Limite de Burke–Schumann
En combustion, la limite de Burke–Schumann est la limite correspondante à une chimie infiniment rapide (nombre de Damköhler tendant vers l'infini). Elle est ainsi nommée d'après S. P. Burke et T. E .W. Schumann[1] en raison de leurs travaux pionniers sur la flamme de Burke-Schumann. La conséquence d'une chimie infiniment rapide est la non-coexistence simultanée du combustible et de l'oxydant, sauf dans couche de réaction infiniment mince[2],[3]. La structure interne de la couche de réaction est décrite par l'équation de Liñán.
Description de la limite
Dans une flammen non prémélangée où le combustible et le comburant sont initialement séparés, le mélange des deux se produit à l'échelle de temps du fluide dictée par les termes de convection/diffusion (l'importance relative entre convection et diffusion dépend du nombre de Reynolds)[4]. De même, une réaction chimique possède un temps caractéristique pour être effective. Pour la chimie irréversible en une étape décrite par la loi d'Arrhenius, ce temps chimique est donné par :
où B est le facteur pré-exponentiel, E est l'énergie d'activation, R est la constante universelle des gaz parfaits et T est la température.
Si on définit la valeur de appropriée pour une configuration d'écoulement donnée le nombre de Damköhler est alors :
En raison de la grande énergie d'activation dans la flamme le nombre de Damköhler à la température des gaz non brûlés est car dans ce cas . D'autre part, le temps chimique le plus faible est recontré au niveau de la flamme avec une température des gaz brûlés qui conduit à . Quel que soit le nombre de Reynolds, la limite garantit que la réaction chimique est dominante.
Une équation de conservation typique pour le scalaire (concentration d'espèces ou énergie) prend la forme suivante :
où est l'opérateur convectif-diffusif et et sont les fractions massiques du combustible et du comburant, respectivement. Pour que l'expression garde une valeur finie la limite implique :
Le carburant et l'oxydant ne peuvent pas coexister. Du côté carburant et du côté oxydant . Le carburant et l'oxygène ne peuvent coexister (avec de très petites concentrations) que dans une fine couche de réaction où : la durée caractéristique du transport par diffusion y est comparable à celle de la réaction. Sa structure est décrite par l'équation de Liñán.
Voir aussi
Références
- ↑ (en) S. P. Burke et T. E. W. Schumann, « Diffusion flames », Industrial & Engineering Chemistry Research, vol. 20, no 10, , p. 998–1004 (DOI 10.1021/ie50226a005)
- ↑ (en) F. A. Williams, Combustion Theory, CRC Press, (ISBN 9780429494055)
- ↑ (en) A. Liñán et F. A. Williams, Fundamental Aspects of Combustion, Oxford University Press, (ISBN 9780195076264)
- ↑ (en) A. Liñán, « Diffusion-controlled combustion », dans Mechanics for a New Millennium, Springer, , 487–502 p. (ISBN 978-0-7923-7156-4, DOI 10.1007/0-306-46956-1_31, lire en ligne)