Jacques Trovic

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Jacques Henri Trovic |
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Jacques Trovic, né à Anzin le et mort à Ath le [1], est un artiste français.
Actif à partir des années 1960, il crée des tapisseries cousues et brodées sur des thèmes populaires ou folkloriques. Il est généralement considéré comme appartenant au mouvement de l'Art naïf[2]. Il est l'objet du documentaire "Les Solèls de Trovic"[3].
Biographie
Jacques Trovic naît à Anzin, ville minière près de Valenciennes. À la suite d'ennuis de santé, il est scolarisé par intermittence. Sa mère et sa sœur étant brodeuses, il apprend auprès d'elles des techniques de broderie et de couture[4]. A l'adolescence, il fréquente l'école d'art de Saint-Amand-les-Eaux pendant quelques années. Il a vécu à Anzin la majeure partie de sa vie, avant de partager son temps entre Anzin et le centre la Pommeraie en Belgique[5] où il réside de 2011 à son décès en 2018.
Il réalise sa première oeuvre en 1964, "La Scène Espagnole", une broderie de laine et de tissus appliqués. Il a 16 ans. Cette oeuvre pose les bases de sa technique de prédilection qu'il déclinera tout au long de ses 50 années de carrière marquée par une production prolifique et la profusion des thèmes abordés dans ses créations monumentales. La majorité de ses tapisseries est créée dans sa maison de courée rue Jean Jaurès à Anzin, dans le quartier de la Bleuse Borne. Sur la table de sa cuisine, aménagée en atelier, cet homme à la personnalité attachante fait jaillir une oeuvre lumineuse et colorée.
Son état de santé pour le moins fragile le contraint à une scolarité intermitente, mais au delà de l'enseignement de la couture reçu auprès de sa mère et de sa seur, il suivra des cours hebdomadaires de peinture, mosaïque et de tapisserie à l'école des Beaux-Arts de Saint-Amand-les-eaux, de 1964 à 1970. Dès ses débuts Jacques Trovic est un artiste récompensé exposé dans le monde entier. Une première rétrospective est organisée en 1976 au musée des Beaux-Arts de Tourcoing, d'Helsinki à New-York, du Vénézuela au Japon, et dans toute l'Europe, son oeuvre voyage et les grands musées d'Art Brut et d'Art Naïf se porteront acquéreur de certaines de ses oeuvres.
Le décès de sa soeur Josiane en 2009 laissera notre homme désemparé, mais il trouvera son salut, et la possibilité de continuer à créer dans le cadre de l'atelier d'art du centre de la Pommeraie où il résidera en semaine jusqu'à sa mort en 2018.
Depuis, de nouvelles expositions sont organisées, notamment en décembre-avril 2022 au Colysée de Lambersart par la Fondation Paul Duhem (Belgique), de septembre 2023 à mars 2024 au TAMAT de Tournai et de février à avril 2024 à la médiathèque de la ville du Portel. En reconnaissance ultime, le conseil municipal de la ville d'Anzin vote en janvier 2025 la dénomination d'une nouvelle voie, la rue "Jacques Trovic", dans le quartier de la Bleuse Borne en rénovation, où était sa maison. Un bel hommage posthume de la ville à l'un de ses fils les plus talentueux et à son héritage artistique considérable, ancrés tous deux dans la culture et le patrimoine traditionnel de son nord natal.
Œuvre
Trovic est l'auteur de 250 à 350 tapisseries[6]. Les sujets principaux de ses tapisseries sont la culture minière (La Jonction souterraine, 1975), le folklore, les métiers disparus (Le Cordonnier), la vie quotidienne (Le Marchand de ballons, 1974) ou les régions françaises[2],[7].
Ses tapisseries sont toutes cousues sur un fond de toile de jute, généralement de plusieurs mètres, recouverte progressivement de bouts de tissus et de broderie.
Catalogues et livres illustrés
- Musique en fêtes, catalogue d'exposition, 1999[8]
- Le Petit Mousseron, d'André Dubuc, illustré par Jacques Trovic, 2004.
Collections
Son travail est exposé dans plusieurs musées et institutions culturelles spécialisés dans l'Art brut[9] ou l'Art naïf.
- Collection de l'art brut à Lausanne ;
- Musée Art&Marges à Bruxelles ;
- Musée d'art naïf à Laval ;
- Musée international d'art naïf Anatole Jakovsky à Nice ;
- La Fabuloserie à Dicy ;
- Musée du textile à Cholet[10];
- Le centre Historique Minier à Lewarde;
- Musée municipal de la tour abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux
Notes et références
- ↑ « Décès de Jacques Trovic », Musée de la Création Franche, (lire en ligne, consulté le )
- « Collection de l'Art Brut - Trovic, Jacques », sur Art Brut (consulté le )
- ↑ « Les Solèls de Trovic, le documentaire. », sur docu-les-solels-de-trovic.org, (consulté le )
- ↑ « Jacques Trovic », RTBF TV, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « L'Art Brut de l'asile au marché », sur télérama.fr,
- ↑ « Jacques Trovic décédé, l’art naïf en deuil », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- ↑ PsycArt ASBL, « L'abbaye de Saint-Amand (1966) - JT01 - Jacques Trovic - PsycArt », sur www.psycart.eu (consulté le )
- ↑ « Catalogues d'expositions - Centre historique minier Lewarde », Centre historique minier Lewarde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Trovic, Jacques », Musée de la Création Franche, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ L'Art Aujourd'hui, « Jacques Trovic - Musée du textile - Art Aujourd'hui », sur www.artaujourdhui.info (consulté le )
Liens externes
- En 2021 l'association TRANS-ART de Lille poursuit son projet de documentaire "Les Solèls de Trovic" dont la sortie est prévue debut 2023. Le site web du projet contient une mine d'informations sur l'artiste, biographie, analyses, recherches et investigations... Une publication issue d'une partie des recherches pour l'écriture du film : Les Solèls de Trovic, le docu
- D'autres documentaires sur Jacques Trovic, notamment disponibles en ligne : "Le Monde de Trovic" 30 juin 2014, Documentaire de Jean Michel Zazzi consacré à Jacques Trovic. "Film Jacques Trovic" 21 décembre 2015, documentaire de Boris Beaudenon (Le Film à Retordre)
- En 1984, Patrice Gabory réalise un documentaire de 15 minutes : "Jacques Trovic". On y voit l'artiste travailler ses tapisseries, dans sa cuisine, ses inquiétudes et ses préparatifs avant un vernissage. La fiche du documentaire sur le site de Heure Exquise!