Edith Fürst

Edith Fürst
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Conjoint
Emanuel Bruck ()
Autres informations
Lieu de détention

Edith Fürst, née le à Königsberg et morte à Halle le 14 novembre 1997, est une infirmière allemande, résistante contre le nazisme. Elle est déportée à Ravensbrück et, malgré de graves problèmes de santé, survit à la détention.

Biographie

Edith Emma Fürst est née le 17 janvier 1904 à Königsberg dans une famille de commerçants, de tradition juive[1],[2]. Ses parents sont Egmund Fürst et Gertrud Ladendorff. Elle suit une formation de soignante et d'infirmière pédiatrique[2].

Avec ses quatre frères et sœurs, elle participe au mouvement de la jeunesse juive sioniste[3],[2].

Edith Fürst travaille dans une pouponnière de la Moltkestraße et en 1931 dans Brunnenstraße[3].

Après l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933, elle crée avec sa sœur Rosa Adler Fürst, une éducatrice, une maison d'enfants privée à Berlin-Pankow Schönhauser Strasse 33c, qui accueille huit à dix enfants juifs de moins de six ans[3],[1]. Elle y garde notamment Walter, le fils de Liselotte Herrmann et Michael, le fils de Georg et Hilde Benjamin, mais elle est obligée de fermer la maison en 1938[1],[4].

À partir de l'automne 1939, elle dirige la crèche de la communauté juive de l'Auguststrasse à Berlin[1].

En 1941, Edith Fürst épouse en prison Emanuel Bruck (1901-1942), un ancien rédacteur en chef du journal communiste Die Rote Fahne. Il est prisonnier politique et meurt l'année suivante dans le camp de concentration de Dachau[2],[1].

Elle-même est active dans le groupe de résistance de John Sieg, membre du Parti communiste d'Allemagne (KPD)[5].

Alors que sa sœur Rosa et son frère Max parviennent à émigrer, Edith Bruck, menacée de déportation, entre dans la clandestinité, le 23 octobre 1942[3],[1].

Elle est soutenu par des amis qui lui procurent de faux papiers ou un hébergement, comme le dentiste Kurt Hess, lui-même engagé dans un groupe de résistance communiste, le pasteur Harald Poelchau, l'archéologue Peter Knoblauch et sa femme Yvonne et Hilde Benjamin[2],[1] ...

À partir de l'été 1944, elle vit sous un faux nom, Gertrud Hess, à Berlin-Grunewald, Charlottenbrunner Straße 41, la maison de ses amis Peter et Yvonne Knoblauch, mais y est arrêtée le 19 novembre 1944 et déportée le 24 novembre 1944 au camp de concentration de Ravensbrück où elle est emprisonnée jusqu'au 27 avril 1945[3],[1],[5].

Après la guerre, Edith Fürst vit en République démocratique allemande. Elle se remarie avec Bruno Holzapfel en 1958 et décède le 14 novembre 1997 à Halle[3],[1].

La base de données de Yad Vashem indique que, d'après la liste des juifs allemands assassinés, Edith Fürst serait morte à Plau am See, le 1er mai 1945[6],[7]. Cette information est probablement erronée au vu de plusieurs sources sérieuses donnant des informations sur sa vie après la déportation. L'écrivaine Marianne Brentzel , notamment, donne des détails sur sa vie après la guerre dans son livre Die Machtfrau: Hilde Benjamin[2]. Elle est également démentie par Benedikt Behren qui explique qu'Edith Fürst a été envoyée dans une marche de la mort qui l'a conduite via Malchin et le Plauer See à Broock. Le 3 mai 1945, elle est libérées par les troupes soviétiques, selon ses propres déclarations en 1981[5].

Références

  1. a b c d e f g h et i (de) « Biografie - Edith Fürst », sur Gedenkstätte Deutscher Widerstand (consulté le )
  2. a b c d e et f (de) Marianne Brentzel, Die Machtfrau: Hilde Benjamin, 1902-1989, Ch. Links Verlag, (ISBN 978-3-86153-139-5, lire en ligne)
  3. a b c d e et f « Gerechte der Pflege », sur hriesop.beepworld.de (consulté le )
  4. (de) Brunnenstrasse - Minna-Schwartz-Heim, , 3 p. (lire en ligne)
  5. a b et c (de) Benedikt Behrens, « Stolpersteine in Hamburg - Emanuel Bruck * 1901 », sur www.stolpersteine-hamburg.de (consulté le )
  6. « Edith Bruck », sur Yad Vashem - Collections
  7. « Yad Vashem »