Barbechas
Les barbechas exercent une profession majoritairement féminine en Tunisie, dont le rôle est de collecter les déchets recyclables dans les décharges du pays afin de les valoriser[1]. Le terme « chiffonniers » ou « chiffonnières » est également utilisé pour les désigner[2]. Selon Radhia Jerbi, présidente de l'Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), elles seraient entre 8 000[3] et 15 000 à exercer ce travail à travers le pays[1].
Modèle économique
Situé dans le secteur informel de l'économie de la Tunisie[4], leur action contribue significativement à réduire les déchets plastiques et métalliques, principalement le cuivre et le fer[1]. Selon l'ONG International Alert, les barbechas assurent ainsi les deux tiers du recyclage du pays[5]. La revente de ces matériaux est leur principale source de revenu : le kilo de plastique leur rapporte l'équivalent de 20 centimes d'euro[5]. Le revenu varie de deux à douze dollars par jour[3]. Selon la saison, leur collecte varie en moyenne de 10 à 50 kilos par jour[5].
Profil des travailleuses
Alors que les femmes sont majoritaires dans cette profession, une étude de l'UNFT menée sur un échantillon de 116 d'entre elles révèle qu'elles sont majoritairement âgées : près d'un tiers d'entre elles a entre 50 et 60 ans, et plus d'un quart a plus de 60 ans[1]. En termes d'instruction, 56 % sont analphabètes[1]. Ces caractéristiques les placent d'elles parmi les personnes les plus vulnérables de la société tunisienne, souvent isolées et confrontées à des difficultés personnelles et familiales[1].
Condition de travail
Leur travail leur impose de commencer très tôt pour fouiller les poubelles avant qu'elles soient retirées par les éboueurs[2], et de marcher pendant des heures avec un sac sur le dos à la recherche de déchets recyclables dans les décharges[1]. La plupart travaille sans équipement de protection adapté, et n'ont ni gants ni masques pour se protéger des odeurs toxiques et des dangers présents dans les décharges[1]. En outre, leurs faibles revenus et le fait qu'aucune, ou presque, ne dispose d'une couverture sociale[3], ne leur permettent pas un suivi médical régulier alors que leur santé est particulièrement exposée au risque du fait de leurs conditions de travail[1].
Notes et références
- « Les barbechas, pilier invisible du recyclage en Tunisie », sur france24.com, (consulté le ).
- Frédéric Bobin, « À Tunis, les chiffonniers sortent de l'ombre », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- « Tunisie : les barbechas assurent le recyclage des déchets », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- ↑ Hanen Chebbi, Mahdia, « Parcours d'une femme barbécha », sur vilmouv.cnrs.fr, (consulté le ).
- « Des chiffonniers de Tunis s'organisent pour sortir de la misère », sur voaafrique.com, (consulté le ).