Rue de la Joaillerie
![]() Anc. 4e/7e arrt Rue de la Joaillerie
(disparue au XIXe siècle) ![]() ![]() ![]() ![]() | |
![]() la place du Châtelet en 1852 avec la rue de la Joaillerie en arrière-plan. | |
Situation | |
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Arrondissement | Anc. 4e/Anc. 7e |
La rue de la Joaillerie est une ancienne voie de Paris qui était située dans les anciens 4e et 7e arrondissements. Elle disparaît en grande partie lors de la création de la place du Châtelet au début du XIXe siècle et intégralement lors du percement du boulevard de Sébastopol et de l'avenue Victoria.
Situation
Au moment de sa disparition, la rue ne faisait que 15 m de long et ne possédait aucun numéro. Elle commençait à la place du Châtelet et à la rue de la Vieille-Place-aux-Veaux (no 1) et se terminait à la rue Saint-Jacques-la-Boucherie (no 7). Elle marquait la limite entre l'ancien 4e arrondissement (côté gauche) et l'ancien 7e arrondissement[1].

Origine du nom
Elle doit son nom à la présence de joailliers[1].
Historique

Selon Henri Sauval, la rue était nommée en 1300 rue du Chevet-Saint-Leufroi, en raison de sa position à l'arrière de l'église Saint-Leufroi. La rue reliait alors les bords de Seine à la rue de la Triperie où se trouvait un four dit d'Enfer et ou du Métier[1].
Ce dernier est détruit sous le règne de Charles V, par Hugues Aubriot, prévôt de Paris. Cette démolition permet de prolonger la voie au nord jusqu'à la rue Saint-Jacques-la-Boucherie, offrant ainsi un nouvel accès au pont au Change. La voie est alors nommée rue du Pont-au-Change[1].
En 1621, le pont au Change est détruit par un incendie et les orfèvres et joailliers qui s'y trouvaient viennent s'installer dans la rue qui prend le nom de la rue de la Joaillerie[1].
Au début du XIXe siècle, le Grand Châtelet est détruit et la place du Châtelet est aménagée à son emplacement. Sur le plan cadastral, dit de Vasserot, établi entre 1810 et 1836, la limite est de la nouvelle place du Châtelet correspond à la partie est de la rue de la Joaillerie[2]. La place est ensuite élargie à l'est, entrainant la disparition complète de la partie sud de la place. Seule une petite partie de la rue de la Joaillerie est maintenue au nord[1]. La partie subsistante est également élargie et se trouve désormais dans la continuité de la rue de la Savonnerie[2].
En 1854, un décret déclare d'utilité publique la prolongation d'un boulevard (actuelle avenue Victoria) entre les places de l'Hôtel-de-Ville et du Châtelet et la suppression de la rue de la Joaillerie[3].
- « Napoléon, etc.,
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur,
Vu le plan des alignements proposés pour régulariser et compléter les abords des places du Châtelet et de l'Hôtel de Ville, à Paris, le dit plan apportant une légère modification à celui approuvé par notre décret du , pour divers affluents de la rue de Rivoli ;
Les délibérations de la Commission municipale en date des et , tendant à faire déclarer ce projet d'utilité publique;
Les pièces de l'enquête;
L'avis du préfet de la Seine ;
Les lois des , et l'ordonnance réglementaire du ; La section de l'intérieur de notre Conseil d'État entendue, avons décrété et décrétons ce qui suit :
- Article premier. — Sont déclarés d'utilité publique;
- La prolongation d'un boulevard (actuelle avenue Victoria) entre les places de l'Hôtel de Ville et du Châtelet ;
- Le prolongement de la rue de la Tacherie jusqu'au quai Le Pelletier ;
- L'élargissement de la rue de la Poterie :
- La suppression des rues de la Tannerie, de la Vannerie, des Teinturiers, de la Vieille-Place-aux-Veaux, de la Vieille-Tannerie, de la Vieille-Tannerie, Saint-Jérôme, de la Tuerie et de la Joaillerie.
- Article 2. — Les alignements sont déterminés conformément au tracé, lequel tracé fixe à trente mètres la largeur du boulevard entre les places de l'Hôtel de Ville et du Châtelet, à, vingt mètres la largeur de la rue de la Poterie, au prolongement de la rue de la Tacherie jusqu'au quai Le Pelletier, la largeur de la portion de la rue déjà existante, et réduit de neuf à cinq mètres le pan coupé à l'angle des rues de Rivoli et de la Coutellerie.
- Article 3. — En conséquence, le préfet de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, est autorisé à acquérir soit à l'amiable, soit, s'il y a lieu, par voie d'expropriation, conformément à la loi du , les immeubles ou portions d'immeubles teintés en jaune sur le plan.
- Article 4. — Notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait à Biarritz, le . »
Notes et références
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, (lire en ligne), p. 350.
- « Plateforme de webmapping ALPAGE », sur Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE) (consulté le ).
- ↑ Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 29 juillet 1854 », p. 283-284.