Jitterbug

Le jitterbug désigne un danseur de swing ou bien différentes variations de danses swing comme le lindy hop[1], le jive ou le West Coast Swing. Aux États-Unis, il est aussi utilisé comme verbe pour décrire une personne dansant sur une musique swing.
Terminologie
Ce mot vient d'une expression populaire américaine du début du XXe siècle décrivant des alcooliques souffrant de delirium tremens. Dès 1926, l'expression est associée aux danseurs de swing dansant sans aucun contrôle ni connaissance de la danse faisant penser à des ivrognes[2] au Savoy Ballroom de New York. C'est durant l'époque de la Prohibition que cette danse est appelée « jitter-bug » en référence à la jitter-sauce (l'alcool frelaté)[3].
Ce serait Harry White, trombone dans l'orchestre de Cab Calloway, qui aurait inventé ce mot[4]. Appelant ses amis « my bug », un jour il s'écrie : « Who in hell took my jitter, bug ? ». En 1935, Cab enregistre un morceau, Call of the Jitter Bug (Jitterbug)[5], et un film, Cab Calloway's Jitterbug Party, qui contribuent à populariser l'expression « jitterbug ». Les paroles de Call of the Jitter Bug démontrent clairement l'association d'idée de jitterbug avec la consommation d'alcool : « If you'd like to be a jitter bug, / First thing you must do is get a jug, / Put whiskey, wine and gin within, / And shake it all up and then begin. / Grab a cup and start to toss, / You are drinking jitter sauce! / Don't you worry, you just mug, / And then you'll be a jitter bug! »
John Martin, le critique de danse du New York Times, à propos du Savoy Ballroom écrit : « Le jitterbug blanc est souvent grossier à regarder... mais son original nègre est une tout autre affaire. Ses mouvements ne sont jamais exagérés au point de manquer de contrôle, et ses figures les plus violentes sont empreintes d'une dignité indéniable... Il y a une quantité remarquable d'improvisation... mélangée... à des figures de Lindy Hop. De toutes les danses de salon que ces yeux indiscrets ont pu voir, celle-ci est sans conteste la plus belle[6]. »
En , le mot est repris dans la chanson Wake Me Up Before You Go-Go du groupe Wham!.
Histoire
Le jitterbug se développe à partir des danses exécutées par les Afro-Américains dans les juke-joints et les salles de danse[7]. Le Carolina shag et le lindy hop simple constituent la base du jitterbug, qui cède la place au lindy hop double lorsque le rock 'n' roll devient populaire[8].
Les danseurs caucasiens apprennent l'énergique jitterbug auprès des danseurs des salles noires. Les salles du Hill District de Pittsburgh étaient des endroits populaires où les Blancs apprenaient le jitterbug[9]. Le Savoy Ballroom, une salle de danse de Harlem, était un lieu interculturel célèbre, fréquenté à la fois par les habitants noirs et les touristes caucasiens[7]. Norma Miller, une ancienne danseuse de lindy hop qui se produisait régulièrement au Savoy, note que les danses qui y étaient exécutées étaient chorégraphiées à l'avance, ce qui n'était pas toujours compris par les touristes, qui croyaient parfois que les interprètes ne faisaient que danser socialement[10] .
Autres
Jitterbug est aussi le titre d'un morceau d'Angelo Badalamenti, composé pour un film de David Lynch, Mulholand Drive.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jitterbug » (voir la liste des auteurs).
- ↑ (en) Frankie Manning, Frankie Manning : Ambassador of Lindy Hop, Philadelphia, Pennsylvania, Temple University Press, , 286 p. (ISBN 978-1-59213-563-9, LCCN 2006036174, lire en ligne), p. 238
- ↑ [vidéo] « Al Minns Part 1 », à 2:48 : « The jitterbug... We called people who would just jump on the floor, without any knowledge of what they were doing, and go mad with the drumming what not and just go boodedoo boodedoo doo and shakin' their head and just jump up and down without any control ... that's what we called the jitterbug. », , Stockholm, Suède (consulté le )
- ↑ « The Hi De Ho Blog », Jitterbug : du comptoir au cinéma !date = février 2009, sur thehidehoblog.zumablog.com, (consulté le ) : « En fait, le Jitterbug était une danse pratiquée au Savoy Ballroom de New York dès 1926 (au moment de son ouverture). Ses danseurs furent célèbres plus tard sous le nom des Lindy Hoppers (que l'on voit avec bonheur dans A Day At the Races et Hellzapoppin'). Comme on était à l'époque de la Prohibition et que les mouvements hystériques des danseurs faisaient penser à des ivrognes, on appela cette danse jitter-bug en référence à la jitter-sauce (l'alcool frelaté). ».
- ↑ « The Hi De Ho Blog », Harry ‘Father’ WHITE : le trombone expert en jitterbug, sur thehidehoblog.zumablog.com, (consulté le ) : « « Harry White vint dans l’orchestre (d’Ellington) pendant 4 ou 5 semaines… vous vous souvenez de ‘Father’ White, du fameux orchestre des White Brothers de Washington… eh bien, ne laissez personne vous raconter d’histoires… Father White 78 tours Jitter Bug (Swayze, White) Calloway) est à l’origine du mot « jitterbug » ! Il avait une manière de s’adresser à ses copains musiciens… en les appelant « my bug ». Chaque fois que Father White avait un solo à jouer, il descendait de scène ou passait en coulisses et s’administrait une grosse lampée de ce qu’il appelait sa « jitter sauce »… et croyez-moi, il en avait chaque jour des solos. Cependant, un jour, un petit malin cacha la bouteille de Father, et tout en s’énervant à la retrouver avant son solo, il cria : « Who in hell took my jitter, bug ? » Et l'expression se répandit dans Harlem et fut attribuée aux Lindy-hoppers… mais, c’est lui le gars qui l’a dit le premier. » ».
- ↑ (en) « Recordings », sur cabcalloway.cc.
- ↑ (en) Stearns, Marshall and Jean (1968). Jazz Dance: The Story of American Vernacular Dance. New York: Macmillan. page 331. (ISBN 0-02-872510-7)
- (en) Stearns, Marshall and Jean (1968). Jazz Dance: The Story of American Vernacular Dance. New York: Macmillan. page 331. (ISBN 0-02-872510-7)
- ↑ Dance a While: Handbook of Folk, Square, and Social Dancing. Fourth Edition. Harris, Pittman, Waller. 1950, 1955, 1964, 1968. Burgess Publishing Company, page 284.
- ↑ (en) Stearns, Marshall and Jean (1968). Jazz Dance: The Story of American Vernacular Dance. New York: Macmillan. page 330. (ISBN 0-02-872510-7)
- ↑ (en) Swinging at the Savoy. Norma Miller. page 63.
Liens externes
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