Coteau d'Artets
Coteau d'Artets | |||
Le coteau d'Artets depuis la route du Port à Saint-Gervais. | |||
Géographie | |||
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Altitude | 608 m[1] | ||
Massif | Massif du Vercors (Alpes) | ||
Coordonnées | 45° 12′ 34″ nord, 5° 29′ 38″ est[1] | ||
Administration | |||
Pays | France | ||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||
Département | Isère | ||
Géologie | |||
Roches | Calcaire urgonien | ||
Type | Crêt | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Isère
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Le coteau d'Artets est un sommet de France situé en Isère, au pied des falaises occidentales du massif du Vercors. Il culmine à 608 mètres d'altitude, dominant l'Isère au nord-ouest et Saint-Gervais au sud-ouest. En 2024, il est affecté par un important glissement de terrain.
Géographie
Le coteau d'Artets est situé dans le sud-est de la France, en Isère, au pied du rebord occidental du massif du Vercors[1]. Culminant à 608 mètres d'altitude, il domine de plus de 400 mètres la plaine drainée par l'Isère qui s'étend à l'ouest et au nord, à l'extrémité aval de l'ombilic glaciaire du Grésivaudan, face au plateau de Chambaran et aux collines du Nord-Isère[1],[2]. Il est séparé du reste du Vercors par un col situé à 514 mètres d'altitude où est installé le hameau des Monts[1]. La route départementale 1532 passe immédiatement à ses pieds à l'ouest et la route départementale 35 dite « route des Écouges » s'appuie sur son adret pour effectuer un virage en lacet[1]. Sur la montagne sont implantés des antennes, une chapelle jusqu'en 2024 ainsi que deux carrières à ciel ouvert sur son ubac, l'une désaffectée et qui constitue un site d'escalade et l'autre en activité[1]. Le bourg de Tullins se trouve au nord et celui de Vinay à l'ouest ; Grenoble se trouve à l'est, de l'autre côté du massif du Vercors[1].
D'un point de vue administratif, la limite communale entre La Rivière, dont le village se trouve au nord, et Saint-Gervais, dont le village se trouve au sud-ouest, traverse la montagne en ligne droite, du nord-ouest au sud-est en passant par le sommet[1]. La montagne est incluse en totalité dans le parc naturel régional du Vercors mais est exclue de la ZNIEFF de type II « Chaînons septentrionaux du Vercors (« Quatre montagnes » et Coulmes) » qui s'étend sur les contreforts occidentaux et septentrionaux du massif ainsi que les Quatre Montagnes entre Autrans et Lans-en-Vercors[1],[3].
Ce relief est formé d'un synclinal couché de calcaire urgonien dans le cœur du pli et barrémien à l'extérieur et dont le pendage se relève vers le sud-est, constituant alors un crêt[2]. La faille de Voreppe qui court de Saint-Gervais au sud-ouest à la cluse de Voreppe au nord-est passe au col juste à l'est[2].
Histoire
Présence et activités humaines
Le caractère sacré sur le site de la chapelle remonterait à l'installation d'une statue mariale dans une grotte à une cinquantaine de mètres au-dessus de l'Isère, soit au VIIIe siècle après le passage de Sarrasins dans le secteur, soit au Xe siècle avec le sauvetage de bateliers en perdition sur la rivière et qui s'en sont remis à la Vierge[4]. Cette statue fait alors l'objet d'un pèlerinage et de dévotions[4]. Elle est brisée par les révolutionnaires en 1793, réinstallée en 1840 et la chapelle est construite en 1873 à dix mètres de la grotte[4]. Le site est intégralement emporté par un glissement de terrain le [5],[6].
Pour sa roche calcaire urgonienne, la montagne est exploitée en deux phases, une première carrière à ciel ouvert à proximité immédiate du hameau du Lignet au nord et une seconde carrière au sud-ouest de la première, immédiatement sous le sommet et au nord-est de la chapelle[1]. La première carrière est exploitée entre 1860 environ et 1967 pour son calcaire de teinte jaunâtre dit « Échaillon jaune », utilisé notamment dans l'architecture de Grenoble et de nombreuses villes françaises, dont Paris à l'opéra Garnier ; son emploi dans des églises grenobloises (notamment Saint-Louis et Saint-André) et à l'abbaye de Saint-Antoine suggèrent même une exploitation antérieure au XIXe siècle[7]. Le second site d'exploitation est autorisé en 2003 sur une superficie de 21,9 hectares et un volume de 15 millions de tonnes de roches au rythme de 500 000 tonnes par an[8]. La roche y est extraite par un recul du front de taille à l'aide d'explosifs jusqu'à une altitude entre 440 et 535 mètres, soit une centaine de mètres sous le sommet et pour un front de taille de 255 à 350 mètres de hauteur à terme[8].
Glissement de terrain
Une partie du flanc nord-ouest de la montagne, entre le sommet et le haut de la carrière, est affectée par un glissement de terrain le vers 19 h[9],[10]. Les matériaux emportent une partie de la forêt et la chapelle Notre-Dame-d'Armieu qui se trouve sur le flanc nord-ouest de la montagne, s'épandant dans la plaine alluviale en contre-bas, recouvrant la route départementale 1532 et des terres agricoles[5],[6]. Bien qu'impliquant un volume significatif de roches et impactant des secteurs avec de l'activité humaine, l'évènement ne fait aucune victime identifiée[11].
Notes et références
- « Carte IGN classique » sur Géoportail.
- « Saint-Gervais, Fessole : Le rebord occidental du Vercors au nord de la vallée de la Drevenne », sur geol-alp.com (consulté le ).
- ↑ ZNIEFF 820032083 - Chaînons septentrionaux du Vercors (« Quatre montagnes » et Coulmes) sur le site de l’INPN et sa carte sur le site de la DIREN.
- « Les églises de l'Isère » (consulté le )
- « "La montagne est tombée" : éboulement impressionnant en Isère, des images à couper le souffle », L'Indépendant, (lire en ligne, consulté le ).
- Bénédicte Dufour, « Victime de l'éboulement de La Rivière, « l’histoire de la chapelle Notre-Dame d'Armieu ne doit pas s’arrêter là » », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne)
- ↑ Jacques Debelmas, Les anciennes carrières de Grenoble et de ses environs immédiats, t. 66, (lire en ligne), « Les anciennes carrières de Grenoble et de ses environs immédiats »
- Michel Puech, Renouvellement d'autorisation d'exploitation d'une carrière de calcaire : Enquête publique du 27 février au 28 mars 2018, (lire en ligne [PDF])
- ↑ « Un pan de montagne s'effondre sur une route en Isère : les images impressionnantes de cet éboulement "de très grande ampleur" », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « "C'était impressionnant": ce que l'on sait sur l'éboulement rocheux "de grande ampleur" en Isère », BFM TV, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « En Isère, les recherches sont suspendues après un éboulement au bord d’une route départementale à La Rivière, « aucun disparu n’est signalé », selon la préfecture », Le Monde, (lire en ligne
, consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Oxalis / Olivier Benoit-Gonin, Carrière La Rivière : Expertise naturaliste : inventaires botaniques, , 39 p. (lire en ligne [PDF])
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la géographie :