Idy

Idy
Image illustrative de l’article Idy

Décrets Coptos P et Q réunis, adressés à Idy par son frère. Metropolitan Museum of Art, New York (Acc. No. 14.7.12)
Période Première Période intermédiaire
Dynastie VIIIe dynastie
Fonction principale vizir
Prédécesseur Shemay
Famille
Père Shemay
Mère Nebet
Fratrie ♂ frère anonyme

Idy est un important fonctionnaire dans l'Égypte antique de la VIIIe dynastie, connu par plusieurs sources. Il a vécu au début de la Première Période intermédiaire et est le fils du vizir Shemay et de la « fille aînée du roi » Nebet ainsi que frère d'un prêtre de Min anonyme.

Attestations

Idy est connu par plusieurs attestations :

Décrets de Coptos

Idy apparaît sur de nombreux décrets royaux trouvés à Coptos où il porte des titres auparavant détenus par son propre père Shemay[5],[6] :

  • dans le décret G, daté l'Horus Khâ... (probablement Néferkaourê) et adressé au « directeur du Sud » Shemay, lenomarque du nome de Coptos est un certain Idy qui est probablement identique au fils de Shemay,
  • dans les décrets M à Q, datés tous du règne l'an 1, deuxième mois de Peret, vingtième jour du règne de Néferkaouhor, Idy et son frère prennent des fonctions autrefois détenues par leur père Shemay qui a pour sa part été promu vizir : si les fonctions de son frère sont associées au temple de Min de Coptos[7],[8], Idy devient « directeur du Sud » et prend en charge les sept nomes méridionaux[9],[8],
  • enfin, dans le décret R, daté du règne d'Ouadjkarê, Idy est cette fois vizir : par ce décret, le roi protège les statues et le culte funéraire d'Idy[10],[8].

Tombe de Shemay

Idy est également connu par des inscriptions dans la tombe de son père Shemay. Une première inscription rapporte qu'Idy a trouvé la chapelle de son père en ruines et l'a reconstruite[11]. Une seconde inscription rapporte que le roi Pépy[note 1] Néferirkarê II (ce dernier nom est partiellement détruit), envoyait quelqu'un lui apporter un sarcophage et des pierres pour la tombe de son père. Le nom d'Idy n'est pas conservé, mais peut être reconstitué[12]. L'expédition du sarcophage est également représentée sur un mur de la tombe de Shemay. Ici est également mentionné le fonctionnaire local et le fils aîné du roi, Ouser[13].

Inscriptions du Ouadi Hammamat

Il existe également une inscription rupestre provenant de l'oued Hammamat (no 149) qui appartient très probablement à Idy. Il y porte les titres de « trésorier du roi de Basse-Égypte », « ami unique », « contrôleur des prêtres », « détenteur du secret du trésor du Dieu ». L'inscription mentionne également le surveillant de la Haute-Égypte Tjaout-iqer et rapporte l'apport de pierres[14],[15] :

« Le quatrième mois de Chémou, le troisième jour, venue du trésorier du roi de Basse-Égypte, l'ami unique, le contrôleur des prêtres, le détenteur du secret du trésor du Dieu, Idy, pour faire descendre de la pierre pour l'aimé du dieu, le prince héréditaire, le prêtre-lecteur, l'ami unique, le directeur du Sud et directeur des prêtres de Min, Tjaout-iqer. J'ai extrait pour lui deux blocs chacun (mesurant) 10 coudées de long sur 8 coudées de large[16]. »

Une seconde inscrition (no 152) mentionne également Tjaout-iqer ainsi qu'un certain Idy, « ami unique » et « directeur du gros bétail » ; il pourrait s'agir de la même personne à un stade antérieur de sa carrière[17] :

« L'année de la première fois (du compte), le troisième mois de Chémou, le deuxième jour, venue de l'ami unique, le directeur du gros bétail, Idy, pour faire descendre de la pierre pour l'aimé du dieu, le prince héréditaire, le prêtre-lecteur, l'ami unique, le directeur du Sud et directeur des prêtres de Min, Tjaout-iqer. J'ai extrait pour lui un bloc de 12 coudées avec 200 hommes et 2 taureaux ; 50 chèvres et 5 pots remplis de graisse animale ont été amenés pour moi[16]. »

Statue de Bruxelles

Il existe également une statue à Bruxelles (no E.4355) qui pourrait appartenir à Idy. Il y porte les titres de « père du Dieu », de « bien-aimé du Dieu » et de « prince héréditaire » (iry-pat)[4].

Notes et références

Notes

  1. Nom de Sa-Rê de Néferirkarê II, alors que ce dernier est son nom relevé en position 56 sur la liste d'Abydos.

Références

  1. Hayes 1946, p. 11-13.
  2. Mostafa 2014, p. 117-175.
  3. Couyat et Montet 1913, p. 91-92 & Pl. 34 et 35.
  4. a et b Mostafa 2014, p. 34, pl. XIII.
  5. Hayes 1946, p. 20.
  6. Gourdon 2016, p. 313-314.
  7. Goedicke 1967, p. 190-192.
  8. a b et c Gourdon 2016, p. 314.
  9. Goedicke 1967, p. 185-189.
  10. Goedicke 1967, p. 225.
  11. Mostafa 2014, p. 117-133, pl. XIVa.
  12. Mostafa 2014, p. 155-175.
  13. Mostafa 2014, p. 141-151.
  14. Mostafa 2014, p. 34, pl. XIVa.
  15. Couyat et Montet 1913, p. 91 & Pl. 35.
  16. a et b Gourdon 2016, p. 311.
  17. Couyat et Montet 1913, p. 92 & Pl. 34.

Bibliographie

  • J. Couyat et Pierre Montet, Les inscriptions hiéroglyphiques et hiératiques du Ouâdi Hammâmât, vol. 34, Le Caire, Institut français d'archéologie orientale du Caire, coll. « Mémoires publiés par les membres de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire », (OCLC 920523964, lire en ligne), p. 168–169, 188, 206–209 ;
  • (en) William C. Hayes, « Royal Decrees from the temple of Min at Coptus », The Journal of Egyptian Archaeology, no 32,‎ , p. 3-23 (DOI 10.1177/030751334603200102, S2CID 192279269) ;
  • (en) Maha Farid Mostafa, The Mastaba of SmAj at Naga' Kom el-Koffar, Qift, vol. 1, Le Caire, Ministry of Antiquities and Heritage, (ISBN 978-977642004-5) ;
  • (de) Hans Goedicke, Königliche Dokuments aus dem Alten Reich, Wiesbaden,  ;
  • Yannis Gourdon, Pépy Ier et la VIe dynastie, Paris, Pygmalion, , 429 p. (ISBN 978-2-7564-0558-2 et 2-7564-0558-2).