Ahmed Chouchane

Ahmed Chouchane
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Homme politique, militaire

Ahmed Ben Ibrahim Ben Mohamed El Tahar Chouchane, né le à El Guerrara, est un militaire algérien. Capitaine des forces spéciales de l'armée algérienne[1], arrêté en 1992 pour ses liens avec le Groupe islamique armé (GIA), il sera emprisonné trois ans. Il se réfugié en 1997 en Grande-Bretagne et fait partie du Mouvement algérien des officiers libres (Maol)[2]. Il revient en Algérie le 4 mars 2020[3].

Parcours militaire

Ahmed Chouchane entre en 1978 à l'Académie militaire interarmes de Cherchell. Le 21 janvier 1981, il sort de l'académie avec le titre de sous-lieutenant de l'arme blindée, en 1985, il obtient le grade de lieutenant et en 1990 celui de capitaine. Selon le journaliste Mohamed Sifaoui, Ahmed Chouchane est un « salafiste convaincu »[4].

Arrestation

Ahmed Chouhane était en contact avec les groupes islamiques armés du GIA. Le , il rencontre les chefs islamistes Said Makhloufi, Abdelkader Chabouti, Mansouri Elmiliani, Rabah Guettaf, le capitaine Ahmed Benzmirli et d'autres lieutenants. Le , Ahmed Chouchane est arrêté et son procès aura lieu au tribunal militaire de Béchar. Il affirme qu'après avoir été torturé il a signé sous la contrainte le procès-verbal qui l’accusait d’atteinte à la sécurité de l’État algérien, de la création d’une armée secrète au sein de l’ANP et de la division du territoire national[1]. Il sera condamné à 3 ans de prison[5] pour « manœuvres subversives ».

En 1995, Ahmed Chouchane sort de prison et quitte l'Algérie. Il passe deux ans en Afrique de l'ouest, puis en 1997, il demande l'asile politique en Grande-Bretagne.

En 2002, Ahmed Chouchane fait partie des témoins de Habib Souaïdia, un ex-militaire algérien exilé qui accuse l'armée algérienne des massacres de la décennie noire attribués aux groupes islamistes armés (dans son livre « la Sale Guerre »). Le procès du général-major Khaled Nezzar contre Habib Souaïdia se tient du 1er au , devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ahmed Chouchane y déclare que le colonel Athmane Tartag lui aurait affirmé que le chef du GIA Djamel Zitouni était un membre des services secrets algériens. Khaled Nezzar y affirme qu'Ahmed Chouchane est un extrémiste, sympathisant du FIS[1].

Ahmed Chouchane mène depuis la Grande-Bretagne la campagne du « Qui tue qui en Algérie ? », à travers le Mouvement algérien des officiers libres (Maol). Il appelle également au « nettoyage des rangs de l'armée » « des responsables affiliés à l’ancien colonisateur » et à soutenir le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah[2].

Engagement politique

Après les événements de 2011 en Algérie, Ahmed Chouchane créé le , le parti d'opposition « Conseil de redressement National ». En 2014, il devient membre du congrès pour le changement national aux côtés de Salah Eddine Sidhoum. Et après les événements de Ghardaïa, il crée le le « Front populaire contre la Tutelle Française »,[7].

Propos racistes

Ahmed Chouchane est connu pour ses propos racistes contre la culture amazigh. À la suite des émeutes de Béjaïa[8] du 2 janvier 2017, il demande l'intervention de l'armée algérienne contre la Kabylie en déclarant : « Rasez cette région s’il le faut, car elle constitue un nid de traîtrise et d’intelligence avec les ennemis de l’Algérie », et affirme que « la France est derrière ce complot » et que l'appel à manifester serait « parti du centre culturel français d'Alger ». Ahmed Chouchane avait déjà dans le passé traité également les Mozabites de « serpents venimeux »[9]. Djamel Benouh, un ressortissant algérien en Grande-Bretagne, a déposé plainte contre lui pour propos racistes en 2017[10].

Notes et références

  1. a b et c François Gèze et Habib Souaïdia, Le procès de la sale guerre: Algérie, le général-major Khaled Nezzar contre le lieutenant Habib Souaïdia, Paris, Découverts - Cahiers Libres - Maspero, , 515 p. (ISBN 2707139009).
  2. a et b « Les dessous d'une guerre autour de la décennie noire », sur El Watan, .
  3. (ar) عاطف قدادرة, « بعد عقود من المنفى... الجزائر تسمح بعودة "لاجئين سياسيين" », Independent Arabia,‎ (lire en ligne)
  4. Mohamed Sifaoui, Al-Qaïda Maghreb islamique: le groupe terroriste qui menace la France, Paris, Encre d'orient, , 266 p. (ISBN 2362430057), p.112.
  5. (en) Amnesty International USA, « Algeria "disappearances": The Wall of Silence Begins to Crumble », Amnesty International,‎ , p.7.
  6. (ar) « الجبهة الشعبية لإنهاء الوصاية الفرنسية ».
  7. Amir Akef, « En Algérie, la ville de Béjaïa théâtre d’émeutes », Le Monde Afrique,‎ (lire en ligne)
  8. (ar) « تحريض أحمد شوشان للعسكر جزائري بقتل وسحق القبائليين يجره أمام العدالة البريطانية », Algeria Times,‎ (lire en ligne)
  9. (ar) « شرطة لندن تحقق مع أحمد شوشان بسبب تصريحاته الجهوية », sur El Mihwar,‎ .

Voir aussi

Groupe islamique armé