galero archi-épiscopal : il est vert et muni de deux rangées de dix houppes (XXe siècle).
Le galero[N 1], ou « chapeau cardinalice », est un chapeau à large bord avec cordons pourvus de glands porté par les membres du clergé de l'Église catholique ; il diffère du saturne.
Au fil des siècles, le galero devient propre aux cardinaux et symbolise leur titre de prince de l'Église. Il en existe plusieurs sortes, correspondant chacune au grade de leur porteur. Seul le chapeau cardinalice a perduré dans le temps en tant qu'objet. Il se compose d'un large chapeau assez plat, dont la couleur varie en fonction du porteur (rouge pour un cardinal, vert pour un évêque), d'où descendent deux rangées de houppes ou de glands symétriques, dont le nombre varie en fonction du grade du porteur.
Initialement, le galero est porté par les différents membres du bas clergé. En 1245, l'utilisation du galero est étendue aux cardinaux par le pape Innocent IV lors du premier concile de Lyon. Son utilisation est ensuite réservée aux cardinaux par le pape Grégoire XIV en 1591.
Il caractérise les cardinaux selon leur titre (diacre, prêtre, évêque) et leur tâche (chamberlain).
Certaines sources médiévales, telle que celle du dessin ci-contre, semblent affirmer qu'il est à l'origine prévu pour maintenir la Cappa Magna sur la tête du cardinal (voir photographie). Peu pratique, tombant au moindre coup de vent, il est ensuite porté de manière fréquente dans le dos et ne sert plus de couvre-chef.
En 1285, le cardinal Jean Cholet utilise son galero pour couronner Charles de Valois à Gérone, ce qui vaudra à ce dernier le surnom de « roi du chapeau ».
Avant le concile de Vatican II, lors de la création d'un cardinal en consistoire le pape place le galero cardinalice sur la tête du nouveau cardinal, la pratique donnant lieu à l'expression « recevoir le chapeau rouge ».
En 1965, à la suite du concile, le décret Ut sive sollicite supprime l'utilisation du galero. Il a été jugé qu'en supprimant ces insignes élaborés, les croyants pourraient mieux s'identifier à leurs dirigeants pastoraux.
"Ruber galerus et petasus e rubro item gausapo abolentur", en français : "Le galero rouge et le chapeau rouge sont abolis"[2].
(extrait du décret Ut sive sollicite mentionnant le galero).
Aujourd'hui, seule la calotte ou la barette sont placées sur la tête des cardinaux lors du consistoire. Quelques cardinaux de rites orientaux préfèrent porter un casque oriental distinctif.
Certains cardinaux continuent d'obtenir le galero à titre privé, souvent posé sur leurs tombes après leur mort. En effet, lorsqu'un cardinal meurt, il est de tradition que son galero soit suspendu sur sa tombe, où il reste jusqu'à ce qu'il soit réduit en poussière, symbolisant le fait que toute gloire terrestre est passagère. Aux États-Unis, où seules quelques cathédrales ont des cryptes, les galeri des cardinaux morts sont suspendus au plafond. Cette coutume est également largement répandue en Europe.
La trace du galero se retrouve fréquemment dans les armoiries des prélats de l'Église (ci-dessous) : rouge avec trente glands pour les cardinaux, vert avec trente glands pour les primats et pour les patriarches, vert avec vingt glands pour les archevêques, vert avec douze glands pour les évêques.
Illustrations
Le cardinal Jean Cholet ou Jean de Nointel arborant son galero.
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Notes et références
Notes
↑(pl. galeri). Galero est un mot d’emprunt récent qui ne figure dans aucun dictionnaire de français. Le français, qui s’y connaît en matière de cardinaux, a toujours dit « chapeau de cardinal », « chapeau cardinalice » ou… « chapeau rouge ». Pourquoi dire autrement ? A Bordeaux, il y a un cours du Chapeau-Rouge.
↑Saint Jérôme de Stridon est ici représenté avec un chapeau de cardinal.