Félix Pyat
Félix Pyat | |
![]() Portrait photographique par Nadar. | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (1 an, 4 mois et 9 jours) |
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Élection | |
Circonscription | Bouches-du-Rhône |
Législature | IVe (Troisième République) |
Groupe politique | Extrême gauche |
Prédécesseur | Jean-Baptiste Pally |
– (23 jours) |
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Élection | 8 février 1871 |
Circonscription | Seine |
Législature | Assemblée nationale |
Groupe politique | Extrême gauche |
– (1 an, 9 mois et 16 jours) |
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Élection | 23 avril 1848 |
Réélection | 28 mai 1849 |
Circonscription | Cher |
Législature | Constituante Législative |
Groupe politique | Montagne |
Sénateur français | |
– (1 an) |
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Circonscription | Cher |
Groupe politique | Extrême gauche |
Membre du Comité de salut public | |
– (4 jours) |
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Avec | Armand Antoine Jules Arnaud Léo Melliet Gabriel Ranvier Charles Gérardin |
Élection | |
Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Vacant |
Membre de la Commission des Finances de la Commune de Paris | |
– (10 jours) |
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Avec | Charles Beslay Alfred-Édouard Billioray Victor Clément Gustave Lefrançais |
Délégué | François Jourde |
Gouvernement | Commission exécutive |
Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Fonction suprimée |
Membre de la Commission exécutive de la Commune de Paris | |
– (22 jours) |
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Avec | Jules Bergeret Émile-Victor Duval Émile Eudes Gustave Lefrançais Gustave Tridon Édouard Vaillant |
Gouvernement | Commission exécutive |
Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Fonction suprimée |
Commissaire du Gouvernement pour le Cher | |
– (1 mois et 25 jours) |
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Président du Conseil | Jacques Charles Dupont de l'Eure |
Prédécesseur | Édouard-Joseph-Ennemond Mazères (Préfet, monarchie de Juillet) |
Successeur | Jean Bidault |
Biographie | |
Nom de naissance | Félix Aimé Pyat |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Vierzon (Cher) |
Date de décès | (à 78 ans) |
Lieu de décès | Saint-Gratien (Seine-et-Oise) |
Sépulture | Cimetière du Père-Lachaise |
Nationalité | Française |
Profession | Avocat Journaliste |
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Députés des Bouches-du-Rhône Députés du Cher Sénateurs du Cher Commissaires du Gouvernement pour le Cher |
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Félix Aimé Pyat, né le à Vierzon et mort le à Saint-Gratien[1], est un journaliste, auteur dramatique et homme politique français, personnalité de la Commune de Paris.
Biographie
Fils d’un avocat d’opinion royaliste, il étudie au collège de Bourges, où il a pour camarade Jules Sandeau[2], est reçu bachelier à seize ans, et suit des cours de droit de la faculté de Paris[2]. Il devient lui-même avocat en 1831[2]. Entrainé dans le mouvement politique des dernières années de la Restauration, ponctuée de banquets, de solennités, il signala sa hardiesse en portant un toast à la Convention nationale et en remplaçant le buste de Charles X par celui de La Fayette[3]. Puis il se lance dans le journalisme au Figaro (où il y fait entrer George Sand[2]), au Charivari et à la Revue démocratique. Il est aussi auteur de pièces de théâtre, dont certaines sont jouées par l'acteur en vogue Frédérick Lemaître.
Séduit par les thèses humanistes de la franc-maçonnerie, il est initié à la franc-maçonnerie, le par la loge parisienne « La Clémente Amitié ». En 1848, il se bat en duel avec Pierre-Joseph Proudhon.
Après la révolution, le Gouvernement provisoire de la Deuxième République le désigne tout d'abord comme commissaire dans le département du Cher, ayant rang de préfet, après l'obtention par George Sand auprès de Ledru-Rollin la révocation de Michel de Bourges[2]. Il prend ses fonctions le [4], en remplacement de Édouard-Joseph-Ennemond Mazères, avant de laisse la place le [4] à Jean Bidault. Félix Pyat est mandé au ministère de l'Intérieur, et reçoit, pour succéder à de Bourges, des pouvoirs illimités, et remplit donc pendant un mois les fonctions de commissaire général[2].

Il s'y fait élire comme député de gauche à l'Assemblée constituante de 1848, où il fait, en septembre, un remarquable discours sur le droit au travail, en réponse à Thiers et à Tocqueville.
Il vote contre le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps, contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière, pour l'abolition de la peine de mort, pour l'amendement Grévy, pour le droit au travail, contre l'ensemble de la Constitution, en proposant par exemple le 5 octobre 1848 la suppression de la Présidence de la République[2], contre la proposition Rateau, pour l'amnistie, contre l'expédition romaine, et pour l'abolition de l'impôt des boissons[2]. Il est opposé en 1848 à l'élection de Louis Napoléon Bonaparte, qui préfigure selon lui une nouvelle royauté[5].
Puis, aux élections du 13 mai 1849, il est reconduit à l'Assemblée législative : candidat dans le Cher, en première place sur six, il récolte 33 960 voix[2], arrive aussi à la troisième place dans la Nièvre par 41 786 voix[2] et enfin à la onzième dans la Seine, par 116 185 voix[2]. Il opte pour le Cher, siège à nouveau à la Montagne, à côté de Félicité de La Mennais[2]. Proposé par son groupe pour devenir secrétaire de l'Assemblée, il refuse[2].
Compromis dans l'émeute du 13 juin 1849, il doit se réfugier en Suisse, puis à Bruxelles et enfin à Londres. Il y fonde le parti révolutionnaire « La commune révolutionnaire » et publie et diffuse de nombreux textes révolutionnaires. Il adhère à l'Association internationale des travailleurs en 1864. Il revient en France en 1869. Il comparaît devant un tribunal le 31 décembre 1869, pour avoir organisé avec Maurice Garreau, Ferdinand Gambon et Marc Amédée Gromier une réunion électorale publique illégale[6],[7]. Au lendemain de l'assassinat du journaliste Victor Noir le 10 janvier 1870, il appelle à l'insurrection et repart en exil en Angleterre. Il est condamné, par contumace, à cinq ans de prison par la haute cour.
Après la proclamation de la République le , il rentre en France et fonde un journal : Le Combat. Le 11 février 1871, par décision du gouvernement de la défense nationale Le Combat est supprimé. Le 8 février 1871, il est élu à l'Assemblée nationale mais en démissionne le 3 mars. En février 1871, il fonde un nouveau journal, Le Vengeur, vite supprimé par le général Vinoy, gouverneur militaire de Paris, mais qui sera rétabli pendant la Commune. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune. Il fait partie de la Commission exécutive de 1871, de celle des Finances et du Comité de Salut public (du 1er au 8 mai). Il ne participe pas à la Semaine sanglante et rejoint Londres. Il revient en France après l'amnistie de 1880.
Il est élu sénateur du Cher en 1887, et participe ainsi à l'élection présidentielle du 3 décembre 1887 sous les couleurs du groupe de l'Extrême gauche. Félix Pyat échoue avec 0,24 % des voix au premier tour, et 0,12 % au second[8],[9].
Il devient député des Bouches-du-Rhône en 1888 par 40 273 voix, face au monarchiste Ed. Hervé, à l'opportuniste Henry Fouquier, et au général Boulanger[2]. Il siège à nouveau dans le groupe Extrême gauche. À la fin de la session, il vote[2] contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement, contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, et il s'abstient sur les poursuites contre le général Boulanger, parce qu'il trouvait « la juridiction de la Haute Cour antirépublicaine, impopulaire et dangereuse, la seule juridiction possible étant la juridiction militaire. »
Félix Pyat meurt le 3 août 1889, à Saint-Gratien dans une petite maison qu'il habitait depuis 1881[2].
Hommage
Marseille a donné le nom de Félix Pyat à une rue du 3e arrondissement de la ville. D’autres ville en font de même, telles que Champigny-sur-Marne, Salon de Provence, Bourges, Vierzon, La Rochelle, Toulon, et Puteaux.
Dans ces rues, des écoles portent aussi son nom, telles que l’école maternelle publique de Puteaux, et l’école primaire de Marseille.
Principales publications
- Œuvres de Claude Tillier, précédées d’une introduction par M. Félix Pyat. 4 vols. Nevers: C. Sionest impr.-éditeur 1846.
- Lettres d'un proscrit. La vile multitude. Le prince Tityre. Lettres à Barbès, à M. Chambord, 13 juin. Aux électeurs de la Seine, de la Nièvre et du Cher, Paris, , 2 vol (lire en ligne).
- Loisirs d'un proscrit. Lettre au général Changarnier. Vive la République. Samedi et dimanche. Les carabiniers royaux. L'espion Schnepp, Paris (lire en ligne).
- La Folle d'Ostende (1886)
Articles
- Marie-Joseph Chénier et le prince des critiques (dans le journal La Réforme), Paris, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica
Théâtre
- Une révolution d'autrefois, ou les Romains chez eux, pièce historique en 3 actes et en prose, avec Théodose Burette, Paris, théâtre de l'Odéon, 1er mars 1832.
- Le Brigand et le philosophe, drame en 5 actions, avec 1 prologue en 2 parties, avec Auguste Luchet, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, 22 février 1834.
- Ango, drame en 5 actes, 6 tableaux, avec un épilogue, avec Auguste Luchet, Paris, théâtre de l'Ambigu-Comique, 29 juin 1835.
- Les Deux Serruriers : drame en 5 actes, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, (lire en ligne).
- Cédric-le-Norwégien : drame héroïque en 5 actes, Paris, théâtre de l’Odéon, (lire en ligne).
- Mathilde, drame en 5 actes, avec Eugène Sue, tiré de Mathilde, Mémoires d'une jeune femme, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, 24 septembre 1842 lire en ligne sur Gallica
- Diogène : comédie en 5 actes, précédée d'un prologue, Paris, théâtre de l’Odéon, (lire en ligne).
- Le Chiffonnier de Paris : drame en 5 actes et 1 prologue (12 tableaux), Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, (lire en ligne).
- L'Homme de peine, drame en 5 actes, 9 tableaux, Paris, théâtre de l'Ambigu-Comique, 24 février 1885 lire en ligne sur Gallica.
- " Médecin de Néron", drame publié aux Editions l'Harmattan en 2010. Une conférence publique fut donnée par Guy Sabatier fut à Vierzon la même année:la médiathèque de la ville en possède un enregistrement
Autres
Il est l'auteur en 1856[10] de la Lettre à Marianne, pastiche de l'Ave Maria, parfois citée par l’ancien président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré[11] :
« Salut Marianne pleine de force, le peuple est avec toi. Le fruit de tes entrailles, la République, est béni. Sainte Marianne, délivre-nous vierge de la liberté, des rois et des papes. Ainsi soit-il[12]. »
Adaptations cinématographiques
Son mélodrame à succès[13] Le Chiffonnier de Paris, transformé en 1886-1887 en roman-feuilleton, publié dans Le Radical, puis dans Le Cri du peuple, puis dans un gros volume posthume aux éditions Fayard dans les années 1890, a été adapté deux fois au cinéma :
- en : Le Chiffonnier de Paris d'Émile Chautard, avec Edmond Duquesne, Renée Sylvaire, Louis Paglieri et René Maupré, ce dernier jouant aussi dans le film de Serge Nadejdine en 1924.
- en : Le Chiffonnier de Paris de Serge Nadejdine, avec Nicolas Koline, Hélène Darly, Francine Mussey, René Maupré et Paul Ollivier.
Notes et références
- ↑ Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Saint-Gratien, n° 49, vues 187-188/386.
- Adolphe Robert et Gaston Cougny, « Biographie de Félix Pyat extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 »
, sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- ↑ Joseph-Marie Quérard, La France littéraire : ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles, t. 11, Paris, Ambroise Firmin-Didot, , 717 p. (lire en ligne), p. 574.
- Archives nationales : Pyat, Aimé Félix
- ↑ Sylvie Aprile, « Aux origines du présidentialisme », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- ↑ Michel Cordillot, « GARREAU Maurice », sur maitron.fr, (consulté le ).
- ↑ « Réunions publiques 1868-1870 », sur La Commune de Paris, (consulté le ).
- ↑ « 1887, Troisième République, France, Élection président de la République, MJP »
, sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
- ↑ Journal officiel de la République française, Paris, (lire en ligne sur Gallica
), p. 5350.
- ↑ Antoine Compagnon, Les Chiffonniers de Paris, Gallimard, 2017 (ISBN 978-2-07-273514-1), p. 241
- ↑ Conseil constitutionnel : quand Jean-Louis Debré fait son état des lieux — Jean-Louis Debré, futur comédien ? sur www.francetvinfo.fr, 4 mars 2016 (consulté le 19 octobre 2019).
- ↑ Mireille Piarotas, Écrits et expression populaires, Paris, (lire en ligne), p. 125.
- ↑ Antoine Compagnon, Les Chiffonniers de Paris, Gallimard, 2017, (ISBN 978-2-07-273514-1) p. 225
Voir aussi
Bibliographie
- Michel Colombet-Schieferer, Felix Pyat (1810-1889), Révolutionnaire Berrichon, Paris, Bénévent, 2011.
- Larousse du XIXe siècle
- Encyclopedia Universalis, Index Philippa — Zyriane, Paris, 1985.
- Félix Pyat: Edition établie et annotée par Guy Sabatier
- Des monuments historiques et littéraires vus par un journaliste du XIXe siècle, l'Harmattan 2016
- Guy Sabatier a soutenu une thèse à l'université de Paris 8 sous le titre "Le mélodrame de la République sociale et le théâtre de Félix Pyat; 2 tomes, 524 pages et 229 pages publiée aux Editions l'Harmattan. Cet ouvrage a reçu le prix scientifique l'Harmattan en 1998
Notices biographiques
- Jules Clère, Les hommes de la Commune : Biographie complète de tous ses membres, Paris, Libraire-éditeur É. Dentu, , xiv-195, 1 vol. in-18 (OCLC 457798492, lire en ligne sur Gallica), p. 134-141
- Jules Clère, Les hommes de la Commune : Biographie complète de tous ses membres, Paris, Libraire-éditeur É. Dentu, , 4e éd. (1re éd. 1871), vi-215, 1 vol. in-18 (lire en ligne sur Gallica), p. 149-157
- Paul Delion, Les membres de la Commune et du Comité central, Paris, A. Lemerre éditeur, , 446 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 172-180
- « Félix Pyat », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, Coaraze, L'Amourier éditions, coll. « Bio », (1re éd. 1971), 799 p. (ISBN 978-2-36418-060-4, ISSN 2259-6976, présentation en ligne), p. 664-666
- « Notice Pyat Félix [Pyat Aimé, Félix, (parfois surnommé Pontivy, parfois écrit Piat Félix)] », sur maitron.fr, Le Maitron, dictionnaire bibliographique du mouvement ouvrier et du mouvement social, Association Les Amis du Maitron (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
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- Exilé communard
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- Naissance à Vierzon
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- Décès à Saint-Gratien
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