf. Le Grand Robert et Collins.
  2. Le terme anglophone « supervillain » peut en effet se traduire en français par « super-scélérat », voire « super-méchant », mais le terme franglais — où l'on remplace l'anglais « villain » par le mot français « vilain », qui a un tout autre sens — semble plus courant.
  3. Cette double identité suppose une identité secrète « civile », cachée au public et une identité « publique », connue de tous ; bien que, sur ce point, cette identité secrète soit souvent révélée aux autorités à la suite de l'arrestation des vilains.

Références

  1. « Les 5 plus vilains des super-méchants », Maxime Pargaud, Le Figaro.fr, 24 avril 2013.
  2. (en) « IGN top-100-villains », ign.com Top 100 comic book villain (consulté le 1er septembre 2017).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Stanford W. Carpenter, « Superheroes Need Superior Villains », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 89-93.
  • (en) Peter Coogan (préf. Dennis O'Neil), Superhero : The Secret Origin of a Genre, Austin (Texas), MonkeyBrain Books, , VII-290 p. (ISBN 978-1-932265-18-7), chap. 4 (« The Supervillain »), p. 61-115.
  • (en) Chris Deis, « The Subjective Politics of the Supervillain », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 95-99.
  • (en) Ben Dyer (dir.), Supervillains and Philosophy, Open Court Publishing Co, coll. « Popular Culture and Philosophy », , 288 p. (ISBN 978-0-8126-9669-1).
  • (en) Lois H. Gresh et Robert Weinberg, The Science of Supervillains, Hoboken (New Jersey), John Wiley & Sons, , XI-212 p. (ISBN 0-471-48205-6).
  • (en) Paul Levitz, « Why Supervillains ? », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 79-81.
  • (en) Gina Misiroglu (éd.) et Michael Eury (éd.), The Supervillain Book : The Evil Side of Comics and Hollywood, Visible Ink Press, , 464 p. (ISBN 978-1-57859-178-7, présentation en ligne).
  • Alex Nikolavitch, Mythe & super-héros, Lyon, Les Moutons électriques, coll. « Bibliothèque des miroirs », , 194 p. (ISBN 978-2-36183-045-8).
  • (en) Robert Moses Peaslee (dir.) et Robert G. Weiner (dir.) (préf. Stephen Graham Jones), The Supervillain Reader, Jackson (Mississippi), University Press of Mississippi, , 432 p. (ISBN 978-1-4968-2646-6 et 978-1-4968-2647-3).
  • Philippe Peter, « Super-vilains : le mal à l'état pur », DBD n°88,‎ .
  • (en) Nickie D. Phillips et Staci Strobl, Comic Book Crime : Truth, Justice, and the American Way, New York / Londres, New York University Press, coll. « Alternative Criminology Series », , VIII-289 p. (ISBN 978-0-8147-6787-0 et 978-0-8147-6788-7).
  • (es) Francisco Rodríguez Luque, « El perfil psicológico de los grandes villanos del cómic de superhéroes », Boletín Millares Carlo, no 12,‎ , p. 86-104 (ISSN 0211-2140, lire en ligne).
  • (en) Robin S. Rosenberg, « Sorting Out Villainy : A Typology of Villains and Their Effects on Superheroes », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 107-111.
  • (en) Andrew Smith, « Supervillains Who Need Superheroes (Are the Luckiest Villains in the World) », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 101-105.
  • (en) Frank Verano, « Superheroes Need Supervillains », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 83-87.

Source radiophonique

Articles connexes