Adikhalamani
Adikhalamani | |
Période | Époque hellénistique[1] |
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Fonction principale | Roi de Koush[1] |
Prédécesseur | Arqamani[1] |
Dates de fonction | IIe siècle av. J.-C.[1] |
Successeur | Tabirqo[1] |
Famille | |
Conjoint | Nahirqo[1] |
Sépulture | |
Nom | BEG N 8[1] |
Type | Pyramide nubienne[1] |
Emplacement | Méroé[1] |
Adikhalamani est un souverain koushite qui règne sur le royaume de Méroé dans la première moitié du IIe siècle av. J.-C..
Biographie
Adikhalamani succède au roi Arqamani et devient ainsi le septième souverain à régner sur le royaume de Méroé. Le royaume de Méroé est un État qui domine la Nubie (Koush) depuis la ville de Méroé, au Soudan actuel, au Ier millénaire av. J.-C.. Une des particularités de ce royaume est sa très forte proximité culturelle et religieuse avec l'Égypte pharaonique voisine[1]. Adikhalamani se fait ainsi représenter comme un pharaon[2] et adopte une titulature de roi égyptien. Comme son prédécesseur, Adikhalamani arbore les mêmes épithètes que le pharaon rival Ptolémée IV dans son nom de Sa-Rê : vivant éternellement, aimé d'Isis[3].
Le règne d'Adikhalamani s'inscrit dans la continuité de celui de son prédécesseur Arqamani. Adikhalamani continue l'occupation de la Basse-Nubie, récemment prise à l'Égypte, où il poursuit la construction de temples débutée par les Ptolémées, comme le Temple d'Amon de Debod. Collaborant avec le clergé et les travailleurs locaux, le roi cherche moins à occuper militairement la région qu'à démontrer son autorité morale et religieuse sur les souverains hellénistiques d'Alexandrie qui sont vus comme de vulgaires usurpateurs[1].
Comme son prédécesseur, Adikhalamani soutient les pharaons autoproclamés Hérouennéfer puis Ânkhouennéfer lors de la grande révolte de la région thébaine (en Haute-Égypte) contre le pouvoir des pharaons lagides. Adikhalamani est probablement contemporain de Ptolémée V[1] et de la fin de la grande révolte thébaine. Le roi koushite participe en allant même jusqu'à envoyer des troupes nubiennes en Égypte afin de soutenir les insurgés. En août 186, l'armée lagide affronte la troupe rebelle menée par Chaonnophris dans une bataille rangée quelque part au sud d'Assouan. Malgré la présence des renforts nubiens, les égyptiens et leur chef sont vaincus, mettant définitivement fin à 20 ans de révolte de la Thébaïde. D'après le 2e décret de Philae, les chefs koushites sont également tués durant la bataille[4]. Après ces événements, l'influence de rois koushites diminue et les lagides reprennent petit à petit le contrôle de la Basse-Nubie[1].

La fin du règne et la succession d'Adikhalamani sont mal connues et assez confuses. Deux rois de Méroé, Tabirqo et Taneyideamani, pourraient être des fils d'Adikhalamani et de sa femme Nahirqo. Néanmoins, aucun de ces deux rois n'a visiblement succédé directement à Adikhalamani. On pense que ceux-ci étaient trop jeunes pour régner et que Nahirqo a assuré plusieurs périodes de régence assez longues, d'abord entre Adikhalamani et Tabirqo (dont le règne a été apparemment assez bref), puis entre Tabirqo et Taneyideamani[1].
Sépulture
Adikhalamani est enterré à Méroé dans la pyramide nubienne Beg N 8[1].
Titulature
Notes et références
Bibliographie
- (en) Peter L. Shinnie, « The Nilotic Sudan and Ethiopia, c. 660 bc to c.ad 600 », dans The Cambridge History of Africa, vol. II : From c.500 BC to AD 1050, Cambridge University Press, (ISBN 978-1139054560, DOI 10.1017/CHOL9780521215923)
- (en) Bertha Porter et Rosalind Moss, Topographical Bibliography of Ancient Egyptian Hieroglyphic Texts, Statues, Reliefs and Paintings, vol. VII : Nubia, Deserts and Outside Egypt, Griffith Institute, (ISBN 978-0900416040)
- (de) Jürgen von Beckerath, Handbuch der Ägyptischen Königsnamen, Éditions Philipp von Zabern, (ISBN 978-3805325912)
- (en) László Török, « Archaism and innovation in 1st century BC Meroitic art: Meroe Temple M 250 revisited », Azania: Archaeological Research in Africa, Taylor & Francis, (DOI 10.1080/00672700409480399)
- (en) Paul Johstono, « Insurgency in Ptolemaic Egypt », dans Brill's Companion to Insurgency and Terrorism in the Ancient Mediterranean, Éditions Brill, (ISBN 978-9004222359)
- (en) Eric Spindler, « The Crown of the Divine Child in the Meroitic Kingdom. A Typological Study », Annals of the Náprstek Museum, Musée national de Tchéquie, (ISSN 0231-844X, DOI 10.1515/anpm-2017-0002)
- (en) Josefine Kuckertz, « Meroe and Egypt », UCLA Encyclopedia of Egyptology, Université de Californie à Los Angeles, (ISSN 2693-7425, lire en ligne)