Siège de Paris (1429)
Date | - |
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Lieu | Paris |
Issue | Échec français |
Royaume de France | Royaume d'Angleterre État bourguignon |
Charles VII de France Jeanne d'Arc Jean II d'Alençon Jean de Brosse Gilles de Rais |
Jean de Villiers Simon Morhier |
10,000 hommes | 3,000 hommes |
500 morts 1,000 blessés |
Batailles
- Chronologie de la guerre de Cent Ans
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- Male Jornade (1450)
- Bordeaux (1451-52)
- Martignas (1453)
- Castillon (1453)
- Bordeaux (1453)
Coordonnées | 48° 51′ 24″ nord, 2° 21′ 07″ est | |
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Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈 |
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Eric Gaba, Wikimedia Commons user Sting licence CC BY-SA 3.0 🛈 |
Le siège de Paris est entrepris en 1429 par les troupes françaises du roi Charles VII, sous l'impulsion notable de Jeanne d'Arc, en vue de prendre la cité tenue par les alliés anglo-bourguignons. Les troupes royales ne parviennent pas à entrer dans Paris, défendue par le gouverneur Jean de Villiers de L'Isle-Adam et le prévôt Simon Morhier.
Préambule
Après la prise de Paris par Henri V d'Angleterre en 1420, l'administration anglaise se montre favorable aux bourgeois de Paris, en confirmant leurs anciens privilèges et en accordant même de nouveaux.
Les Parisiens ont accepté les Anglais surtout par haine de Charles VII et du parti Armagnac qu'ils estiment menacer les nombreuses libertés obtenues par la ville de siècles en siècles.
Après la bataille de Montépilloy, le , Jeanne d'Arc et le duc Jean II d'Alençon prennent Saint-Denis, ville située au nord de Paris.
Le , Charles VII signe la trêve de Compiègne qui excepte de l'armistice Saint-Denis, déjà pris, Saint-Cloud, Vincennes, Charenton et Paris[1]. Visiblement convaincu par son entourage de traiter avec les Bourguignons, le roi traîne des pieds et ne répond d'abord pas aux appels répétés de Jeanne et des capitaines de venir en personne. Avec réticence, il finit par quitter Compiègne[2].
Le siège
Le , Jeanne d'Arc accompagnée des ducs d'Alençon et de Bourbon, des comtes de Vendôme et de Laval, de Gilles de Rais, Lahire et de leurs troupes, loge dans le village de la Chapelle. Après avoir effectué pendant plusieurs jours des reconnaissances et des escarmouches sur diverses portes de Paris, la Pucelle prie dans la chapelle Sainte-Geneviève.
Après une nuit de repos au château de Monceau, au petit matin du jeudi , Jeanne d'Arc, le duc d'Alençon ainsi que les maréchaux Gilles de Rais et Jean de Brosse de Boussac partent du village de La Chapelle pour donner l'assaut à la porte Saint-Honoré. Jeanne d'Arc fait installer des couleuvrines sur la butte Saint-Roch pour soutenir l'attaque[3],[4]. Tentant de franchir le fossé en eau devant la porte[n 1], Jeanne d'Arc est blessée d'un carreau d'arbalète à la cuisse[6].
La nuit tombant, Jeanne est ramenée à son logis de La Chapelle. Bien qu'elle ait souhaité reprendre l'attaque de Paris, le roi donne ordre de se replier sur l’abbaye de Saint-Denis, n'ayant laissé leur chance à Jeanne et aux capitaines qu'une seule journée pour prendre la ville. Dans la nuit, le roi fait également détruire un pont que d'Alençon avait fait construire pour attaquer les remparts en un autre point, montrant à tous qu'il ne voulait plus attaquer Paris d'aucune manière[7].
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Crédit image:Georg Braun; Frans Hogenberg ; Mbztlicence CC BY-SA 4.0 🛈
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Jeanne d'Arc cassant son épée en réprimandant des filles à soldats lors du siège de Paris. Toile de Joseph Van Lerius, vers 1860.
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Crédit image:licence CC BY-SA 4.0 🛈Plaque commémorative sise rue Saint-Honoré au niveau des n°161-163.
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Crédit image:licence CC BY-SA 4.0 🛈
Bilan
La ville n'étant défendue que par 2 000 Anglais environ[8] mais Charles VII était alors en négociations avec les Bourguignons pour les détacher de l'alliance anglaise et ne voulait rien faire qui puisse porter ombrage à ses interlocuteurs. L'impression de beaucoup, y compris les chroniqueurs du temps, est que le roi n'a jamais réellement souhaité le succès de cette entreprise et a trouvé le premier prétexte pour lever le siège[9].
L'année suivante, en 1430, un complot découvert par les Anglais échoue et fait périr six Parisiens sur l'échafaud[8], ce qui prouve l'existence d'un parti pro-français dans cette ville.
Notes et références
Notes
- Il s'agit d'un fossé à sec de près de trois mètres de profondeur par endroits, qui renforce le grand fossé rempli d'eau protégeant l'enceinte de Charles V[5].
Références
- Lefèvre-Pontalis 1885, p. 5-15.
- Chronique de Perceval de Cagny, ch. 15, "Comment le duc de Bethford habandonna Paris."
- Paris, le guide vert, Éditions Michelin, (ISBN 2-06-700352-6)
- « Histoire de Paris depuis le temps des Gaulois jusqu'à nos jours », sur inlibroveritas.net (consulté le ).
- Couget 1925, p. 22.
- Jean Chartier, Chronique de Charles VII, roi de France, édition établie par Auguste Vallet de Viriville, tome I, p. 109, Paris, Pierre Jannet, 1858. Une plaque se trouve au mitoyen des nos 161 et 163 de la rue Saint-Honoré, due au sculpteur Maxime Real del Sarte ; une seconde plaque identique se trouve dans la cour du no 15 de la rue de Richelieu, à l'emplacement où Jeanne fut blessée
- Chronique de Perceval de Cagny, ch. 17 "Comme la Pucelle donna l'assaut à la ville de Paris"
- Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle volume 12
- Chronique de Perceval de Cagny, ch. 18, "Comme le Roy partit de Saint Denys"
Sources primaires
- Colette Beaune ( éd.), Journal d'un bourgeois de Paris, Paris, Librairie générale française, coll. « Lettres gothiques » (no 4522), , 539 p. (ISBN 2-253-05137-3, présentation en ligne).
- Auguste Longnon ( éd.), Paris pendant la domination anglaise (1420-1436) : documents extraits des registres de la Chancellerie de France, Paris, Honoré Champion, , XXIII-374 p., in-8o (lire en ligne).
Bibliographie
- Gaston du Fresne de Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. II : Le roi de Bourges, 1422-1435, Paris, Librairie de la société bibliographique, , 667 p. (lire en ligne).
- Germain Lefèvre-Pontalis, « Un détail du siège de Paris par Jeanne d'Arc », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris, Librairie d'Alphonse Picard, t. XLVI, , p. 5-15 (lire en ligne).
- Henri Couget (chanoine), Jeanne d'Arc devant Paris, Paris, Éditions Spes, , 182 p., in-8o (lire en ligne).
- Guy Llewelyn Thompson, « Le régime anglo-bourguignon à Paris : facteurs idéologiques », dans La « France anglaise » au Moyen Âge : actes du 111e Congrès national des sociétés savantes, Poitiers, 1986, Section d'histoire médiévale et de philologie, Paris, Éditions du CTHS, , 586 p. (ISBN 2-7355-0136-1), p. 53-60.
- (en) Guy Llewelyn Thompson, Paris and its People under English Rule : the Anglo-Burgundian Regime, 1420-1436, Oxford, Clarendon Press, coll. « Oxford Historical Monographs », , 296 p. (ISBN 978-0-19-822159-3, présentation en ligne).
- Anne Grondeux, « La présence anglaise en France : les Anglais dans la vallée de la Seine sous la régence du duc de Bedford (1422-1435) », Journal des savants, Paris, de Boccard, , p. 89-109 (ISSN 0021-8103, lire en ligne).
- Jean Favier, « Occupation ou connivence ? Les Anglais à Paris (1420-1436) », dans Jacques Paviot et Jacques Verger (dir.), Guerre, pouvoir et noblesse au Moyen Âge. Mélanges en l'honneur de Philippe Contamine, Paris, Presses de l'université de Paris-Sorbonne (PUPS), coll. « Cultures et civilisations médiévales » (no 22), (ISBN 2-84050-179-1), p. 239-260.
- Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d'Arc. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1214 p. (ISBN 978-2-221-10929-8), « PARIS (ÎLE-DE-FRANCE) », p. 902-904.
- Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc en son siècle, Paris, Fayard, , 317 p. (ISBN 978-2-213-67205-2, présentation en ligne).