Yaël Hayat
Yaël Hayat est une avocate, née en 1969 à Lausanne.
Biographie
Yaël Hayat est née en 1969 à Lausanne. Ses parents sont originaires de Tunisie. Son père, après des études à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, devient physicien à l'État de Vaud ; sa mère s'occupe du foyer. Elle est la deuxième d'une fratrie de quatre enfants, tous des filles[1].
Elle souhaite devenir comédienne puis après sa maturité à Lausanne (latin-anglais[1]) hésite entre devenir psychiatre ou avocate[2]. Elle est titulaire d'une licence en droit de l'Université de Lausanne qu'elle a obtenue en 1994[3]. Elle décroche son brevet d'avocate à Genève en 1999[4], après avoir obtenu le premier prix d'éloquence du Concours Maurice Garçon à Paris deux ans plus tôt[1]. En 2002, elle cofonde l'étude Hayat & Bertossa, qui devient Hayat & Meier en 2007[3].
Elle exerce et vit en vieille-ville de Genève[5], où elle est une pénaliste reconnue notamment comme avocate de la défense[6]. Elle est membre de l'Ordre des avocats de Genève ainsi que de sa commission de droit pénal[7].
Elle est mère d'un enfant[1] et a étudié le piano au conservatoire[5].
Causes
En 2013, Yaël Hayat est l'avocate d'une personne âgée condamnée pour crimes sexuels et gravement malade avec une espérance de vie limitée[8]. Elle plaide pour une libération anticipée et déclare : « Quand on s'approche de la mort, la froideur des barreaux n'est pas tolérable. Lorsque la justice prend un visage humain face à l'agonie, elle s'ennoblit. C'est toute la nuance entre le juge et le justicier[8]. »
En 2016, elle défend les intérêts de la victime dans l'affaire Warluzel[9]. Elle représente également, avec Maître Loïc Parein, l'accusé dans l'affaire vaudoise de l’assassinat de Marie[10]. En 2017, elle est, avec Marc Bonnant, l'avocate de Tariq Ramadan accusé d'agressions sexuelles[11]. Ramadan change d'avocats sans explication en début de procédure judiciaire[12].
En 2019, elle défend le conseiller administratif de Genève Rémy Pagani accusé de gestion déloyale des intérêts publics dans l'« affaire des notes de frais » révélé par un rapport de la Cour des comptes[13].
Yaël Hayat prend également la défense d'un militant pro-climat lors du procès de Lausanne action climat en 2020[14]. Aux côtés de Maîtres Grégoire Mangeat et Fanny Margairaz, Yaël Hayat est l'avocate de Pierre Maudet accusé « d'acceptation d'un avantage »[15].
Engagements et prises de position
Yaël Hayat est membre du comité du Projet Innocence Suisse, qui vise à venir en assistance à des condamnés à tort en vue d'obtenir une révision de leur jugement[16]. Elle fait également partie du comité cantonal de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme[17].
Elle se bat contre l'internement à vie qu'elle juge comme « une mise à mort »[18] et pour des conditions d'emprisonnement dignes[19].
Elle dénonce le néo-féminisme issu du mouvement MeToo, l'accusant « d'être totalitaire, d'imposer une pensée unique et de défier l'État de droit » et les tribunaux médiatiques instaurés par les réseaux sociaux[5].
Plaidoiries au théâtre
Yaël Hayat plaide également dans différents procès fictifs, notamment avec Marc Bonnant. Ainsi, en 2015, elle lui fait face dans le procès d'Horace[20] puis en , dans le procès de Lady Macbeth[21]. Pour les dix ans de la mort de Jacques Chessex, en , elle partage la scène avec Marc Bonnant pour une plaidoirie fictive intitulée « Le procès de Jacques Chessex »[22].
Style
Pour ses plaidoiries, Yaël Hayat va chercher « un éclairage sur notre humanité » chez Dostoïevski, Shakespeare ou Camus[21]. Ce dernier l'a particulièrement inspirée, elle décrit son roman L'Étranger comme « le trait d'union entre mon adolescence et ma vie d'avocate »[2].
Notes et références
- Catherine Focas, « L'avocate du diable », Tribune de Genève, , p. 40
- Alexandre Demidoff, « Yaël Hayat: «J’ai toujours envie de défendre Meursault, le héros de «L’Etranger» », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
- Mitra Sohrabi et Romanos Skandamis, « Moment de vérité ; Questions à Maître Yaël Hayat », sous toutes réserves, Revue trimestrielle du Jeune Barreau de l'Ordre des Avocats de Genève, no 25, (lire en ligne, consulté le )
- « Profil de Me Yaël Hayat », sur Ordre des avocats de Genève (consulté le )
- Fedele Mendicino, « Portrait d’une pénaliste genevoise – Yaël Hayat, la bête noire des féministes » , sur Tribune de Genève, (consulté le )
- Fa. M., « Yaël Hayat, l'incontournable », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
- « Commission de droit pénal », sur Ordre des avocats de Genève (consulté le )
- Fabiano Citroni, « Peut-on laisser mourir un condamné malade en prison? Cas d’école à Genève », 24 Heures, 28-29 mars 2013 (lire en ligne, consulté le )
- Catherine Focas, « « Depuis l'été, l'aide-soignante veillait sur Dominique Warluzel avec bienveillance » », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le )
- Pascale Burnier, « Me Hayat, le joker de dernière minute de Claude D. », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le )
- Fati Mansour, « A Genève, la défense calculée de Tariq Ramadan », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
- Fati Mansour, « La défense de Tariq Ramadan fait peau neuve à Genève », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « Rémy Pagani devant la justice genevoise », 20 Minutes, (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « L'état de nécessité invoqué à Genève lors du procès d'un militant du climat », Radio télévision suisse, (lire en ligne, consulté le )
- Fati Mansour, « Pierre Maudet sera renvoyé en jugement », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « Une nouvelle association pour lutter contre l'erreur judiciaire », Swissinfo, (lire en ligne, consulté le )
- « Licra-Genève », sur Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (consulté le )
- Joëlle Fabre, « «Nous n’abdiquerons pas comme l’ont fait les juges aujourd’hui» », 24 Heures, (lire en ligne, consulté le )
- Catherine Focas, « «La prison à Genève, c’est pire qu’en Afrique!» », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le )
- Katia Berger, « Maîtres Bonnant et Hayat font le procès d’Horace », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le )
- Alexandre Demidoff, « Yaël Hayat et Marc Bonnant, le choc shakespearien de deux ténors du barreau », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « Un festival pour les 10 ans de la mort de Jacques Chessex », Radio fréquence Jura, (lire en ligne, consulté le )