Pour les funérailles d'un soldat

Pour les funérailles d’un soldat
LB 26
Image illustrative de l’article Pour les funérailles d'un soldat

Page de titre de la partition (éd. Ricordi, 1918).

Musique Lili Boulanger
Texte Alfred de Musset
Langue originale Français
Effectif Baryton, chœur mixte et orchestre ou piano
Durée approximative 8 min 30 s
Dates de composition 1912
Dédicataire Georges Caussade
Publication 1919
Ricordi
Création
Interprètes
  • avec piano : Alexis Ghasne (baryton), Chorale des auditions modernes et Cercle choral parisien, Maxime Thomas (dir.), Lili Boulanger (piano)
  • avec orchestre : Alexis Ghasne (baryton), Concerts Colonne-Lamoureux, Gabriel Pierné (dir.)

Pour les funérailles d’un soldat est une œuvre de Lili Boulanger pour baryton, chœur mixte et piano ou orchestre composée en 1912.

Composition et création

Pour les funérailles d'un soldat, à l'incipit « Qu'on voile les tambours, que le prêtre s'avance », est un chœur à 4 voix mixtes (SATB), baryton solo et piano composé du au sur un poème d'Alfred de Musset[1]. La partition est orchestrée par Lili Boulanger le [1].

La pièce est dédiée à Georges Caussade, « en profonde reconnaissance, en sincère attachement »[2].

L'œuvre est donnée en première audition le à Paris, salle du Conservatoire, au Salon des musiciens français, par Alexis Ghasne (baryton), la Chorale des auditions modernes et le Cercle choral parisien, sous la direction de Maxime Thomas, avec Lili Boulanger au piano[3]. Avec orchestre, Pour les funérailles d'un soldat est créé le à Paris, salle Gaveau, par Alexis Ghasne et l'Orchestre des Concerts Colonne-Lamoureux, sous la direction de Gabriel Pierné[3],[4].

Texte

Le texte reprend deux passages dits par le chœur au quatrième acte de la pièce La Coupe et les Lèvres d'Alfred de Musset :

Qu’on voile les tambours, que le prêtre s’avance.
A genoux, compagnons, tête nue et silence.
Qu’on dise devant nous la prière des morts.
Nous voulons au tombeau porter le capitaine.
Il est mort en soldat, sur la terre chrétienne.
L’âme appartient à Dieu ; l’armée aura le corps.

Si ces rideaux de pourpre et ces ardents nuages,
Que chasse dans l’éther le souffle des orages,
Sont des guerriers couchés dans leurs armures d’or,
Penche-toi, noble cœur, sur ces vertes collines,
Et vois tes compagnons briser leurs javelines
Sur cette froide terre, où ton corps est resté !

Édition

La partition est publiée par Ricordi[5].

Le contrat d'édition a été signé par Lili Boulanger le , la date de première publication de la partition d'orchestre, avec paroles françaises, étant le (le copyright a été attribué le ). La partition chœur et piano (Ricordi, 1918 et 1919) porte le cotage R. 111, ainsi que la version anglaise (Frederick H. Martens, For a Soldier Burial) ; les parties vocales (Ricordi, 1914) le cotage R. 34[5].

La partition est aussi publiée par Schirmer (New York) en 1981, avec une traduction anglaise de Jane May (Memorial for a Soldier)[3].

Instrumentation

L'instrumentation de la version orchestrale requiert[3] :

Instrumentation de Pour les funérailles d'un soldat
Bois
2 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, clarinette basse, 2 bassons, sarrusophone
Cuivres
4 cors, 2 trompettes, 2 cornets, 3 trombones, tuba
Percussions
timbales, cloche, cymbales, tambours, tam-tam
Claviers / cordes pincées
2 harpes
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses

Commentaires

Pour les funérailles d'un soldat est d'une durée moyenne d'exécution de huit minutes trente environ[3].

Avec cette œuvre, et son autre chœur Renouveau, Lili Boulanger a obtenu le le prix Lepaulle de l'Institut de France[3].

Pour Mireille Gaudin, « dans le contexte de rituel funéraire, la jeune compositrice manifeste une incroyable prescience de la misère humaine. La 1re et la 3e parties avec cuivres, vents et percussions et les lamentations du chœur sont bouleversantes, l'épisode central, poignant, est confié au baryton solo[6] ».

Pour Roman Hinke, Pour les funérailles d'un soldat, « avec son caractère de marche funèbre et ses sombres sonorités sur l'hymne médiéval du Dies irae, permet de mesurer la grande sensibilité de Boulanger pour les développements dramatiques, tout en témoignant de sa vision du monde humaine et profondément pacifique[7] ».

La couverture de la partition d'orchestre (éditions Ricordi) a été illustrée par Jacques Debat-Ponsan, pensionnaire à la villa Médicis en même temps que Lili Boulanger[3].

Discographie

Notes et références

  1. a et b Laederich 2007, p. 371.
  2. Laederich 2007, p. 372.
  3. a b c d e f et g Laederich 2007, p. 373.
  4. Halbreich 1998, p. 6.
  5. a et b Laederich 2007, p. 372-373.
  6. Gaudin 2007, p. 51-52.
  7. Hinke 2018, p. 9.
  8. Charlotte Saulneron, « Œuvres chorales de Lili Boulanger, la grande oubliée », sur ResMusica,

Bibliographie

  • Mireille Gaudin, « Lili Boulanger », dans Association Femmes et Musique, Compositrices françaises au XXe siècle, Sampzon, Delatour, (ISBN 2-7521-0043-4), p. 51-55.
  • (fr + en) Harry Halbreich, « L'esprit souffle où il veut », p. 6-9, Timpani (1C1046), 1998 .
  • (de + en + fr) Roman Hinke (trad. Sylvie Coquillat), « Avant-propos », p. 8-9, Carus (83.489), 2018 .
  • Alexandra Laederich, « Catalogues de l'œuvre de Nadia Boulanger et de l'œuvre de Lili Boulanger », dans Alexandra Laederich (dir.), Nadia Boulanger et Lili Boulanger : témoignages et études, Symétrie, coll. « Perpetuum mobile », , 533 p. (ISBN 978-2-914373-29-6), p. 309-402.

Liens externes