L'Entreprenant (ballon)

L'Entreprenant
Image illustrative de l’article L'Entreprenant (ballon)

Transport de L'Entreprenant par la Compagnie d'aérostiers, pour la bataille de Fleurus.

Fonction Observation militaire en ballon
Équipage 2
Premier vol 29 mars 1794 (domaine de Meudon)
Mise en service 2 juin 1794 (Maubeuge)
Structure
Type Ballon à gaz
Architecture Souple
Enveloppes
Enveloppe externe Taffetas de soie recouvert d'un vernis caoutchouc
Gaz aérostatique Hydrogène (H2)
Volume total de gaz porteur 523 m3
Motorisation
Dimensions
Diamètre 10 m
Performances
Altitude de croisière 500 m

L'Entreprenant est un ballon à gaz français construit en 1794 par Nicolas-Jacques Conté et Jean-Marie-Joseph Coutelle pour l'observation militaire, à la demande du Comité de salut public. Il s'est illustré lors de la bataille de Fleurus le .

Historique

Le Comité de salut public décide, le , la construction d'un ballon à des fins d'observation militaire[1]. Cette décision est à l'origine de la première utilisation militaire d'un aéronef[2]. Jean-Marie-Joseph Coutelle, physicien, est le responsable du projet qui est exécuté dans l'ancien domaine royal de Meudon. Il a pour adjoint un autre physicien, Nicolas-Jacques Conté. Le ballon est prêt le  ; il est gonflé en une quinzaine d'heures avec de l'hydrogène fabriqué sur place à l'aide de fourneaux[3]. Un essai en vol captif est effectué, à 682 mètres au-dessus de la Seine. À bord de l'engin, Coutelle réalise des observations à grande distance à l'aide d'une lunette terrestre[3]. Le , la première compagnie d'aérostiers est créée, Coutelle en est le chef. L'unité rejoint l'armée de Sambre-et-Meuse qui se bat à Maubeuge et effectue le la première ascension d'observation sous le feu de l'artillerie autrichienne[4]. La compagnie se déplace ensuite jusque devant Charleroi en tirant le ballon gonflé sur 45 kilomètres (la fabrication de l'hydrogène étant une opération trop complexe et trop longue) pour faire des observations le 24 et le 25. Le à Fleurus, les deux aérostiers Coutelle et le général Morlot renseignent l'état-major français sur les mouvements des Autrichiens[5]. Remportée par la France, la bataille de Fleurus est la première victoire militaire à laquelle aura contribué un ballon.

Un modèle similaire, L'Intrépide, utilisé lors de la bataille de Würzbourg en 1796, est conservé au musée d'histoire militaire de Vienne[6].

Pour la campagne d’Égypte, Coutelle embarque son matériel aéronautique à bord du Patriote et de l'Orient, bateaux qui seront détruits ainsi que divers équipements lors de la bataille d'Aboukir au large d'Alexandrie, les 1er et [7]. De retour en France, Bonaparte, adepte d'une guerre de mouvement qui s'accorde mal de ballons très statiques, démantèle les compagnies d'aérostiers et l'école de Meudon le .

L'Entreprenant est racheté en 1802 par Étienne-Gaspard Robertson, passionné d’aérostation, certain que ses ascensions feront sa fortune. Robertson part à Saint-Pétersbourg à bord de cet aérostat. En cours de route, il s’arrête à Hambourg, où, après quelques difficultés et échecs, il fait, le , une ascension avec un compagnon, M. Lhoëst ; à cette occasion, il affiche avoir établi un record d'altitude (non certifié), à 3 679 toises, soit 7 170 mètres[8].

Caractéristiques, données techniques et évolutions

L'Entreprenant a une forme sphérique d'un diamètre d'environ 10 mètres, pour une capacité de 523 m3, il est gonflé à l'hydrogène (H2)[9]. L'enveloppe est imperméabilisée par un vernis à base de caoutchouc naturel développé par Jean-Marie-Joseph Coutelle et Nicolas-Jacques Conté ; ce vernis permettra à L'Entreprenant de rester deux mois entiers plein de gaz à l'armée de Sambre-et-Meuse[3]'[9].

Le ballon peut élever une nacelle occupée par deux hommes et atteindre l'altitude de 500 mètres, mais en pratique, il suffit qu'il atteigne 250 à 400 mètres pour être opérationnel.

Références

  1. Nansouty, Aérostation, 1911, p. 57.
  2. Nansouty, Aérostation, 1911, p. 55.
  3. a b et c Nansouty, Aérostation, 1911, p. 58.
  4. Nansouty, Aérostation, 1911, p. 60.
  5. Nansouty, Aérostation, 1911, p. 62.
  6. Jules Duhem, Histoire de l’arme aérienne avant le moteur, Paris, Nouvelles Éditions latines, , 429 p. (lire en ligne), p. 11.
  7. Alain Dégardin 2021, p. 22.
  8. Claude Lamboley, « Étienne-Gaspard Robertson (1763-1837) », dans Bulletin de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier, vol. 48, éd. Académie des sciences et lettres de Montpellier, (lire en ligne [PDF]).
  9. a et b Alain Dégardin 2021, p. 18.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Alain Dégardin, « Les aérostiers de la République », dans Les grands noms de l'aérostation à Meudon, Association aeronautique et astronautique de France, , 46 p. (lire en ligne [PDF]), p. 6-26. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Christian Draguet, Le ballon de Fleurus : Itinéraire des aérostiers en juin 1794, Montigny-le-Tilleul, Éditions Scaillet, , 176 p.
  • Max de Nansouty, Aérostation - Aviation, Paris, éd. Boivin et Cie, , 758 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

Liens externes