Strengite
Strengite Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1] | |
![]() Crédit image: Leon Hupperichs licence CC BY-SA 3.0 🛈 Boules de cristal roses de strengite. Mine de Leveäniemi, Svappavaara, district de Kiruna, Suède. Largeur de champ : 10 mm. | |
Général | |
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Symbole IMA | Stg[2] |
Classe de Strunz | 8.CD.10
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Classe de Dana | 40.4.1.2
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Formule chimique | FePO4 · 2H2O |
Identification | |
Masse formulaire | 186,85 uma |
Couleur | violet, violet, rose, rouge fleur de pêcher, carmin, blanc verdâtre, incolore ; incolore à rose pâle en lumière transmise. Généralement rose clair. |
Système cristallin | orthorhombique |
Classe cristalline et groupe d'espace | mmm (2/m 2/m 2/m) - dipyramidale Pbca |
Clivage | distinct/bon sur {010}, médiocre sur {001} |
Cassure | très fragile produisant de petits fragments conchoïdaux |
Habitus | botryoïdal - formes arrondies en forme de grappe de raisin (comme la malachite).
radial - les cristaux rayonnent à partir d'un centre sans produire de formes stellaires (comme la stibine) sphérique - agrégats sphériques et arrondis. |
Jumelage | rarement sur {201} |
Échelle de Mohs | 3,5 |
Trait | blanc |
Éclat | vitreux, subvitreux, gras |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,697 - 1,708, nβ = 1,708 - 1,719, nγ = 1,741 - 1,745 |
Biréfringence | δ = 0,044 – biaxe (+) |
Angle 2V | 72° à 88° (calculé) |
Dispersion optique | relativement forte, r < v |
Transparence | oui, translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,84 g/cm3 (mesurée), 2,84 g/cm3 (calculée) |
Solubilité | dans HCl mais pas dans HNO3 |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
La strengite est un minéral, phosphate hydraté, se présentant avec de nombreuses couleurs et habitus. De formule chimique Fe3+(PO4) · 2H2O (ou FePO4· 2H2O), elle fait partie du groupe de la variscite[3]. Décrite en 1867[4], elle a été nommée d'après Johann August Streng (1830-1897) en 1877[5], minéralogiste allemand de l'Université de Giessen, qui a été l'assistant de Robert Bunsen à l'Université de Heidelberg, et innovateur dans le domaine des nouvelles méthodes de titrage chimique[6]. L'IMA a confirmé le statut d'espèce minérale de la strengite après 1959 et lui a attribué le symbole Stg.
Elle a pour synonymes barrandite et globosite.
Formation et environnement
C'est un minéral secondaire formé dans des conditions de surface ou proches de la surface par l'altération de phosphates ferreux (modes paragénétiques 47a et 47c), tels que la triphylite dans la pegmatite ou la dufrénite. Il peut aussi apparaître dans des gisements de minerai de limonite et des chapeaux de fer, des minerais de fer magnétite (mode 21), une minéralisation tardive dans des pegmatites granitiques, ou plus rarement comme minéral de grotte par hydratation, et altération aqueuse du sous-sol à faible température (mode 22).
Une grande variété de processus de surface ont accompagné l'établissement d'environnements continentaux subaériens et marins peu profonds, après la grande Oxydation, il y a 2,4 milliards d'années, entraînant la formation de plus de 1 100 espèces minérales. Les marges continentales et les environnements lacustres ont connu d'importantes précipitations chimiques.
Chimie et morphologie
Composition[7] | |
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Fer | 29,89 % |
Phosphore | 16,58 % |
Hydrogène | 2,16 % |
Oxygène | 51,38 % |
La strengite est un dimorphe de phosphosidérite[8] et forme une série chimique avec la variscite, et aussi la scorodite dont elle est l'analogue phosphate. La strengite aluminienne est une variété contenant de l'Al en substitution du Fe(III).
De structure orthorhombique et de classe cristalline mmm[9], les cristaux peuvent être dominés par {111}, en forme de lattes le long de [001], ou allongés, prismatiques robustes le long de [100] ou [010], jusqu'à 5 cm, avec de nombreuses formes. Ils peuvent prendre la forme de lattes, présenter des habitus fibreux radiaux, d'agrégats et de croûtes botyroïdaux ou sphériques[7].
Gisements
La localité type de la strengite est la mine de fer Eleonore sur le territoire de la commune de Gießen, près de Waldgirmes en Allemagne[6]. Elle y est observée dans le minerai de fer contenant du phosphate dont elle est une altération et s'y trouve associée à la béraunite, la hureaulite, la dufrénite, la bermanite, la stewartite, la cacoxénite, la rockbridgéite, la vivianite, l'apatite, la leucophosphite et la phosphosidérite[3].
La base de données minéralogiques Mindat.org recense près de 300 gisements dans le monde, principalement en Europe (134 sites). En France, on en trouve 15, comme la mine de l'Éperon-Ouest, à Échassières, près de Vichy dans l'Allier ou la grotte Julio à Saint-Vincent-d'Olargues près de Béziers dans l'Hérault[6].
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Notes et références
- ↑ La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- ↑ (en) Laurence N. Warr, « IMA–CNMNC approved mineral symbols », Mineralogical Magazine, vol. 85, no 3, , p. 291-320 (DOI 10.1180/mgm.2021.43
).
- (en) « Strengite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
- ↑ (de) Zepharovich, « Barrandite », Konigliche Akademie der Wissenschaften, Vienne, Sitzber, vol. 56, , p. 20
- ↑ (de) August Nies, « Strengit », dans G. Leonhard, H. B. Geinitz, Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paleontologie, Heidelberg, Stuttgart, (lire en ligne), p. 8-16
- (en) « Strengite », sur Mindat.org (consulté le )
- (en) « Strengite Mineral Data », sur webmineral.com (consulté le )
- ↑ En minéralogie, les dimorphes partagent la même formule chimique mais diffèrent sur la structure cristalline et sur les caractéristiques qui en découlent.
- ↑ (de) « Strengit », dans Atlas Der Krystallformen, vol. 8 - Safflorit-Topas, Heidelberg, Carl Winters Universitätsbuchhandlung, , p. 89
Bibliographie
- (en) J. Theo Kloprogge et Barry J. Wood, « X-ray Photoelectron Spectroscopic and Raman microscopic investigation of the variscite group minerals: Variscite, strengite, scorodite and mansfieldite », Spectrochimica Acta Part A: Molecular and Biomolecular Spectroscopy, vol. 185, , p. 163–172 (ISSN 1386-1425, DOI 10.1016/j.saa.2017.05.042, lire en ligne, consulté le )
- (en) K. Taxer et H. Bartl, « On the dimorphy between the variscite and clinovariscite group: refined finestructural relationship of strengite and clinostrengite, Fe(PO4) . 2H2O », Crystal Research and Technology, vol. 39, no 12, , p. 1080–1088 (ISSN 0232-1300 et 1521-4079, DOI 10.1002/crat.200410293, lire en ligne, consulté le )