La loi du zéro-un de Borel a été publiée en 1909 dans l'article « Les probabilités dénombrables et leurs applications arithmétiques »[1], par Émile Borel, en vue de la démonstration du théorème des nombres normaux, et en vue d'applications aux propriétés des fractions continues. Un peu plus tard, Cantelli aurait remarqué et utilisé le fait que, pour l'un des deux sens[Quoi ?], l'hypothèse d'indépendance est superflue, ce qui conduit au lemme de Borel-Cantelli, d'un usage courant en probabilités : un exemple phare est sûrement la démonstration, par Kolmogorov, de la loi forte des grands nombres.
Énoncé
Dans un espace probabilisé
considérons une suite
d'éléments de
(ou "événements"). La loi du zéro-un de Borel stipule que :
Loi du zéro-un de Borel — Si les événements

sont
indépendants, alors

vaut 0 ou 1 suivant que la série de terme général

est convergente ou divergente.
Démonstration
- Si la série de terme général
est convergente, alors, en vertu du lemme de Borel-Cantelli, on a 
C'est dans ce sens que l'hypothèse d'indépendance est superflue.
- Supposons que la série de terme général
est divergente, et montrons que
ou, de manière équivalente, montrons que
On rappelle que
d'après les lois de De Morgan. Plus précisément,
où
est une suite croissante d'événements. Ainsi
On conclut en montrant que
. Posons
En vertu de l'indépendance des
En vertu de la décroissance en
de
Or on a :
par convexité de l'exponentielle puis divergence de la série de terme général
ce qui achève la démonstration.
Limite supérieure d'ensembles
En d'autres termes, on peut dire que
si et seulement si l'ensemble
est infini, ou bien non borné. Une formulation équivalente est la suivante : pour tout
, on peut trouver
tel que
. Cette dernière formulation fournit une écriture commode de la limite supérieure d'ensembles à l'aide d'opérations élémentaires sur les ensembles :
Sous l'influence de la terminologie anglo-saxonne, on dira aussi parfois que
si et seulement si
"infiniment souvent" ou bien "infinitely often", d'où la notation rencontrée dans certains ouvrages :
La définition "
si et seulement si
appartient à une infinité de
" peut induire en erreur : si, par exemple, toutes les parties
sont égales, il se peut que
appartienne à
pour une infinité d'indices
, et il se peut donc que
appartienne à
sans pour autant qu'
appartienne à une infinité de
(puisqu'il n'existe, au fond, qu'un seul
).
Notes et références
Voir aussi