Saule
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Dilleniidae |
Ordre | Salicales |
Famille | Salicaceae |
Ordre | Malpighiales |
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Famille | Salicaceae |
Tribu | Saliceae |
- Amerina Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Amerix Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
- Argorips Raf., Alsogr. Amer.: 13. 1838.
- Biggina Raf., Alsogr. Amer.: 4. 1838.
- Capraea Opiz, Seznam: 25. 1852.
- Chalebus Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
- Chamitea A.Kern., Verh. K. K. Zool.-Bot. Ges. Wien 10: 275. 1860.
- Chosenia Nakai, Bot. Mag. (Tokyo) 34: 67. 1920.
- Diamarips Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Diplima Raf., Alsogr. Amer.: 13. 1838.
- Diplopia Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
- Diplusion Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Disynia Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
- Gruenera Opiz, Seznam: 48. 1852.
- Knafia Opiz, Seznam: 56. 1852.
- Lusekia Opiz, Seznam: 61. 1852.
- Melanix Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
- Nectolis Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Nectopix Raf., Alsogr. Amer.: 14. 1838.
- Nectusion Raf., Alsogr. Amer.: 14. 1838.
- Nestylix Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Oisodix Raf., Alsogr. Amer.: 13. 1838.
- Opodix Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
- Pleiarina (L.) Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Psatherips Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Ripselaxis Raf., Alsogr. Amer.: 14. 1838.
- Ripsoctis Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- Sokolofia Raf., Alsogr. Amer.: 14. 1838.
- Telesmia Raf., Alsogr. Amer.: 15. 1838.
- × Toisochosenia Kimura, Sci. Rep. Tohoku Imp. Univ., Ser. 4, Biol. 11: 247. 1936.
- Toisusu Kimura, Bot. Mag. (Tokyo) 42: 288. 1928.
- Urnectis Raf., Alsogr. Amer.: 14. 1838.
- Usionis Raf., Alsogr. Amer.: 14. 1838.
- Vetrix Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
- Vimen Raf., Amer. Monthly Mag. & Crit. Rev. 1: 439. 1817.
Le saule (Salix) est un genre de plantes à fleurs de la famille des Salicacées (Salicaceae). Il comprend 360 espèces environ, réparties à travers le monde, principalement dans les zones fraîches et humides des régions tempérées et froides de l'hémisphère nord. Ce sont des arbres, des arbustes ou des arbrisseaux.
- Une rangée régulière de saules est dénommée une saulée[1].
- Une saulaie est un endroit où poussent des saules, tout comme une saussaie, terme vieilli et régional.
Étymologie
Le terme français saule est issu du vieux bas francique *salha (cf. vieil anglais salh, vieux haut allemand salaha), héritier du germanique *salχaz[Note 1],[2]. Le français saule, le germanique salχaz et l'anglais willow sont issus de la même racine indo-européenne wel signifiant « rouler, tourner », allusion à la flexibilité du bois et l'utilisation des pousses et des branches pour tisser des paniers, fabriquer des clôtures[3].
Si la racine est la même (*sal-), il ne continue donc pas le latin salix, accusatif salĭcem, lequel est en revanche à l'origine des formes d'ancien français saus et sausse (conservés dans certains dialectes) et de saussaie (qui vient de salicetu) « endroit planté de saules, saulaie » (en toponymie Saussay, Saussaye, Sauchay, Saulchoy, etc.).
Caractères généraux
Les saules sont des espèces ligneuses de taille très variée, allant de grands arbres de plus de 20 mètres de haut (Saule blanc) à des sous-arbrisseaux poussant en espalier en épousant la forme du sol (Saule à feuilles émoussées par exemple).
Les feuilles sont simples, caduques, alternes, ovales ou lancéolées, entières ou plus ou moins dentées, souvent alternes (à l'exception notamment du Saule pourpre), avec un pétiole parfois accompagné d'un stipule. Les fleurs sont réunies en chatons dressés, mâles ou femelles, portés par des pieds différents (plantes dioïques). Chaque fleur est portée par un nectaire, qui correspond au périanthe, et protégée par une bractée ciliée.
La fleur mâle, minuscule, comporte deux à cinq étamines. La fleur femelle ne comprend qu'un seul ovaire, uniloculaire mais à deux carpelles.
Fleurs mâles et femelles sont rassemblées en chatons caractéristiques.
Les fleurs femelles fécondées forment des capsules à deux valves, qui libèrent des graines cotonneuses. Les saules peuvent être anémochores (pollinisés par le vent) ou entomochores (pollinisés par les insectes).
Les nombreux hybrides rendent souvent la détermination difficile.
La plupart des saules se couvrent à l'automne d'une cire blanche qui les protège pendant l'hiver. Comme toutes les cires, celle-ci est hydrophobe, c'est-à-dire qu'elle ne laisse pas passer l'eau. Cette propriété protège l'arbre de la déshydratation pendant l'hiver mais rend aussi la respiration plus difficile. Pour résoudre ce problème, l'arbre est équipé de lenticelles.
Les saules sont connus pour s'hybrider facilement.
Écologie et distribution
En Europe, les saules ont des graines parmi les plus petites des espèces ligneuses, d'un millimètre de longueur pour 0.2 millimètre de largeur[4]. Ces petites graines ne contiennent que peu de tissus nutritifs, sont très sensibles à la déshydratation et ont donc besoin d'habitats ouverts et peu concurrentiels avec un apport constant d'humidité lors de la germination. Pour cette raison, la plupart des espèces de saules sont des espèces dites pionnières. Saules et bouleaux sont les premiers arbres à coloniser les friches, surtout les berges de rivières et les zones alluviales, mais aussi les coupes forestières. En effet, le saule a besoin d'un terrain nu et de beaucoup de lumière ; l'eau est un caractère important pour son développement. Il est plutôt acidicline et s'installe sur des sols à pH allant de 5,5 à 7,5. Il préfère les sols légers et humides tels que les alluvions des bords de cours d'eau.
Les saules occupent un large éventail de milieux naturels : dunes, bas-marais, tourbières, pelouses alpines, combes à neige, couloirs d’avalanches, forêts claires. Ils sont particulièrement abondants et marquent le paysage des zones alluviales et des bords de rivières.
Les quelque 470 espèces de saules recensées dans le monde sont principalement distribuées dans les régions froides et tempérées de l'hémisphère nord, mais quelques espèces sont présentes dans les régions tropicales et l'hémisphère sud tempéré.
Liste des sous-taxons
- Salix subg. Chamaetia
- Salix subg. Chosenia
- Salix subg. Longifoliae
- Salix subg. Salix
- Salix subg. Vetrix
Principales espèces
- Salix acutifolia Willd.
- Salix aegyptiaca L. - Saule d'Égypte
- Salix alaxensis (Andersson) Coville - Saule d'Alaska
- Salix alba L. - Saule blanc
- Salix amplexicaulis Bory & Chaub.
- Salix amygdaloides Andersson - Saule à feuilles de pêcher
- Salix apennina A.K.Skvortsov - Saule des Apennins
- Salix apoda Trautv.
- Salix appendiculata Vill.
- Salix arbuscula L.
- Salix arctica Pall.
- Salix argyracea E.L.Wolf
- Salix arizonica Dorn - Saule d'Arizona
- Salix armenorossica A.K.Skvortsov - Saule d'Arménie
- Salix atrocinerea Brot. − Saule roux
- Salix aurita L. - Petit marsault
- Salix babylonica L. - Saule pleureur
- Salix balfouriana C.K.Schneid.
- Salix barclayi Andersson
- Salix bebbiana Sarg.
- Salix bicolor Willd. - Saule bicolore
- Salix bikouensis Y.L.Chou
- Salix bonplandiana Kunth - Saule de Bonpland
- Salix brachycarpa Nutt.
- Salix breviserrata Flod.
- Salix burjatica Nasarow
- Salix burqinensis Chang Y. Yang
- Salix caesia Vill.
- Salix calliantha J.Kern.
- Salix calodendron
- Salix candida Flüggé ex Willd.
- Salix cantabrica Rech.f. - Saule de Cantabrique
- Salix capensis Thunb.
- Salix capitata Y.L.Chou & Skvortsov
- Salix caprea L. - Saule marsault
- Salix capusii Franch.
- Salix carmanica Bornm.
- Salix caroliniana Michx. - saule de Caroline
- Salix caspica Pall.
- Salix cavaleriei H.Lév.
- Salix chaenomeloides Kimura
- Salix cinerea L. - Saule cendré
- Salix cordata Michx. - Saule à feuilles en forme de cœur
- Salix daphnoides Vill. - Saule daphné
- Salix discolor Muhl.
- Salix drummondiana Barratt ex Hook. - Saule de Drummond
- Salix elaeagnos Scop.
- Salix eriocephala Michx.
- Salix excelsa S.G.Gmel.
- Salix exigua Nutt.
- Salix fargesii Burkill - Saule de Farges
- Salix floderusii Nakai
- Salix fluviatilis Nutt. (syn. Salix exigua var. sessilifolia)
- Salix foetida Schleich. ex DC. - Saule fétide
- Salix fragilis L. - Saule fragile
- Salix geyeriana Andersson - Saule de Geyer
- Salix gilgiana (Seemen)
- Salix glabra Scop., Saule glabre
- Salix glauca L. - Saule glauque
- Salix glaucosericea Flod.
- Salix gooddingii C.R.Ball - Saule de Gooding
- Salix gordejevii Y.L.Chang & Skvortsov
- Salix graciliglans Nakai
- Salix gracilistyla Miq.
- Salix hastata L.
- Salix hegetschweileri Heer
- Salix helvetica Vill. - Saule suisse
- Salix herbacea L. - Saule herbacé
- Salix hookeriana Barratt ex Hook. - saule de Hooker
- Salix humboldtiana Willd. - Saule du Chili
- Salix humilis Marshall
- Salix hylematica C.K.Schneid.
- Salix integra Thunb.
- Salix irrorata Andersson
- Salix japonica Thunb. - Saule du Japon
- Salix jessoensis Seemen - Saule de Jesso
- Salix koreensis Andersson - Saule de Corée
- Salix koriyanagi Kimura ex Goerz
- Salix laevigata Bebb - Saule rouge
- Salix laggeri Wimm. - Saule de Lagger
- Salix lanata L. - Saule laineux
- Salix lapponum L. - Saule des Lapons
- Salix lasiolepis Benth.
- Salix lemmonii Bebb
- Salix lindleyana Wallace ex Andersson
- Salix linearistipularis (Franch.) K. S. Hao
- Salix longiflora Andersson
- Salix longistamina Z. Wang & P. Y. Fu
- Salix lucida Muhl.
- Salix luctuosa H.Lév.
- Salix magnifica Hemsl., Saule magnifique
- Salix matsudana Koidz. - Saule tortueux
- Salix maximowiczii Kom. - Saule de Maximowicz
- Salix medwedewii Dode - Saule de Medwedew
- Salix melanopsis Nutt.
- Salix microstachya Turcz.
- Salix mielichhoferi Saut., syn. de Salix myrsinites
- Salix miyabeana Seemen
- Salix moupinensis Franch.
- Salix muscina Dode ex Flod.
- Salix myricoides Muhl. - Saule tamaris
- Salix myrsinifolia Salisb. - Saule noircissant
- Salix myrsinites L., syn. de Salix mielichhoferi Tausch ex Anderss.
- Salix myrtilloides L. - Saule fausse myrtille
- Salix neowilsonii W.P.Fang
- Salix nigra Marshall - Saule noir (Amérique du Nord)
- Salix nivalis Hook. - Saule des neiges, syn. de Salix reticulata
- Salix pantosericea Goerz
- Salix paraplesia C.K.Schneid.
- Salix pauciflora Koidz.
- Salix pedicellata Desf.
- Salix pellita Andersson
- Salix pentandra L.
- Salix petiolaris Sm., syn. de Salix sericea
- Salix phlebophylla Andersson
- Salix phylicifolia L.
- Salix planifolia Pursh
- Salix polaris Wahlenb.
- Salix psammophila Z. Wang & Chang Y. Yang
- Salix purpurea L. - Saule pourpre
- Salix pyrenaica Gouan - Saule des Pyrénées
- Salix pyrifolia Andersson
- Salix pyrolifolia Ledeb.
- Salix rehderiana C.K.Schneid.
- Salix repens L. - Saule rampant
- Salix reptans Rupr.
- Salix reticulata L.
- Salix retusa L. - Saule à feuilles rétuses
- Salix retusoides J.Kern., syn. de Salix retusa[5]
- Salix rorida Lacksch.
- Salix rosmarinifolia L. - Saule à feuilles de romarin
- Salix sajanensis Nasarow
- Salix salviifolia Brot.
- Salix schwerinii E.L.Wolf
- Salix scouleriana Barratt ex Hook.
- Salix sericea Marshall, syn. de Salix petiolaris
- Salix serissima (L.H.Bailey) Fernald
- Salix serpyllifolia Scop. - Saule à feuilles de serpolet
- Salix silesiaca Willd.
- Salix sitchensis C.A.Sanson ex Bong.
- Salix siuzevii Seemen
- Salix starkeana Willd.
- Salix subopposita Miq.
- Salix subserrata Willd.
- Salix suchowensis W.C.Cheng
- Salix sungkianica Y.L.Chou & Skvortsov
- Salix taxifolia Kunth - Saule à feuilles d'if
- Salix tenuijulis Ledeb.
- Salix tetrasperma Roxb.
- Salix triandra L. - Saule à trois étamines
- Salix turanica Nasarow
- Salix udensis Trautv. & C.A.Mey.
- Salix uva-ursi Pursh
- Salix variegata Franch.
- Salix viminalis L. - Saule des vanniers ou Osier vert
- Salix vulpina Andersson - Saule des renards
- Salix waldsteiniana Willd. - Saule de Waldstein
- Salix wallichiana Andersson
- Salix wilhelmsiana M.Bieb.
- Salix wilsonii Seemen - Saule de Wilson
- Salix yezoalpina Koidz.
Les Salix et l'humain
Utilisation
- Les saules sont cultivés principalement pour l'ornement, notamment le saule pleureur, de loin le plus connu dans les parcs et jardins.
- Certaines espèces fournissent du bois, apprécié notamment pour la fabrication de manches d'outils, de perches et des rameaux flexibles utilisés en vannerie (osier). Particulièrement droites et solides, Salix calodendron, Salix cinerea, Salix caprea, Salix viminalis et leurs mélanges sont utilisées pour la fabrication des fusains d'artistes.
- Les feuilles et l'écorce de saule sont connues depuis l'Antiquité pour leurs vertus curatives. Les Sumériens utilisent les feuilles de saule en décoction comme antidouleur. Hippocrate conseille une préparation à partir des feuilles et l'écorce du saule blanc pour soulager les douleurs et les fièvres. Au XVIIIe siècle, pour le pasteur Edward Stone, l'écorce de saule lui rappelle le quinquina[6] au même goût amer dû à sa richesse en tanins (15 %). Il lui donne une indication supplémentaire contre les rhumatismes en recourant à la théorie des signatures[7]. En 1829, un pharmacien français, Pierre-Joseph Leroux, après avoir fait bouillir de la poudre d'écorce de saule blanc dans de l'eau, concentre sa préparation[8]. Il en résulte des cristaux solubles qu'il baptise salicyline (du latin salix). En 1853, un chimiste alsacien nommé Charles Frédéric Gerhardt réussit, à partir de la salicyline, à synthétiser l'acide acétylsalicylique qui est commercialisé en 1899 sous le nom d'aspirine. Les rameaux de 2-3 ans ont en effet une écorce riche en salicyline, hétéroside se dédoublant par hydrolyse en glucose et alcool salicylique (alcool orthoxybenzoïque ou saligénol). Ce dernier, par oxydation, donne l'aldéhyde, puis l'acide salicylique. « Par ses composants, l'écorce de saule est un peu une aspirine végétale, moins active sans doute que l'acide acétylsalicylique de synthèse, cependant douée d'un réel pouvoir antithermique et antinévralgique, auxquels s'ajoutent des effets toniques et astringents[9] ».
- Les feuilles des saules, riches en vitamine C, sont comestibles, mais elles ne sont pas d'un goût agréable. Les jeunes pousses du saule blanc peuvent être ajoutées crues aux salades, ou cuites en légumes. Celles des autres espèces sont trop amères pour pouvoir être consommées. Les propriétés médicinales des feuilles[Note 2] et des chatons[Note 3] sont utilisés en usage externe (antispasmodique, sédatif nerveux, anaphrodisiaque)[10].
- Avant l'invention de l'auxine de synthèse, on se servait de l'eau de saule pour faciliter le bouturage de tous types de plantes.
- La salicine peut aussi être utilisée pour tanner le cuir.
- D'après Lapérouse les aborigènes Aïnous utilisaient les fils de l'écorce de saule pour tisser des toiles[11]. D'après le missionnaire John Bachelor, ces mêmes indigènes fabriquaient des sortes de peignes en saule pour relever leur moustache quand ils buvaient du vin[12].
- Selon le phytothérapeute Paul Goetz, les chatons de saule contiennent des traces de substance œstrogènique[13].
- Le saule qui accepte très bien la taille en tétard fut beaucoup utilisé comme bois énergie, aujourd'hui le bois issu de ce type de taille encore très répandu est essentiellement broyé et utilisé pour pailler jardins et potagers[14].
Symbolique, religion et superstitions
- Dans la mythologie orientale, le saule est symbole d'immortalité[15].
- Les branches de saule ou Arava sont aussi l'une des quatre espèces utilisées dans la fête juive des cabanes. Il représente entre autres l'un des rangs des dirigeants de la génération à savoir les scribes des juges, ou l'un des organes du corps à savoir la bouche.
- Artemis Lygodesma [Artémis du saule] était l'épithète d'Artémis à Sparte. En outre, les branches de saule étaient utilisées dans plusieurs rituels grecs[16].
- Chez les incas, la Saramama, déesse du maïs, était associée au saule[17].
- Sail / saule est le nom d'une lettre de l'alphabet oghamique. Cette lettre est glosée li n-aimbi ce qui voudrait dire "couleur des morts"[18].
- Chez les Germains, le « salix » était symbole de mort. Des sorcières habiteraient dans la cime des saules. On faisait alors des flûtes en bois de saule pour chasser le diable. (Grimm)
- En religion vaudou, on noue les branches de saules pour bloquer une personne.
- Une gerbe de branches de saule était utilisée par les scythes pour prédire l'avenir. Les Enarei (une classe différente) utilisaient plutôt des morceaux d'écorce de tilleul[19].
- Le phénix vivrait dans le benben d'Héliopolis ou dans le saule sacré.
- En Cantabrie, cueillir des branches de saule au lever du soleil du solstice d'été porterait chance.
- Chez les Pomos, le dieu Coyote créa des humains (avec des griffes) à partir de branches de saule et de cornouiller.
Littérature
Le saule jouit d'un ambassadeur célèbre : Alfred de Musset, qui appréciait cet arbre. Les vers ci-dessous sont extraits du poème Lucie, ils sont placés en tête et en fin de ce poème[20]. Voici l'extrait :
« Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J’aime son feuillage éploré ;
La pâleur m’en est douce et chère,
Et son ombre sera légère
À la terre où je dormirai »
Le Vent dans les saules (The wind in the willows) est un roman de Kenneth Grahame paru en 1908 et adapté en bande dessinées par Michel Plessix entre 1996 à 2001 (voir Le Vent dans les saules (bande dessinée)).
Les saules de Grand-Pré ont inspiré un roman de René Verville, Le Saule de Grand-Pré. Selon la légende, les saules marquent la présence de villages d'Acadiens déportés[21].
Le dicton « suspendre sa harpe (ou sa lyre) dans les saules » indique une période de deuil, ce qui remonte au psaume 137 :
« Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion.
Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos harpes. »
Dans le Livre de Taliesin (XIIIe siècle / XIVe siècle) et le poème Cad Goddeu (« la Bataille des Arbres ») (VIe siècle), le saule et le sorbier sont décrits comme des arbres qui « tardent à entrer en lice ».
Le roman de Shan Sa parle de cet arbre dans Les Quatre Vies du saule.
Aspects culturels
Au Japon
Dans le jeu de cartes traditionnel japonais Hanafuda, des branches de saule sont représentées sur la série des 4 cartes du mois de novembre (décembre dans la version coréenne).
Insectes se nourrissant de saule
Les chenilles des papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de saule :
- adèle de la scabieuse (Adelidae),
- cabère virginale,
- cidarie à bandes vertes,
- cidarie du peuplier,
- crocale aglosse,
- grande naïade,
- numérie poudrée,
- phalène ondulée (Geometridae),
- bombyx de l'aubépine,
- bombyx du chêne,
- bombyx feuille de l'yeuse,
- feuille-morte du chêne (Lasiocampidae),
- bombyx disparate (Lymantriidae),
- passagère (Dysgonia algira),
- xanthie noisette,
- xyline du chêne (Noctuidae),
- bois veiné,
- bombyx dictaeoïde,
- bucéphale,
- demi-lune grise,
- notodonte dromadaire,
- porcelaine,
- vinule (Notodontidae),
- polyphème d'Amérique (Saturniidae),
- sphinx demi-paon,
- sphinx du peuplier (Sphingidae).
(Voir aussi ces papillons sur le Wiktionnaire)
Certaines Cécidomiyes induisent des galles en forme de rosette sur les bourgeons terminaux de nombreux saules.
Champignon parasite
Phellinus trivialis est un champignon parasite qui se développe sur le tronc des saules.
Notes et références
Notes
- Voir également l'origine du mot Gaule pour l'évolution phonétique.
- Il existe des médicaments appelés « Feuille de saule » qui visent à éliminer les cors aux pieds. Ces produits ne contiennent pas de saule blanc, mais de l’acide salicylique destiné à brûler les cors.
- La tisane astringente obtenue par infusion de feuilles (40 grammes de plante pour un litre d'eau soit 10 ml par tasse d'eau bouillante, donnant une tisane encore plus amère), de chatons favorise le sommeil.
Références
- « Saulée » dans le Dictionnaire français – Définitions et synonymes.
- Albert Dauzat, J. Dubois, H. Mitterand, Larousse étymologique, éditions Larousse.
- (en) Paul Friedrich, Proto-Indo-European Trees, University of Chicago Press, , p. 56.
- Steffen Boch, « Weiden – Pioniergehölze mit grossem ökologischem Wert », Zürcher Wald, vol. 2022, no 2, , p. 29 (lire en ligne [PDF])
- GBIF taxonomy.
- À ne pas confondre avec le « quinquina français », nom d'un mélange à base d'écorce de chêne, de racine de gentiane et de camomille, mentionné par le vétérinaire Onésime Delafond en 1844. Cf Onésime Delafond, Traité de thérapeutique générale vétérinaire, Labé, , p. 163.
- Claude Bohuon et Claude Monneret, Fabuleux hasards. Histoire de la découverte de médicaments, EDP Sciences, , p. 24.
- La tisane d'écorce séchée est toujours utilisée contre les refroidissements, les maux de tête. L'écorce peut également être macérée dans du vin (50 g d'écorce dans un litre de vin) pendant une semaine. Ce vin tonique est « utilisé (deux verres à bordeaux par jour) dans l'anorexie, l'insuffisance digestive, les gastralgies avec hyperacidité, la diarrhée chronique, la leucorrhée ». Cf Pierre Lieutaghi, « Saule blanc », sur universalis.fr (consulté le ).
- Pierre Lieutaghi, « Saule blanc », sur universalis.fr (consulté le ).
- François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 61.
- Lapérouse, Le voyage de Lapérouse annoté par J.B.B. de Lesseps : De Brest à Botany Bay, Escourbias, Pôles d'images, coll. « fac similé de 1831 », , 208 p. (ISBN 2-915561-05-2, lire en ligne), p. 126.
- (en) John Batchelor, The Ainu of Japan, Londres, Religious Tract Society, , 341 p. (lire en ligne), p. 78.
- Paul Goetz, La phytothérapie : Santé par les plantes, Cachan, Selection Reader's Digest, (ISBN 978-2-7098-2119-3), p. 206.
- (en) « How to Make Biomass Energy Sustainable Again », sur LOW←TECH MAGAZINE, (consulté le ).
- « Le symbolisme des arbres ».
- (en)Bremmer Jan N., Greek Religion and Culture, the Bible and the Ancient Near East, Brill, Pays-Bas, , p. 187.
- (en) Handbook of Inca Mythology par Paul Richard Steele, Catherine J. Allen.
- George Calder, Auraicept na n-éces, The Scholars Primer, being the texts of the ogham tract from the Book of Ballymote and the Yellow Book of Lecan, and the text of the Trefhocul from the Book of Leinster..., John Grant, Edinburgh 1917
- Macaulay (1904:317); Christian (1998:148).
- Classiques Larousse, « Alfred de Musset – Pages choisies I (poésie) », p. 33.
- Société Promotion Grand-Pré, « La transformation physique du paysage en symbole », sur Le Paysage de Grand-Pré (consulté le ).
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
- Brochet D (2016) Le saule, la plante aux mille pouvoirs, éditions de Terran, , 256 pages, (ISBN 9782359810561).
- Abassi M, Lamhamedi M.S, Hachani C & Béjaoui Z (2018) Évaluation morpho-physiologique de trois clones de Salix des zones semi-arides soumis à un excès de zinc en conditions hydroponiques. Canadian Journal of Forest Research, 48(5), 599-609.
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Salix L.
- (en) Référence Catalogue of Life : Salix L. (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Salix L.
- (en) Référence NCBI : Salix (taxons inclus)