Charles de Saint-Yves
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Guillaume-Alexandre Saint-Yves () |
Charles Léoffroy de Saint-Yves (1717-1804) était un critique d'art et collectionneur parisien du XVIIIe siècle.
Vie et carrière
Charles Léoffroy de Saint-Yves naquit à Paris le , d'une lignée de médecins commencée par son grand-père adoptif Charles Saint-Yves. Après des études chez les jésuites au Louis-Le Grand sous la férule du Père Porée il devint oculiste à son tour et exerça avec son père Étienne Léoffroy Saint-Yves, rue Saint-Thomas-du-Louvre.
À la mort de celui-ci, Charles Léoffroy de Saint-Yves abandonna l'essentiel de sa pratique. La fortune familiale dont il avait hérité lui permit de se consacrer aux arts, comme collectionneur et salonnier, à la suite de son grand-oncle. Il se retira en Normandie vers 1797 et y mourut le .
Collectionneur
Léoffroy de Saint-Yves enrichit son cabinet de pièces importantes issues des meilleurs collections parisiennes, en particulier celles de Boucher, Conti, Huquier, Lempereur, Mariette, van Loo.On remarqua en particulier un cabinet d'estampes particulièrement riche en pièces de Dürer, Rubens ou Nanteuil.
L'essentiel de cette collection fut dispersée après sa mort à la vente publique des 2- à Paris.
Les Annales de la calcographie générale publièrent immédiatement après une notice nécrologique, donnant description de cette collection : "Dans le nombre des tableaux, des émaux, des dessins, des bronzes, des ivoires et des terres cuites, on y distinguait les plus intéressantes productions de Lucatelli, Vannins, Barbicri, Biscaino, Breughel dit de Velours, P. Potier, Will, Baur, Petitot, Liagelbac, Bachnysen, Hondekoeter, François Flamand, Warnès, le Nain, Patel, la Fosse, la Saye, le Puget, François Guérin, Blaremberg, Hue, et Van-Spaendonck. La Collection d'estampes formée par M. de Saint-Yves renfermait nombre de pièces capitales de Marco Antonio, Guil. Bonasoni, Stef. Delia Bella, Vanni, Agos. et Ann. Caracci, Giorgio et Diana Ghisi de Mantoue, Andreaui, Rota, Biscaino, de Gbein, Vostermau, Franc. VandenSteen, les Bolswert, Pontins, Goltzins, Juc. Matham, Saeuredam, Gondt, Corn. Bloemaert, Rembrandt, Potter, P. Tfolpe, J. Muller, Blootelind, Corn, et Visscher, J. Vande-Velde, Hollur, Natalis, Callot, Mellan, Franc, de Poilly, Masson, Le Clerc, Gir. Audraa, Spierre, Ger. Edelinck, Drevet, et d'autres habiles graveurs anciens et-modernes»
Sa bibliothèque, dispersée aux enchères de 1805 incluait des pièces majeures, telles le Le livret du Ballet du Roy aux festes de Bacchus, 1651, entré alors à la BnF sous le no 578[1].
Salonnier
La postérité retint essentiellement Saint-Yves pour son activité de critique d'art, dont les monographies descriptives du salon annuel de l'Académie Royale à Paris précédèrent l'avènement de la critique moderne avec Diderot et ses neuf Salons (1759-1781).
Sa principale publication : Observations sur les arts, et sur quelques morceaux de peinture et de sculpture, exposés au Louvre en 1748; où il est parlé de l'utilité des embellissements dans les villes
Bibliographie
- Charles de Saint-Yves, Observations sur les arts, et sur quelques morceaux de peinture et de sculpture, exposés au Louvre en 1748; où il est parlé de l'utilité des embellissements dans les villes. Leyde, E. Luzac Jr., 1748.
- Catalogue de la vente publique de 1805 : Catalogue raisonné du Cabinet de feu Mr. Charles Léoffroy de Saint-Yves. Estampes, tableaux, dessins, miniatures, sculptures, livres etc. Paris, 1805, F.L. Regnault, peintre & graveur et Silvestre, libraire
- Annales de la calcographie générale, Paris, 1806, Vallin & Gillé fils, p. 8-11
- Encyclopédie moderne, ou dictionnaire abrégé des hommes et des choses des sciences, des lettres et des arts, Lejeune, Paris, 1829, p. 179
Notes et références
- reporté à l’inventaire du cabinet des estampes du Roy commencé en 1779 fournit les informations (p. 212-213) : no 4634/ in-fol/ maroquin marbré/ Vente Saint-Yves de floréal an 13 (Bn réserve Pd-74-Pet. Fol.)