Mutation du gène MDR1

Un chien debout, qui tire la langue. Il est grand et il regarde en face de lui. Il a le nez allongé, les poils longs, son torse est blanc et le reste avec des nuances de marron.
Certaines molécules médicamenteuses sont susceptibles d'entraîner des effets neurotoxiques graves chez certaines races de chiens de berger, comme par exemple le Colley.

La mutation du gène MDR1, pour gène de résistance multiples aux drogues (multidrug resistance), est connue pour entraîner une intolérance grave à certaines substances médicamenteuses chez plusieurs races de chien de berger comme le Berger australien, le Border collie et le Colley. Les conséquences neurotoxiques de cette mutation après l'administration d'un médicament contre-indiqué sont susceptibles d'avoir un effet fatal.

Caractéristiques du gène MDR1

Le gène MDR1, également appelé ABCB1, code la glycoprotéine P (P-gp), un transporteur protéique cellulaire exprimé à la surface membranaire des cellules[1].

Naturellement polymorphe, la mutation du gène MDR1 provoque cependant la production d'une protéine tronquée défaillante, causant une perte de 90 % de la glycoprotéine P. La mutation peut être simple ou double, suivant le nombre d'allèle muté. La mutation du gène et de la protéine provoque dès lors une intolérance à certains médicaments[2].

Races concernées

La mutation est sujette aux prédispositions raciales. Le Colley est la race la plus touchée. En France, un peu plus de la moitié des Bergers australiens et des Bergers blancs suisses sont porteurs de la mutation, et un tiers des Shetland[2]. Sont également concernés par la mutation du gène MDR1 le Whippet à poils longs, le Berger australien miniature, le Wäller, le Bobtail et le Border collie. Les chiens croisés issus d'au moins une de ces races sont également susceptibles d'être porteurs de cette mutation[3].

Substances contre-indiquées

Certaines molécules ne peuvent être administrées en aucun cas à l'animal porteur d'une mutation du gène MDR1 : l'ivermectine et les autres lactones macrocycliques (doramectine, milbémycine oxime, moxidectine, et sélamectine), le lopéramide et l'émodepside. D'autres molécules peuvent être administrées en cas de mutation simple ou hétérozygote, mais à des dosages réduits par rapport à la normale ou sous surveillance vétérinaire. C'est le cas de l'acépromazine, du butorphanol, de la crincristine, de la vinblastine et de la doxorubicine, ainsi que du digoxine et du diltiazem[2].

Test génétique

Un test génétique sur base d'un échantillon de salive est réalisable par un vétérinaire, afin de déterminer si l'animal est porteur de mutation du gène MDR2 ou non. Analysé par un laboratoire, ses résultats sont disponibles en une dizaine de jours[2].

Références

  1. (en) K. L. Mealey, « Therapeutic implications of the MDR-1 gene », Journal of Veterinary Pharmacology and Therapeutics, vol. 27, no 5,‎ , p. 257–264 (ISSN 0140-7783 et 1365-2885, DOI 10.1111/j.1365-2885.2004.00607.x, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c et d Élodie Goffart, « La mutation du gène MDR1 et ses risques médicaux chez le chien », La Semaine vétérinaire, no 1671,‎ (lire en ligne Accès limité)
  3. (en) Irina Gramer, Regina Leidolf, Barbara Döring et Stefanie Klintzsch, « Breed distribution of the nt230(del4) MDR1 mutation in dogs », The Veterinary Journal, vol. 189, no 1,‎ , p. 67–71 (DOI 10.1016/j.tvjl.2010.06.012, lire en ligne, consulté le )