Fons Verplaetse

Fons Verplaetse
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Filip Naudts
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Fonctions
Gouverneur de la Banque nationale de Belgique
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Gouverneur de la Banque nationale de Belgique
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Titre de noblesse
Vicomte
Biographie
Naissance
Décès
(à 90 ans)
Bonheiden
Nom de naissance
Alfons Remi Emiel Verplaetse
Nationalité
Formation
Activités
Économiste, banquier
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions

Le vicomte Alfons Remi Emiel Verplaetse, dit Fons Verplaetse, né le à Zulte (province de Flandre-Orientale) et mort le à Bonheiden, est un économiste belge, gouverneur de la Banque nationale de Belgique de 1989 à 1999.

Biographie

Alfons Verplaetse est licencié en sciences commerciales et consulaires à la KU Leuven[1],[2]. Il est lié au village de Poupehan où il a une résidence et où il est surnommé le « banquier de là-haut »[3].

En 1953, Fons Verplaetse entre à la Banque nationale de Belgique au service Contrôle extérieur. En 1956, il est transféré au service Documentation et statistique du crédit. En 1965, il passe au service Information qui devient Études. Il devient senior économiste en 1980[1]. En 1981, il devient chef de cabinet adjoint (puis chef de cabinet en 1984) pour la politique sociale et économique auprès du Premier ministre belge Wilfried Martens[4]. Dès son arrivée au cabinet de Martens, il plaide pour une dévaluation de 10,10 % de la monnaie belge[5].

Au début des années 1980, il est discrètement associé au groupe de Poupehan, désignant quatre responsables financiers, syndicaux et politiques "conscients de l’état catastrophique de l’économie belge"[6], qui se mirent d'accord au cours du week-end du 22 février 1982 pour dévaluer le franc belge de 8,5 % par rapport au deutsche mark, "en dehors de tout cadre institutionnel" et surtout "contre l’avis du gouverneur de la Banque nationale de Belgique[6]. Tous les quatre ont "testé les mesures socio-économiques d'accompagnement"[7] en prévision d'un "un véritable choc" économique et politique. Pour éviter de renchérir les importations libellées dans une devise étrangère, ils décident de contrôler les prix[6] via des mesures annexes, comme un blocage des prix et des salaires, et ainsi "empêcher une poussée d’inflation"[6] alors qu'elle est déjà proche de 10%[8].

Le journaliste journaliste d'investigation Hugo De Ridder a révélé en 1991 l'existence de ces discussions secrètes à Poupehan[9], tenues entre Jef Houthuys, président de la Confédération belge des syndicats chrétiens (CSC), le Premier ministre Wilfried Martens, son chef de cabinet adjoint Fons Verplaetse, et le banquier Hubert Detremmerie[3],[10], dans la résidence secondaire de Hubert Detremmerie, au village de Poupehan et ce dernier utilise secrètement des données de l'ordinateur de la Banque nationale de Belgique pour effectuer les simulations macroéconomiques[11].

En , Fons Verplaetse devient directeur de la Banque nationale de Belgique, puis vice-gouverneur en , et gouverneur en [4]. Au titre de gouverneur de la Banque centrale, sa signature apparaît sur les billets de franc belge. En , il remplace Wim Duisenberg à la tête de la Banque des règlements internationaux[4]. En , son mandat de gouverneur de la Banque nationale de Belgique prend fin[1].

En 1990, il participe au groupe Bilderberg[12].

Au début des années 1990 éclate le scandale des « discussions secrètes de Poupehan » qui révèle les réunions secrètes tenues dès 1982 entre Houthuys, Martens, Hubert Detremmerie et Verplaetse dans sa résidence de Poupehan pour piloter la dévaluation du franc belge[3],[10]

En , il plaide pour l'« orthodoxie financière » au Congo face à l'inflation galopante qui touche le pays, les « promesses des élections » connaissant un lendemain difficile selon lui[13].

Mort

Fons Verplaetse est mort de la maladie à coronavirus 2019 le [2],[14].

Mandats

Distinctions

Il fut élevé au rang de vicomte par le roi Albert II de Belgique[1] en 1999.

Notes et références

  1. a b c d e f g et h Rapport 1999, www.nbb.be (consulté le 13 avril 2019)
  2. a et b Banque Nationale de Belgique, Communiqué de presse, « La Banque nationale a appris avec regret le décès de son gouverneur honoraire Fons Verplaetse », sur nbb.be, (consulté le )
  3. a b et c Henk Dheedene, Fons Verplaetse: "Une politique économique peut ne pas être démocratique", www.lecho.be, 20 janvier 2017 (consulté le 11 avril 2019)
  4. a b et c Alfons Verplaetse, www.lesechos.fr, 12 mars 1997 (consulté le 11 avril 2019)
  5. Jean-Pierre Stroobants, Béatrice Delvaux, Les fantômes de Poupehan Libéraux et FDF veulent enquêter la nuit tombée, on jouait à dévluer au Bureau du Plan, www.lesoir.be, 17 septembre 1991 (consulté le 11 avril 2019)
  6. "Le choc de la dévaluation du franc", dans le quotidien économique belge L'Echo du 13 octobre 2011 [2]
  7. GERARD GUILLAUME, « Il y a 30 ans, à Poupehan... la dévaluation du franc », L'Echo,‎ (lire en ligne Accès payant)
  8. Nécrologie AFP sur la RTBF [3]
  9. a et b Jo Cottenier, Kris Hertogen, Le temps travaille pour nous: militant syndical dans les années 1990 : crise, nouvelles technologies, internationalisation, Éditions Aden, 1991 (ISBN 9782872620586) p. 258-259
  10. "HISTOIRE TARDIVE D'UN COUP D'ETAT" par Béatrice Delvaux dans Le Soir le 13 septembre 1991 [4]
  11. (en) 1990 Bilderberg Participant List, www.publicintelligence.com, 14 février 2010 (consulté le 13 avril 2019)
  12. Fons Verplaetse: gare aux promesses!, www.lalibre.be, 21 février 2006 (consulté le 11 avril 2019)
  13. (nl) « Eregouverneur Nationale Bank Fons Verplaetse overleden aan coronavirus », sur demorgen.be
  14. (en) Former functionaries of the BIS Board of Directors, www.bis.org (consulté le 13 avril 2019)

Annexes

Articles liés

Liens externes