Callisto (mythologie)

Callisto
Callisto se transformant en ourse. Vase apulien à figures rouges, vers , J. Paul Getty Museum.
Biographie
Nom dans la langue maternelle
Καλλιστώ
Père
Lycaon ou Ceteus ()
Enfants
Autres informations
Vénérée par

Dans la mythologie grecque, Callisto (en grec ancien Καλλιστώ / Kallistṓ) est une nymphe, faisant partie des chasseresses d'Artémis. Violée par Zeus, ayant pris l'apparence de la déesse, elle est métamorphosée en ourse, avant d'être transformée en constellation, sous le nom de Grande Ourse.

Étymologie

Le nom Callisto, en grec ancien Καλλιστώ / Kallistṓ, dérive de καλλίστη / kallístē (« la plus belle »), superlatif de l'adjectif καλός / kalós (« beau »)[1],[2].

Mythe

Le mythe de Callisto ne connaît pas de version unifiée ou originelle, mais un ensemble de traditions parfois lacunaires[3].

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Hémidrachme de Tégée, représentant à l'avers Zeus Lykaios et, au revers, la tête de Callisto, 460-450 av. J.-C.

Ascendance

L'ascendance de Callisto est incertaine : certaines versions en font la fille de Lycaon, roi d'Arcadie[4] ou de Nyctée, fils de Poséidon.

Viol par Zeus

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Artémis, Callisto (à gauche), Éros et d'autres nymphes. Fresque antique de Pompéi, musée archéologique national de Naples.

Callisto faisait partie de la suite d'Artémis qui imposait à ses compagnes une stricte chasteté[5]. Zeus s'éprit d'elle et imagina une ruse pour la séduire. Il prit les traits d'Artémis pour l'approcher sans éveiller sa méfiance et s'unit à elle par surprise. Tombée enceinte à l'issue de ce viol, elle chercha à cacher son état à Artémis, mais fut découverte lors d'une baignade dans la rivière.

Métamorphose et catastérisation

Artémis entra dans une vive colère et la chassa de sa suite. Callisto ayant enfanté un fils, Arcas, Héra, épouse de Zeus, choisit ce moment pour châtier sa rivale en la transformant en ourse, condamnant la malheureuse à trouver refuge dans la montagne. Quinze ans plus tard, Arcas, devenu jeune homme, chassait dans les montagnes lorsqu'il tomba nez à nez avec Callisto. Selon la plupart des versions du mythe, Zeus ne permit pas que le fils portât le coup fatal à sa mère : il les fit enlever tous deux pour les placer dans le ciel où ils forment les constellations de la Grande et de la Petite Ourse.

Réception

Arts modernes

François Boucher, La Nymphe Callisto, séduite par Jupiter sous les traits de Diane, huile sur toile, 1759, musée d'art Nelson-Atkins.

À l'époque moderne, les artistes représentent majoritairement deux épisodes du mythe de Callisto : la scène de séduction entre elle et Zeus métamorphosé en Artémis (reconnaissable par ses attributs, comme le foudre ou l'aigle), ainsi que la découverte de la grossesse de Callisto par la véritable déesse[6].

Le premier thème iconographique est un prétexte à la représentation d'une scène d'amour lesbien[6].

Astronomie

Callisto donne son nom à Callisto (ou Jupiter IV), l'une quatre principales lunes de Jupiter (ou satellites galiléens), qui reçoivent les noms d'amours de Zeus. Découverte en 1610 par Galilée, elle est nommée ainsi en 1614 par Simon Marius[7].

L'astéroïde (204) Callisto, de la ceinture principale, est également nommé en l'honneur du personnage mythologique par Johann Palisa après sa découverte le [8].

Annexes

Sources antiques

Bibliographie

Dictionnaires et encyclopédies

Études

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Gérard Gréco et al., « Καλλιστώ », sur Bailly 2020 Hugo Chávez (consulté le ).
  2. (it) Ezio Pellizer et al., « Dizionario Etimologico della Mitologia Greca » [archive du ] [PDF], sur demgol.units.it.
  3. Jost 2005, p. § 20-21.
  4. Hamilton 1978, p. 363.
  5. Hamilton 1978, p. 364.
  6. a et b Irène Aghion, Claire Barbillon et François Lissarrague, Héros et dieux de l'Antiquité, Paris, Flammarion, coll. « Tout l'art », (1re éd. 1994) (ISBN 978-2-0812-0785-1), « Callisto », p. 73-74.
  7. (en) Samuel G. Barton, « Discovery and Naming of Jupiter's Satellites », Astronomical Society of the Pacific Leaflets, vol. 5, no 214,‎ , p.112-113 (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « (204) Kallisto », dans Lutz Dieter Schmadel, Dictionary of Minor Planet Names, Berlin et Heidelberg, Springer, (ISBN 978-3-642-29717-5, lire en ligne).